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Pierre marche sur les eaux

            Jésus obligea les disciples à repartir en barque alors qu’il allait renvoyer la foule. Ce n’est pas tant le renvoi de la foule que Jésus se ménage, que la longue nuit de prière seul, à l’écart, dans un endroit désert.

            En plus de la prière rituelle juive – 5 fois par jour, matin, 3ème, 6ème 9ème heures et le soir – que Jésus accomplit fidèlement, Jésus vit ces longues heures de nuit dans la communion au Père. Il fait entrer son humanité dans cette communion éternelle qu’il vit avec le Père dans l’Esprit Saint depuis toute éternité. Notre Dieu Unique, Notre Dieu UN est communion. Dieu ne possède pas sa divinité, il l’a donne sans cesse, le Père se donne au Fils qui se reçoit tout entier du Père et se donne au Père et ce don échangé est la joie de l’Esprit. Dieu ne se possède pas, il se donne, c’est pourquoi on lui ressemble en se donnant au x frères comme Lui… enfin, Dieu lui se donne infiniment et sans limites puisqu’il est Dieu… ce qui nous est absolument impensable !

            Puis Jésus rejoint les siens qui rament durement. C’est la vie de l’Eglise de « ramer » mais c’est aussi une belle image de la vie spirituelle, de chemin sur la rencontre avec Dieu dans le cœur : c’est un long chemin contre vents et marées, de nuit, pour se rendre disponible au Don de Dieu. Il faut prier et demander longtemps.

            Et voilà qu’ils ont peur ! On les comprend mais dès qu’il parle, la voix connue et les mots doivent les apaiser. Et bien non ! « Si c’est bien toi dit Pierre ordonne moi de venir à toi »… Si c’est bien toi !   Jésus lui dira « homme de peu de foi ».

            « Viens » ! Et Pierre est pris au mot. Quel silence dans la barque quand il lève le premier pied et le passe au-dessus du bord… puis le 2ème ! Et Pierre marche sur les eaux. « Si vous aviez la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cet arbre, déracine toi et jette toi dans la mer il le ferait. » Pierre vit cette extraordinaire audace de la foi. Puis tout à coup, le vent le détourne de Jésus, lui fait peur… alors il coule aussitôt ! Tant que dans son élan de foi et d’amitié vers le maître, il marchait vers lui, tout allait bien… mais dès qu’il se regarde et craint, tout s’effondre.

            « Homme de peu de foi » : qui ne sent que cette remarque de Jésus est dite à chacun d’entre nous ce matin. Oui, nous sommes des hommes et des femmes de peu de foi… peut-être même de pas de foi du tout. Nous sommes devant le feu divin, le brasier ardent de l’amour divin en chaque eucharistie, et nous pensons à autre chose, nous faisons des manières, nous osons justifier nos piètres doutes, nos misérables pensées, étroites, sottes et fières !

            A quoi avons-nous pensé depuis la ½ heure que la liturgie a commencé ?

            Tant que nous ne grandirons pas dans la foi – et cela se demande à Dieu qui donne la foi – tant que nous ne grandirons pas dans la foi et la ferveur, notre Eglise diocésaine, paroissiale restera ce qu’elle est : médiocre, pleine de poussière, d’habitudes pas forcément mauvaises mais qui nous étouffe, pleine de routine… et d’excuses de nos médiocrités. Et ce n’est pas réformettes structurelles – toute humaines et qu’humaines - qui nous occupent depuis si longtemps qui ont changé quelque chose ! Seule la foi et le ferveur de la communion à Jésus, peuvent être le climat de conversion. C’était une conviction si souvent énoncée du cardinal Lustiger dont nous commémorons le 10ème anniversaire de la mort. Ce fut le principe même de son action pastorale avec la fécondité que l’on sait.

            Frères et sœurs, demandons les uns pour les autres dans notre communauté cette foi et cette ferveur ! Demandons les aussi pour notre diocèse. Amen.

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