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Matin du 6ème Dimanche de Pâques

Bien chers frères et sœurs, Christ est ressuscité Alleluia !

Comme dimanche dernier, l’Evangile a été lu et commenté cette semaine. Alors je cède la Parole à deux Pères de l’Eglise pour qu’ils vous la commentent.

Laissons le silence de la nature de notre Lorraine nous envahir et entrons dans l’ermitage de notre cœur où Dieu habite.

Saint et heureux dimanche. Bien à vous.

           

Le flash de la Résurrection

Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse. 
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres.

Une vie orientée vers Dieu dans son mystère intime révélé par Jésus : la Trinité 

Nous avons regardé comment la vie de Jésus parmi nous, comme homme, était aimantée par le Père qu’il rejoignait dans l’Esprit. Cette centralité de Dieu le Père comme Source de tout, Origine de tout sans origine, dans la vie, la pensée et l’action du Christ doit nous faire réfléchir profondément nous qui avons une vie avec Dieu et en Lui, souvent « périphérique », je veux dire : nous menons notre vie ordinaire, habituelle « comme tout le monde », dans une confortable médiocrité, nous jouissons de tout comme les autres dans les limites de la bienséance commune et puis, à côté, le dimanche et pour beaucoup dans le très court temps de prière journalier ainsi que dans tel ou tel acte de charité, nous « organisons » notre relation à Dieu, à côté. Tout tient par la volonté – c’est pour cela que cela rate souvent – chez certains par une contrainte volontariste, d’où l’impression laissée aux gens de l’extérieur que la vie chrétienne est une vie pénible et sans joie.

Où est la nouveauté d’une telle vie ?

Pour le Christ et pour le chrétien, pour « l’homme nouveau » déjà ressuscité et qui vit une vie nouvelle cachée en Dieu, le renversement copernicien a dû avoir lieu : le centre, c’est la vie en Dieu d’où jaillit une énergie nouvelle pour vivre d’une manière nouvelle – en Dieu - la vie ordinaire qui est celle de nos humbles journées.

Je dis bien « en Dieu, en Christ » comme dit souvent St Paul.

Ce « En Dieu » est si bien évoqué par ce théologien serbe dont la vison est bien entendu toute johannique, dans le secret découvert par Jésus à Jean et aux apôtres qui nous l’annoncent :

« Le Père éternel aime le Fils et le Saint Esprit. Le Fils éternel aime le Père et le Saint Esprit. Le Saint Esprit aime le Père et le Fils. Tout cela en une unité incompréhensible, sans séparation ni confusion. Tout cela est incorporel et spirituel. Il en est ainsi d’une éternité à l’autre, sans commencement ni fin, sans changement, sans diminution ni augmentation, sans qu’interviennent ni le temps ni l’espace, ni tout autre événement extérieur. Le Père aime tant le Fils qu’il est tout entier dans le Fils auquel il se donne et le Fils aime tant le Père qu’il est tout entier dans le Père à qui il s’offre après s’être reçu ; et l’Esprit Saint est avec amour tout entier dans le Père et dans le Fils. »

Mais Jésus qui a témoigné « Je suis dans le Père et le Père est en moi » est aussi celui qui a dit : « Si vous m’aimez, vous garderez ma Parole, moi je prierai le Père et Il vous donnera l’Esprit, un autre Paraclet…Celui qui garde ma Parole, c’est celui-là qui m’aime : or celui qui m’aime sera aimé de mon Père et à mon tour, moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui. Si quelqu’un  m’aime et garde ma Parole, mon Père l’aimera et nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre Demeure. » (St Jean 14/15, 21 et 23)

Ce que la prière sur les offrandes du 5ème dimanche de Pâques affirme sans détour :

« Seigneur notre Dieu dans l’admirable échange du sacrifice eucharistique, Tu nous fais participer à Ta propre nature divine. » Rien que ça !

Voilà ce que Dieu veut vivre avec nous, voilà sa Joie.

Voilà ce que nous vivons de fait avec Dieu Amour quand nous sommes en état de grâce.

Voilà ce que nous oublions presque à chaque instant.

Voilà pour quoi nous restons vieux, du vieux monde déchu.

Voilà pour quoi nous sommes si tristes et si insignifiants dans notre « témoignage ».

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Champougny (Meuse) chapelle Notre Dame des Affligés. Ermitage en  plein champ

 

Feuille habituelle du dimanche

Lecture de l’Evangile de Jésus Christ selon St Jean 14/15-21, ICI

 

Commentaire

J’ai commenté cet évangile dans la semaine. Pour le commenter je vous donne deux textes patristiques qui exprimeront leur réception de cette sainte Parole de Dieu. 

 

De Saint Macaire le Grand (Un peu avant 300 – 390) fondateur du célèbre désert de Scété en 330.

 

« O compassion ineffable de Dieu qui se donne gratuitement lui-même à ceux qui croient que Dieu, après un peu de temps, habitera dans le corps de l’homme et que le Seigneur aura dans l’homme une Demeure splendide.

De même que Dieu  a créé le ciel et la terre pour que l’homme y habite, ainsi a-t-il créé le corps et l’âme de l’homme pour qu’ils soient sa propre demeure, pour qu’il habite et repose dans le corps, comme dans sa propre maison, ayant pour épouse pleine de beauté l’âme bien aimée faite à son image.

Ecoute : Lui il est Dieu, elle n’est pas Dieu. Lui est Seigneur, elle est servante ; Lui il est le Créateur, elle la créature, Lui l’artisan, elle, l’ouvrage. Il n’y a rien de commun entre sa nature et la sienne. Mais dans son amour et sa compassion infinis, ineffables et incompréhensibles, il Lui a plu  d’habiter en cette créature raisonnable, précieuse et de choix.

Alors que de tels biens nous sont proposés, que de telles promesses nous sont faites, que tant de bienveillance nous a été témoignées par le Seigneur, ne soyons pas négligents mes enfants, ne tardons pas de nous élancer vers Lui et à nous livrer à son bon plaisir. »

Les homélies spirituelles.

 

 

De Saint Pierre Chrysologue (380-450) évêque de Ravenne, ami de St Léon le Grand.

« Dès que Dieu vit le monde bouleversé par la crainte, il mit en œuvre son amour pour le rappeler à Lui, sa grâce pour l’inviter, son affection pour l’embrasser. (St Pierre Chrysologue reprend toute l’histoire sainte de Noé à Moïse…) Dans tous ces événements, la flamme de la charité divine a embrasé le cœur humain, l’ivresse de l’amour divin s’est répandue dans la sensibilité des hommes. Ceux-ci, l’âme blessée, ont commencé à désirer voir Dieu avec leurs yeux de chair. Dieu que le monde ne peut contenir, comment le regard limité de l’homme le contiendrait-il ?

Mais l’amour n’a pas de règle, il ne connaît pas de mesure. L’amour n’admet pas le prétexte de l’impossibilité, il n’accepte pas celui de la difficulté. L’amour s’il ne parvient pas à ses désirs, tue celui qui aime… L’amour engendre le désir, il se développe avec ardeur et prétend à l’impossible. L’amour n’admet pas de ne pas voir ce qu’il aime.

Dieu savait donc les mortels tourmentés du désir de la voir.

Ce qu’il choisit pour se montrer fut de venir aux hommes par un homme. Il a pris chair parmi nous pour être vu de nous afin que celui-ci puisse dire : « Qui me voit, voit le Père »

Sermon 47.

 

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La Meuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

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