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  • III, Portement de croix et crucifixion.

    Troisième station du Chemin de Croix » devant le St Sacrement. 

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    Nous sommes devant le St Sacrement c’est-à-dire devant le signe de la Présence réelle du Christ Ressuscité. Toute l’humanité de Jésus a été divinisée dans la Résurrection du matin de Pâques. Il garde le signe des stigmates des clous sur ses mains, son côté et ses pieds. Ce qui nous rappelle que tous les événements de sa vie de Messie sont éternisés et qu’en Lui ressuscité, à tout moment, nous pouvons les revivre : leur efficacité pour notre salut et notre divinisation est totale, toute sa vie nous est offerte, non pas dans le souvenir d’un passé mais dans la rencontre actuelle du Christ.

    Evoquer devant Lui, par la Parole de l’Evangile, son arrestation et ses rencontres avec les Grands Prêtre et Pilate, c’est les vivre, être rendus présents à la scène de l’Evangile lue

     

     

    De l’Evangile selon St Luc 23/26 et suivants.

     

    Pendant qu'ils emmenaient Jésus, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu'il la porte derrière Jésus. Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours où l'on dira : 'Heureuses les femmes stériles, celles qui n'ont pas enfanté, celles qui n'ont pas allaité !' Alors on dira aux montagnes : 'Tombez sur nous', et aux collines : 'Cachez-nous'. Car si l'on traite ainsi l'arbre vert, que deviendra l'arbre sec ? »

    On emmenait encore avec Jésus deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter. Lorsqu'on fut arrivé au lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire, on mit Jésus en croix, avec les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font. »

    Ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort. Le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d'autres : qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie de Dieu, l'Élu ! » Les soldats aussi se moquaient de lui. S'approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée,  ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. »

    L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : « N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » Mais l'autre lui fit de vifs reproches : « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

     

     

    Première méditation.

     

    St Luc montre bien que ce sont les chefs du peuple qui ont organisé la mort de Jésus. Le peuple lui se rend compte du drame, « se frappe la poitrine et se lamente sur Jésus ». Ainsi s’exprime une réelle compassion. Jésus lui voit plus loin : sa compassion se porte sur le sort futur du peuple qui s’est refusé à Dieu. Il pense à la destruction de Jérusalem et à l’effondrement qui aura lieu quelques années plus tard : « Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ». Cela rappelle le discours de Jésus sur la fin de Jérusalem. Et la dernière phrase  proclame la compassion ultime en forme de question : « qu’en sera t-il du bois mort (d’Israël) si on traite ainsi le bois vert (de Vie qu’est Jésus) ? »

    Ce texte s’adresse aussi à nous. Notre tentation profonde est la même que celle d’Israël : ne pas entendre la parole de Dieu, nous habituer à cette parole, penser à la place de Dieu ce qui conviendrait … Endurcir notre cœur…

    L’Eglise sainte, en ses fidèles pécheurs, est aussi la Jérusalem qui doit se convertir.

     

          Chant : JERUSALEM JERUSALEM REVIENS AU SEIGNEUR TON DIEU

     

      

    Deuxième méditation

     

    St Luc rapporte d’autres paroles de Jésus qu’on ne trouve pas en St Marc ou St Matthieu. Jésus exprime sa demande de pardon pour ses bourreaux : Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font. » Ainsi le sacrifice de Jésus est le Grand Pardon la réconciliation avec le Père.

    Ce pardon demandé et donné pour tous,  nous le voyons accordé quelques instants plus tard au Bon Larron. Scène racontée seulement en St Luc. Le Bon Larron se désolidarise de son compagnon en lui rappelant qu’eux ont ce qu’ils méritent (il reconnaît donc ses torts « avec crainte de Dieu ») alors que Jésus lui n’a rien fait (il confesse donc l’innocence de Jésus). Puis il se tourne vers Jésus en le reconnaissant comme Roi venant établir son royaume… Vu la position du Christ et la situation, ce Roi est sans doute pour lui le Roi Messie et le royaume est sans doute pour lui une réalité plus spirituelle que visible et une réalité à venir ! Et Jésus lui répond : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » A « Royaume à venir », Jésus répond « paradis aujourd’hui » : la mort du Seigneur est donc l’inauguration du Règne dont parle le Larron ! C’est maintenant. Le condamné pardonné est comme dira St Paul « entraîné dans la gloire du Seigneur » qui dans sa mort inaugure le Royaume. Bossuet commente : « Aujourd’hui, quelle promptitude ! tu seras avec moi, quelle compagnie ! dans le paradis quelle béatitude ! »

    Cette promesse au larron est aussi une promesse faite à chacun de nous qui est un larron et peut devenir un « bon »larron !

     

    Chant : AUJOURD’HUI TU SERAS AVEC MOI EN PARADIS CAR LE FILS DE L’HOMME EST VENU CHERCHER CE QUI ETAIT PERDU.