Consolez, consolez mon peuple...
Billet spirituel 2ème de l’Avent B
Nous lisons en ce deuxième dimanche, le commencement du livre de la Consolation d’Isaïe qui commence au chapitre 40. « Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem. » La consolation est un très beau mot et une belle réalité : l’homme que nous sommes est douloureux, incertain sur lui-même, parfois totalement désolé de lui-même, de sa faiblesse, de sa volonté sans cesse défaillante, de son peu d’amour, de son ingratitude envers Dieu ou le prochain qui pourtant lui font du bien… Le Seigneur est Celui qui console au cœur, à l’intime, là où les paroles et les gestes des hommes ne peuvent atteindre.. La Consolation divine, c’est le Nom de l’Esprit Saint « le Consolateur » (Paraclet en grec).
Une voix proclame: «Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! que les escarpements se changent en plaine et les sommets, en large vallée ! » Une « Voix » se lève… C’est le texte avec lequel St Jean Baptiste a défini sa mission quand on lui a demandé compte de son action : en St Jean 1/22-23 : « Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. »
Et pourquoi doit-on opérer en soi-même tant de travaux de terrassement contre notre orgueil, nos bassesses, corriger nos voies tortueuses… C’est pour accueillir la consolation divine. Or la Consolation divine, c’est Dieu lui-même qui vient ! dit Isaïe. « Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé. » Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu ! » Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance; son bras lui soumet tout. Voici le fruit de son travail avec lui et devant lui, son ouvrage ». La nouveauté absolue, c’est que Dieu n’envoie pas cette consolation par un prophète, un sage, un message… mais c’est qu’il va venir lui-même. Le prophète ne dit pas encore comment … sinon par une comparaison qui parle au cœur de ce peuple toujours un peu nomade : « Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. » Jésus reprendra cette comparaison pour se l’approprier, se dire « le Bon Pasteur » et par des paraboles expressives. Le prophète ne ment pas même s’il ne dit pas encore tout ! Il nous faudra entendre la nuit de Noël pour que soit proclamée l’annonce stupéfiante d’Isaïe (chapitre 9) : « Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : 05 Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ».06 Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers ! »