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Billet d'humeur

Bien chers frères, sœurs, amis.

Nous repartons donc pour un confinement religieux prolongé.

Je me permets de vous confier quelques-unes de mes réflexions à la lecture attentive de la réponse du Conseil d’Etat au référé de nos évêques.

 

Tout d’abord, nous voyons comment nos « gouvernants » nous voient : chacun de nous est vu comme un producteur (aller au travail même chez soi. L’économie doit être sauvée) et un consommateur de biens matériels (vous avez les grandes surfaces, cela doit vous suffire). Pas de livres (ce n’est pas essentiel ! Je ne commente pas la décision de fermer les rayons de livres pour ne pas ouvrir les librairies dangereuses pour la contagion, bien plus que les files aux caisses. Outre Rhin, les librairies font partie des magasins essentiels !)… vous avez la télé.  La vie spirituelle : elle est seulement individuelle, secrète et privée. Vous avez ce qui vous faut : les églises sont ouvertes. Alors taisez-vous ! Alors que le droit de se rassembler fait pas partie de la loi de la liberté de culte ?

 

La réponse hautaine et agressive du juge, de mauvaise foi dans certains paragraphes, mensongère dans d’autres, nous apprend aussi que l’Etat n’aime pas les corps intermédiaires… depuis la révolution française (qui a  aboli les corps intermédiaires comme les corporations en 1791. Ce que n’avait pas fait - ni peut-être voulu - la monarchie absolue !). L’Etat est outré de la démarche des évêques : c’est l’Etat face au citoyen seul ! Cela explique pourquoi d’ailleurs, il ne peut pas y avoir de dialogue social en France malgré les incantations présidentielles et autres à ce sujet. C’est toujours un affrontement car l’Etat veut le citoyen seul. Il faut un référé pour que l’Etat promette devant le conseil d’Etat de rencontrer « dans les prochains jours » les autorités des cultes !!!

 

Mais nous devons aussi nous interroger sur nous-mêmes catholiques ! Depuis des décennies nous ne parlons plus de Dieu (il y a quelques années un sondage disait : « 64% des français voudraient parler de Dieu mais ne savent pas à qui s’adresser » : je vous laisse méditer cette réponse très significative !), nous parlons et vivons l’Eglise comme une ONG, comme dit le pape François. Nous avons longtemps cherché à disparaître (Eglise des catacombes), la catéchèse s’est effondrée au point qu’il n’y a plus de transmission ouverte, pour ceux qui ne sont pas des pratiquants, nous nous effaçons et nous ne comprenons plus la place de l’eucharistie, même les pratiquants !!!!  Quand même, il y a quelques jours dans le journal La Croix une doctorante (en quoi ? pas en théologie j’espère) et une ancienne professeur de bible dans un noble institut s’opposaient à la démarche des évêques avec ce titre moqueur, non ! ironique et plein de dérision comme nous savons faire à la française : « Hormis la messe, pas de salut ? » J’avoue que ces dames m’ont profondément blessé car le Christ donne le salut à chacun qu’il fait entrer dans son Corps par le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Il dit même « faîtes cela en mémoire de moi ». C’est un ordre pas une option.

Dans le fond nous avons ce que nous méritons : on nous voit comme nous nous montrons et pas comme nous devrions être. Je vous invite à revoir et à méditer la visite du président aux Bernardins : regardez comme nous nous sommes montrés et écoutez ce que le président nous assigne comme place dans la société française. Vous ne serez pas surpris de la réponse d’aujourd’hui.

Les déclarations d’hier à Nice, hélas, ne font plus le poids. Et nous, nous avons beaucoup à faire pénitence et à nous convertir… même nos évêques, en particulier ceux qui dans la Croix toujours, s’opposaient avec mollesse à la démarche faite par la conférence des évêques de France dont ils sont membres, me semble-t-il.

Ne pleurons pas, ne nous mettons pas en colère. Convertissons-nous !

Père Jacques Bombardier.

Commentaires

  • enfin! la vérité que nous attendions! Nous devrions envahir nos églises pour affirmer notre Foi et faire fléchir nos gouvernants devant nos convictions
    religieuses ;
    .

  • Quand la décision du Conseil d'Etat est tombée nous étions partagés ... nous nous interrogions : devions nous agir pour mettre des limites à notre "soumission" ??? le discernement n'est pas chose aisée ! Prions dans ce sens et soutenons les évêques qui s'engagent dans le projet de dialogue avec les gouvernants. Certains chrétiens l'ont fait publiquement comme à Nantes, Versailles, Lyon. Intervenir par la force en éclaireur isolé nous semblent imprudents. Restons unis dans un esprit pacifié, écoutons Mgrs Eric de Moulins-Beaufort, et ses confrères qui s'expriment sur ce sujet, et ce dans le souci de protéger ceux qui nous côtoient, les capacités d'accueil hospitalier et la résistance du personnel soignant.

  • Merci cher père Bombardier pour votre réaction salutaire car jusqu'à aujourd'hui j'avais l'impression que l'immense majorité du monde catholique admettait sans broncher la suppression de toute messe (même celle du dimanche) alors que sont ouverts les lieux dits essentiels comme les supermarchés où quasiment aucune règle sanitaire n'est observée. Il est vrai qu'en France depuis 1789 la "raison" s'est substituée à l'Evangile et la "république" à l'Eglise. La peur de la maladie et de la mort - suscitée par le gouvernement et relayée par les médias - se transforme en "peur panique" qui mène le "troupeau" dans le précipice derrière le bouc dominant terrorisé. Heureusement, nous savons où se trouve le Bon Berger. Bien cordialement. Denis

  • Bonjour Jacques,

    L Eucharistie me manque...
    De quel droit nous supprime t on la Joie d être dans le Père et le Père en nous.
    ?

  • Chère Sylvie, je comprends votre témoignage que beaucoup d'entre nous partagent sans doute ... et je m'en réjouis car il me console de bien des catholiques que cela ne dérange pas beaucoup. Je vous rappelle que dans ces circonstances exceptionnelles, en vous unissant à la messe célébrée chaque jour (soit en la regardant sur le net soit à celle que je célèbre chaque jour pour vous tous et avec vous tous) vous êtes en communion réelle avec Dieu dont les grâces ne sont pas liées strictement au sacrement . Cette communion dite "spirituelle" n'est un encouragement à la paresse ou à l'absentéisme des sacrements : il est pour quand on ne peut pas faire autrement !... Ce qui est hélas le cas ne ce moment. Avec mon amitié.

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