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Jeudi Matin de la 6ème semaine de Pâques ASCENSION DU SEIGNEUR

Bien chers frères et sœurs du blog paroissial,

Nous voici déjà 40 jours après Pâques. Jésus quitte visiblement les siens, les laissant, les confiant à l’Esprit Saint Paraclet. En même temps, il rejoint le Père qu’il n’a jamais quitté mais il emporte notre nature humaine avec lui en Dieu où notre vie est maintenant cachée. Mais cette inimité divine est pour tous les hommes : alors l’Ascension est aussi la fête de la Mission de l’Eglise. Profondeur, extension, intimité… mais pour tous. Cette fête dilate le cœur et l’ouvre à Dieu et au désir de Dieu que tous les hommes soient sauvés. Bonne et sainte fête.

Bien  à vous

 

Le flash de la Résurrection

Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse. 
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres

 

Jésus nous a montré aussi – et recommandé – un humble amour de soi. « TU AIMERAS TON PROCHAIN…COMME TOI-MÊME. »

 

Georges Bernanos a écrit dans le « Journal d‘un curé de campagne » ceci qu’il place dans la bouche du curé de Torcy : "Il est plus facile que l'on croit de se haïr. La grâce est de s'oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s'aimer humblement soi-même comme n'importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ" 

Mes années de ministère m’ont convaincu de la justesse très grande de cet avis de notre célèbre écrivain. Que de gens se haïssent ! Physiquement, intellectuellement, socialement, affectivement… Cette haine de soi est un fruit de l’orgueil déçu et dépité, - si tout orgueil était mort en nous - orgueil déçu de ne pas être ce que je rêve d’être, ce que j’ambitionne d’être. Que de vies blessées, ratées, infécondes pour avoir voulu être « autre »… que de ridicule social dans tous les « bourgeois qui veulent devenir gentilshommes », dans ceux qui veulent être comme telle ou telle vedette, qui jouent à être… Toute la parade sociale la plus cruelle est là sous nos yeux. Que de jalousie secrètes ou violentes ont leur source dans cette haine de soi.

Voilà le vieil homme !

 

C’est vrai que la plus grande tâche mais aussi la plus redoutable, c’est de devenir soi en vérité et d’aimer être ce qu’on est en et par Dieu.

Bernanos en balise le chemin  avec intelligence :

D’abord, première grâce à demander et à vivre : « grâce de s’oublier ».

Cette « grâce de l’oubli » nous prépare à la plus grande grâce - « la grâce des grâces » - parce que l’oubli tue peu à peu notre orgueil.

Alors nous vivons « humblement soi-même » comme on est, « comme n’importe lequel des membres souffrants du Corps de Jésus Christ » que nous sommes tous. »

 

Mais il y a encore une étape qui va plus loin que Bernanos et c’est en Orient qu’il faut aller en chercher l’expression et c’est St Jean Paul II qui nous la donne en citant St Siméon le Nouveau Théologien, moine d’Orient au 11ème siècle : 

« Dans la mesure où la personne consacrée – ou tout chrétien - se laisse conduire par l'Esprit jusqu'aux sommets de la perfection, elle peut s'exclamer : « Je vois la beauté de ta grâce, j'en contemple l'éclat, j'en reflète la lumière, je suis saisi par son indicible splendeur; je suis conduit hors de moi en pensant à moi-même; je vois ce que j'étais et ce que je suis devenu, ô prodige ! Je reste attentif, je suis rempli de respect pour moi-même, de révérence et de crainte, comme devant Toi-même; je ne sais que faire, devenu tout timide, où m'asseoir, de quoi m'approcher, où reposer ces membres qui t'appartiennent, à quelle action, à quelle œuvre les employer, ces merveilles divines ». Ainsi la vie consacrée – qui la vie chrétienne totalement assumée - devient-elle l'une des traces perceptibles laissées par la Trinité dans l'histoire, pour que les hommes puissent connaître la fascination et la nostalgie de la beauté divine » et de l’homme nouveau, divinisé.

 

Déjà le psaume 138 faisait dire au croyant en parlant de lui-même devant Dieu : « C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis : étonnantes sont tes œuvres, toute mon âme le sait. »
Et le psaume 8 : « qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui, le fils d'un homme, que tu en prennes souci ? Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu, le couronnant de gloire et d'honneur. »

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En haut de l’icône, le Christ est assis de face, sur un arc, dans une mandorle, soutenue par deux anges en plein vol. Le Christ est vêtu d’une tunique ocre, symbole de lumière, d’où se détache en doré le parchemin et le nimbe. Il bénit de sa main droite et tient un parchemin de sa main gauche. La Mère de Dieu occupe toujours la plus grande place sur les icônes de l’Ascension. Devant un paysage rocheux, Marie est au centre de la partie inférieure de l’icône et juste au-dessous du Christ. Elle est entourée des douze apôtres et de deux anges. Elle est debout, immobile, les paumes des mains ouvertes, en position d’orante, pour souligner son rôle d’intercesseur privilégié. Elle est habillée d’une tunique bleue et d’un manteau rouge. Le livre des Actes des Apôtres n’évoque pas la présence de Marie lors de l’Ascension du Christ mais seulement au milieu des disciples qui dans la chambre haute prie en attendant l’Esprit Saint. Notre icône fusionne donc deux scènes : l’attente au Cénacle et l’ascension sur le Mont des Oliviers. Cette icône représente ce que nous allons vivre entre Ascension et Pentecôte, longue veille dans l’attente du renouvellement du Don de l’Esprit à toute l’Eglise et à chacun.

Feuille habituelle 

HYMNE 

 

DANS LA JOIE LE SEIGNEUR EST MONTE DANS LES CIEUX
POUR REGNER A JAMAIS DANS LA GLOIRE DE DIEU

 

1 – L’univers applaudit et rend gloire au Seigneur
Tout le ciel resplendit car Dieu monte vainqueur.

 

2 – Son Royaume est partout, les nations sont à Lui,
Il accueille tout homme en son peuple choisi.

 

3 – Il rassemble le monde en un peuple nouveau
Et les rois à ses pieds rendent gloire au Très Haut.

 

4 – Acclamez votre Roi, acclamez votre Dieu
Car il monde vainqueur, son triomphe est aux Cieux.

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres 1/1-11, ICI

 

Commentaire

Nous allons commenter ce passage qui est le récit de l’événement fêté aujourd’hui.

 

v.1-3 : C’est l’introduction du livre des Actes. « Mon premier livre » désigne l’Evangile écrit par le même auteur, St Luc. « Théophile » est un nom qui représente tous les lecteurs « amis de Dieu » (c’est le sens du mot) dont nous sommes ce matin.

L’Evangile concerne la vie de Jésus, faits et enseignements, « depuis le commencement » du baptême jusqu’au moment de « son enlèvement », - nom donné par Luc à l’événement fêté aujourd’hui – « après avoir donné, dans l’Esprit Saint, ses instructions à ses apôtres », voilà pour les 40 jours après Pâques.

Réaffirmation de la Résurrection avec une précision extraordinaire : « c’est à eux qu’il s’est montré vivant après sa Passion » - quelle manière simple d’exprimer cette nouveauté ! avec la suite – il en avaient eu plus d’une « manifestations évidentes indubitables » ( sens du mot grec employé) pendant quarante jours ». Luc ajoute « il s’était fait voir d’eux » et que le grand sujet d’échange avec les apôtres était le Règne/Royaume de Dieu.

 

v. 4 - 5: Nous sommes au cours d’un repas – « à nous qui avons mangé et bu avec Lui après sa résurrection » dit fièrement Pierre – Jésus donne ses dernières instructions :

- Ne pas quitter Jérusalem

- Y attendre la « Promesse du Père » désignation de l’Esprit Saint, Jésus explicite ce terme en évoquant ce qu’il a dit sur Jean Baptiste « Jean baptisait dans l’eau mais vous, vous serez baptisés dans l’Esprit Saint »

- un délai : d’ici quelques jours.

 

- v. 6 : Les apôtres sont toujours dans les perspectives juives de l’établissement d’un Royaume de Dieu sur terre, immédiatement et centré sur Israël ! Notez bien : ils disent « rétablir » c’est donc bien un retour à l’ancienne ! Que de mal nous avons d’accepter la nouveauté !

 

- v . 7 : Jésus d’une certaine manière élude la question en affirmant qu’ils n’ont pas à savoir quand et comment cela se fera. Je ne sais pas s‘il n’y a pas une certaine lassitude de Jésus d’entendre toujours la même question qui lui fait ne pas répondre et clore le débat rapidement.

 

- v. 8 : Jésus revient sur l’essentiel : le Don de l’Esprit Saint et l’œuvre essentielle qui sera possible en l’Esprit parce qu’il en sera le guide: « le témoignage des apôtres rendu à l’Evangile à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. » C’est la feuille de toute de l’Eglise encore aujourd’hui, c’est aussi le plan des Actes : de Jérusalem à Rome (centre de l’Empire, donc du monde connu pour un homme du 1er siècle) via Antioche.

 

- v. 9 : l’enlèvement de Jésus : « une nuée – c’est toujours dans la Bible un élément des manifestations de Dieu - le soustrait à leur regard » : là encore quelle simplicité pour dire l’indicible… on peut en juger quand on voit dans l’Ancien Testament, le char de feu qui enlève (même mot qu’ici) le prophète Elie. (2 R. 2/1-25)

 

- v. 10-11 : les apôtres restent fixés sur ce départ. On comprend leur surprise, peut-être leur tristesse devant la fin de la proximité très forte qu’ils ont connue avec Jésus. Il faut que les anges leur expliquent que ce n’est plus la peine de regarder le ciel  et leur annoncent aussi la Venue glorieuse du Christ, sans durée ni date d’ailleurs. Il y a peut-être aussi chez St Luc un rappel de l’enlèvement d’Elie : Elisée devait « voir » Elie être enlevé pour recevoir son esprit. Ici les apôtres voient la nuée enlever le Christ et persistent dans le voir même au-delà de l’événement. Ils sont donc capables de recevoir l’Esprit Saint promis.

 

- v. 12 : il faut mettre ce verset pour que nous sachions où se passe cet enlèvement du maître : « quittant alors la colline appelée « Mont des Oliviers », ils regagnèrent Jérusalem.

 

Nous avons donc deux aspects de la fête de l’Ascension :

 

- Nous fêtons l’Exaltation du Christ – Dieu et homme – en Dieu. Il y a donc maintenant un homme en Dieu.

- Nous fêtons le commencement de la Mission universelle de l’Eglise qui commence par la prière et l’attente de l’Esprit Saint conducteur de l’Eglise désormais. Cet aspect est repris par l’Evangile (Matthieu 26/16-20) qui évoque l’envoi en mission des apôtres pour transmettre à tous ce que Jésus a enseigné et baptiser.

 

 

Le premier aspect de la fête est parfaitement bien lumière par Saint Paul dans l’épître tiré des Ephésiens 1/17-23

 

Tout commence par une prière pour que Dieu nous donne la sagesse, la lumière pour que nous puissions comprendre (v 17-19) :

- une véritable connaissance du mystère de Dieu

- quelle espérance nous ouvre le retour du Christ au Père avec sa nature humaine (rien moins que d’être avec Lui en Dieu)

- quelle richesse nous donne Son appel et quel héritage de Gloire (ressuscité en Lui) avec tous les chrétiens, appelés les saints, Il nous offre.

- quelle puissance, énergie Dieu met en œuvre pour nous sauver !

Quelle Puissance ?  Rien moins que celle « qu’Il a mises en œuvre dans le Christ  lorsqu’Il l’a ressuscité des morts et fait asseoir  à sa Droite dans les Cieux (Psaume 109/1 que nous chantons à vêpres ) (v. 20)

- « Assis à a Droite », bien au dessus de toutes les puissances célestes et même « au-dessus de tout nom qu’on puisse nommer dans ce monde-ci et dans le monde à venir » (v . 21)

Le Christ est vraiment exalté au-dessus de tout.

- « Dieu a tout mis sous ses pieds »… c’est le Ps 8/9 « pour mettre Jésus au sommet de tout » Tête de l’Eglise qui est son Corps, Plénitude dU Christ et de l’eglise  remplis par la plénitude même de Dieu. »

 

Nous avons là des expressions très fortes - pauliniennes – qui sont l’expression de celles de Jésus transmises en St Jean : « Le Père est en moi et je suis dans le Père, le Père et moi nous sommes UN » etc…  Témoignage s’il en fallait, de l‘unité du message chrétien à travers deux grands du Nouveau Testament, Paul et Jean.

 

Mais on pourrait traduire la dernière phrase par « la plénitude de Celui qui remplit tout en toutes choses » et alors cela évoquerait le fait  que la plénitude du Christ pénètre lui-même l’univers à tous égards. Christ Pantocrator, maître du Cosmos.

 

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Le Carmel du Pater construit sur le haut du Mont des Oliviers où Jésus fut « enlevé ». C’est dans ce Carmel que vit notre amie Rachel qui fut parmi nous à St Pierre de longues années.

 

Commentaires

  • Seigneur JÉSUS , c'est la fête de ton "enlèvement".C'est le jour un peu triste où nous te regardons partir vers Celui qui est et a toujours été ,toute ta vie...
    Nous te regardons partir sachant que tu seras avec nous tous les jours, jusqu'à ce que tu reviennes par le même chemin , jusqu'à la fin des temps.
    Nous pensons avec affection à Rachel ,ancienne de st Pierre ,qui vit maintenant au Carmel du Pater , lieu géographique ,où tu commenças ton ascension.
    *Donne nous d'être pris et comme aspirés par le désir et l'espérance d'aller avec toi dans la demeure du Père, cachés avec Toi en Lui.
    **Devant Dieu" nous ne sommes QUE ce que nous sommes"(st fr.de Sales.)Le premier pauvre c'est nous !
    Larguant tout orgueil, timides et "ballots",nous te demandons la grâce paisible de nous aimer humblement tels que nous sommes , tels que tu nous a créés , avec ton projet particulier ...
    ***À partir de demain, commencera la neuvaine à l'Esprit Saint.
    Dans cet entre deux nous serons tous avec Marie , l'Église qui veille au Cénacle ,dans la "chambre haute", pour demander le renouvellement des dons de l'Esprit pour chacun.
    Donne nous d'être attentifs à cette intention tout au long des 9 jours qui viennent.

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