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Sermon de la messe de l’Aurore

La Fête de Noël se célèbre à 4 moments différents et une messe est particulière pour chacun de ses moments de la journée : la Veille au soir, la Nuit, l’Aurore et le Jour.

            La Veille, au moment où le soir baisse, où les ténèbres deviennent de pus en plus épaisses, le désir de la lumière se fait plus intense et l’espérance plus hardie… «  Tu ravives en nous dit l’oraison, la joyeuse espérance du salut. »

            La Nuit : c’est le livre de la Sagesse qui contemple cette venue nocturne de la Parole de Dieu chez les hommes : « Alors qu’un profond silence enveloppait toutes choses et que la nuit en était au milieu de son cours, ta Parole toute-puissante, Seigneur, est venue du ciel, ta demeure royale. » [1] Alors qu’on est au plus fort de la nuit, la Lumière pointe et jaillit de Dieu vers nous.

            L’Aurore – « Lueur qui précède le lever du soleil » : en effet, l’illumination divine nécessite du temps : depuis les premiers signes de la lumière, avant la plénitude du Jour, il faut du temps… mais quelle joie lorsque la première lueur apparaît ! L'aube est le moment de la journée où le ciel commence à s'éclaircir avant le lever du Soleil. Elle est également appelée le « petit matin » ou le « point du jour ».

            Le Jour où la rayonnement de la lumière est plénier.

 

Mais la fête de Noël, elle – même, est située dans le rythme du cosmos : en fixant la Nativité du Seigneur au solstice d’hiver où la lumière recommence à grandir chaque jour et celle de St Jean Baptiste le 24 juin, solstice d’été où les jours commencent à diminuer selon la parole de St Jean « il faut que Lui le Christ grandisse et que moi je diminue » , l’Eglise nous enseigne que cette nativité du Seigneur est rénovation de l’homme mais aussi du cosmos entier : commencement de  la nouveauté de l’homme mais aussi de toute la nature solidairement à la destinée nouvelle de l’homme ; Dieu fait toutes choses nouvelles :

            « Père, Toi qui as merveilleusement créé l’homme et plus merveilleusement encore rétabli sa dignité…(messe du jour)

 

Et en fêtant ainsi la Lumière divine qui nous envahit – « En ton Verbe fait chair une lumière nouvelle nous envahit » dit-on à la messe de l’aurore – nous exauçons ce qu’attendaient nos ancêtres païens de Rome ou de Germanie quand ils fêtaient au solstice d’hiver le « Sol invictus » le Soleil Invaincu !... ou encore nos ancêtres juifs quand chaque Sabbat ils fêtaient la lumière divine donnée aux hommes : « Accorde-nous de grandes bénédictions et assure l’intégrité de notre maison et la paix en son sein pour y faire résider ta Divine présence parmi nous. Illumine nos bougies d’une lumière qui ne s’éteigne jamais et éclaire ta face afin que nous soyons sauvés. »  Et notre oraison de la messe de l’Aurore en est comme un écho : « Puisque cette Lumière nouvelle éclaire déjà nos cours par la foi, fais qu’elle resplendisse dans toute notre vie. »

 

Ainsi Noël nous permet d’accueillir la Lumière divine qui vient habiter une chair d’homme en Jésus.  Il est le Soleil de Justicedont parlait le prophète Malachie[2] : « Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice et la guérison sera dans son rayonnement; vous sortirez, et vous sauterez de joie ».

 

Et ce Soleil, nous le suivons d’heure en heure depuis le versant de la nuit,  à l’Aurore et dans son plein éclat, dans la joie de cette lumière qui nous divinise – « fais nous participer à la divinité de ton Fils qui a voulu prendre notre humanité »  demande-t-on à la messe du jour – et dont nous désirons être habités – « qu’illuminés dès ici-bas, nous goûtions dans le Ciel la plénitude de sa joie » demande-t-on à la messe de la nuit  « pour qu’elle resplendisse dans toute notre vie »demande-nous à la messe du Jour. Amen

 

[1] Sg 18, 14-15

 

[2]  Malachie 4/2

Commentaires

  • Il y a quelque chose de particulier qui éclaire le mystère de l'incarnation dans la nuit de Noël ...Oui, je crois que les épaisses ténèbres qui descendent et qu'il faut braver dans le froid,"ravivent en nous l'espérance du salut."Et , quand, dans la maison endormie,je rentre nuitamment de la messe où tout s'est joué car "un Sauveur nous est né !"c'est avec une exaltation presque enfantine que je place l'Enfant dans la crêche du séjour et dans celle de ma chambre.
    Le Ciel nous rejoint ce soir là . Il rejoint le petit coin de terre où nous sommes de passage.
    Comme les bergers,la gloire de Dieu nous enveloppe, comme elle revêt Marie ,Joseph et naturellement, la Double Nature du Fils.
    Après avoir lu les 2 homélies de l'aurore et du jour et avoir vu la photo de la crêche de st Pierre , je comprends mieux pourquoi ce joli tissu doré et drapé qui envahit tout et veut représenter la lumière du Ciel.J'y vois ,de plus, une explication spirituelle aux illuminations urbaines et rurales ...Je n'avais pas jusque là ,fait le lien...
    Ah! Oui, rendons grâce , émerveillons nous vraiment devant Dieu qui vient dresser sa Tente parmi nous en prenant notre humanité complète depuis notre gestation , notre naissance etc..., assumant toutes les étapes de notre vie , pour en guérir les blessures, pour tout racheter en nous par son mystère Pascal, jusqu'à ce qu'il revienne :Tout en tous!...

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