Lundi Matin de la 7ème semaine de Pâques
Bien chers frères et sœurs du blog paroissial,
Nous arrivons aujourd’hui à Ephèse avec St Paul. C’est sa nouvelle résidence, le nouveau centre de sa mission. C’est aussi pour lui un grand changement, une autre manière d’évangéliser. C’est un peu la même chose pour nous qui devons proclamer l’Evangile dans un nouveau contexte. Que l’Esprit soit avec nous comme il a été avec St Paul.
Bien à vous
Le flash de la Résurrection
Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse.
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres
L’Esprit renouvelle toutes choses par les sacrements
Le Psaume du jour de la Pentecôte est le psaume 103 : c’est le psaume qui chante la création opérée par Dieu d’une manière assez proche du premier récit de la création dans la Genèse (1), surtout par l’émerveillement qui court à travers le psaume, « Dieu vit que cela était bon » !
Le mal qui est présent dans la création et en fait, par rapport au dessein divin, une création déchue, n’apparaît qu’à la fin, sous forme de prière : « Que les pécheurs disparaissent de la terre ! Que les impies n'existent plus. »
Cette création a donc besoin d’être renouvelée ! Ce que le psaume évoque spécifiquement quelques versets plus haut : « Tu envoies ton Esprit (Souffle) : ils sont créés ; Tu renouvelles la face de la terre. ». L’Esprit Créateur doit être redonné pour renouveler la création déchue, « la face de la terre ».
Ce Souffle de l’Esprit Créateur est donné par le Christ pascal : sur la Croix, quand il meurt, « il remet l’Esprit » sur la première Eglise qui est là au pied de la croix, Marie s amère, Jean l’Apôtre, Marie de Magadala et les autres saintes femmes. Le dernier souffle du Christ est le souffle créateur et re-créatreur. (Jn 19) Le soir de Pâques, à nouveau, Jésus souffle sur les apôtres et leur dit « recevez l’Esprit Saint. » (Jn 20) Et pour marquer le lancement de l’Eglise dont l’âme est l’Esprit Saint, L’Esprit est redonné solennellement, avec fracas, à la Pentecôte. Ainsi se réalise le Psaume 103.
Comment l’Esprit renouvelle-t-il la face de la terre ?
La foi de l’Eglise répond dans une petite oraison si claire : « Dieu qui renouvelles le monde au moyen de tes sacrements ». Jésus au soir de Pâques dans le Cénacle dit : « recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Voilà l’acte de rénovation de la face de la terre par le renouvellement de l’homme dans sa relation avec Dieu. La rénovation de la création passe par la rénovation de l’homme à qui la création a été confiée, pour qu’il cultive et garde le Jardin de la Création. Dans cette rémission des péchés qui se fait au baptême et de renouvelle dans le sacrement de la réconciliation, le pardon et la reconstruction s’accomplit par la grâce de Pâques. Dans ces sacrements qui donnent le pardon, l’homme – créature pécheresse, séparée de Dieu, ennemie de Dieu et notre siècle montre combien l’homme peut être haineux face à Dieu – devient fils ou fille de Dieu, dans une intimité si grande qu’il peut réaliser sa vocation fondamentale voulue par Dieu : être Dieu par participation à la nature divine. Voilà comment comment la rénovation de la face de la terre. Elles e fera par l’homme rénové et un à Dieu.
Et tous les sacrements chacun à leur manière donne le pardon et constitue l’homme dans sa filiation divine : l’eucharistie si liée au baptême, mais aussi la grâce du sacrement de mariage pour renouveler la relation homme/femme si dégradée, la grâce du sacrement de l’ordre pour faire de l’homme un ministre du Dessein de Dieu, la grâce du sacrement des malades pour fortifier les souffrants dans leur épreuve, éviter qu’elle ne tourne à la révolte et même donner la guérison.
Quelques textes :
Du patriarche Athénagoras : « L’Eucharistie protège le monde et déjà, secrètement, l’illumine. L’homme y retrouve sa filiation perdue, il puise sa vie dans celle du Christ, l’ami secret, qui partage avec lui le pain de la nécessité et le vin de la fête éternelle. Et le pain est Son Corps, et le vin est Son Sang et dans cette unité, plus rien ne nous sépare de rien ni de personne. Que peut-il y avoir de plus grand ? C’est la joie de Pâques, la joie de la transfiguration de l’Univers. Désormais tout a un sens. Ce qui est vivant et beau, jusqu’au dernier brin d’herbe, jusqu’à cet instant fugitif où tu as senti tes veines pleines d’existence, tout sera vivant à jamais. Il existe ici-bas un lieu où il n’y a plus de séparation, où il y a seulement le grand amour, la grande joie. Et ce lieu, c’est le saint calice, le saint Graal au cœur de l’Eglise. Et par là, dans ton cœur. »
De St Ambroise : « Tu t’es manifesté à moi, ô Christ, face à face dans tes sacrements. »
De St Léon le Grand : « Tout c qu’on avait pu voir de notre Rédempteur est donc passé maintenant dans les rites sacrés. C’est sur son autorité que les cœurs des croyants, illuminés par les rayons d’en haut, - de l’Esprit Saint -, s’appuieront désormais. »
DE TON ESPRIT LA TERRE EST PLEINE
TU REMPLIS L’UNIVERS DE TON FEU
Viens Esprit du Père, Sois la Lumière
Fais jaillir des cieux Ta splendeur de Gloire Alleluia
Esprit de Sagesse Toi qui nous enseignes
A bénir le Père et a crier vers Lui Alleluia.
Feu qui illumine, Souffle de vie
Par Toi resplendit la Croix du Seigneur Alleluia.
Par Toi les apôtres parlent sans crainte
Annonçant le Christ qui nous a sauvés Alleluia.
Lecture du livre des Actes des Apôtres 19/1-8, ICI
Commentaire
- v. 1 : Aujourd’hui commence le 3ème voyage missionnaire de St Paul qui durera de 53 à 57 avec un long séjour à Ephèse qui devient la plaque tournante de l’équipe évangélisatrice de st Paul : l’équipe et la méthode d’évangélisation sont totalement renouvelées.
Paul était revenu à Antioche après son périple en Grèce. Mais il ne trouve pas la paix à Antioche, communauté tendue. La communauté na jamais été très homogène, entre chrétiens issus du judaïsme et chrétiens issus du paganisme. Paul était comme déphasé. Barnabé et Marc étaient partis, Pierre était à Rome, l’évêque en est Evode, un chrétien d’origine païenne. L’autorité apostolique de Paul est contestée par certains groupes, la question de la fidélité aux règles juives demeure vive… l’épître aux Galates (ch. 2) en témoigne.
Le départ d’Antioche pour Ephèse ressemble – pour Paul - à un réel déménagement, un changement de résidence de base. Il quitte la ville ci chère d’Antioche pour aller s’installer définitivement à Ephèse, avec une nouvelle équipe de collaborateurs et une nouvelle méthode apostolique, longuement mûrie après la Grèce.
Paul part.
Source Bibeltak
Tout commence par un voyage sur terre dans les communautés fondées ave Barnabé lors du 1er voyage. St Luc ne parle pas de cette étape du voyage : sans doute parce que fièdle à Paul, il veut nous montrer par là que l’objectif 1er de l’apôtre quand il quitte Antioche pour ce 3ème voyage, c’est d’aller à Ephèse et de s’établir dans cette ville qui est un des grands centres commerciaux et religieux du monde gréco-romain. Ce voyage est pensé et Paul s’est renouvelé après ses échecs en Grèce. Luc ne parle pas du commencement de ce voyage dans les communautés fondées, c’est peut-être parce que cela s’est mal passé. Mais Paul, lui, en parle ! Dans la 2ème lettre à Timothée qui l’accompagnait dans ce 3ème voyage, il dit : « Mais toi, tu m’as suivi pas à pas dans l’enseignement, la manière de diriger et les projets, dans la foi, la patience, la charité et la persévérance, dans les persécutions et les souffrances, celles qui me sont arrivées à Antioche, à Iconium et à Lystres, toutes les persécutions que j’ai subies. Et de tout cela le Seigneur m’a délivré. » Le passage a dû être difficile t l’accueil un peu frais ! Il est difficile de sa voir ce qui s’est passé. Paul au fond est un homme seul par son génie propre, par une certaine intransigeance qui lui est restée et qui le met en froid avec bien des acteurs de la mission.
Mais Paul ne s’attarde pas : l’objectif, c’est Ephèse. ( voir présentation de la ville après de commentaire)
- v. 1-2 : Paul arrivant à Ephèse où sont déjà installés Priscille et Aquilas, découvre une communauté johannique – disciple de St Jean baptiste – et intéressée par le christianisme. Il s’agissait de juifs hellénisés – donc plus proches culturellement de Paul - . Priscille et Aquilas avaient pris contact avec la forte communauté juive d’Ephèse et avaient travaillé avec ce groupe juif marginal des johanniques. Ils était déjà bien disposés quand Paul arrive.
- v. 3-6 : Paul les catéchise et poursuit leur formation jusqu’au baptême « au nom du Seigneur Jésus » - donc différent de celui de Jean Baptiste qu’ils avaient reçu de lui – et au don de l’Esprit Saint qui provoque chez eux les mêmes manifestations que pour les apôtres. Communauté petite de 12 personnes mais qui va être le noyau de la communauté d’Ephèse.
- v. 8 : Paul fidèle à son habitude, rejoint la grande communauté juive et dialogue avec eux en leur annonçant le Christ. Il prend appui sur l’attente du Règne/Royaume de Dieu.
Ephèse où arrive Paul est une cité très ancienne qui avait été reconstruite et embellie par Rome au début de l’Empire, quand Octave devenu Auguste, avait décidé de redonner à Éphèse son statut de capitale. Éphèse devient alors une des trois grandes métropoles de l'Empire romain, avec plus de 200 000 habitants.
C’est aussi un Centre religieux avec le grand temple de la déesse Artémis qui attire beaucoup de pèlerins. C’était le temple le plus fréquenté d’Asie.
Au temps de Paul, Éphèse est un carrefour bourdonnant d’activités, peuplée de marchands, de marins, de touristes, de pèlerins qui viennent admirer le temple dédié à Artémis, la déesse de la lune et de la chasse.
Le port de mer d’Ephèse - Milet - est un grand entrepôt pour toutes les marchandises qui entrent ou sortent d'Asie Mineure.
Le Temple de la déesse Artémis était énorme : avec quatre fois la surface du Parthénon, il alignait cent vingt-sept colonnes ioniques sur 190 mètres de longueur et 55 mètres de largeur. Au 6e siècle av. J.-C., il a fallu la fortune de Crésus, roi de Lydie, pour achever la construction du prodigieux ensemble. Face à une telle réussite, dans l'Antiquité, on avait placé l'Artémision parmi les Sept Merveilles du monde. En voyant la déesse, il était de coutume que les visiteurs s’exclament : « Grande est l’Artémis d'Éphèse ! »
Le temple a été complètement détruit – il reste une colonne - mais l'énorme statue de marbre, haute de trois mètres, nous a été conservée, au musée d'Éphèse. « Ce n'est pas tant la dimension qui frappe que l'incroyable surcharge de symboles sexuels qui parsèment la statue de la déesse. On a cru longtemps que les aspérités sur le corps de marbre étaient des seins; on a même parlé de la déesse aux mille seins. L'explication admise de nos jours est différente : il s'agirait de testicules de taureaux que l'on sacrifiait quand on célébrait le culte de la déesse. Qu'Artémis soit apparue en son temps comme le symbole de la fertilité, qu'elle ait été considéré- elle, vierge - comme la protectrice des femmes enceintes n'étonnera personne. Tout le mois de mai lui était consacré. »
La ville qu’a connue Paul – moins riche en monuments que celle que nous voyons aujourd’hui – était pourtant déjà extrêmement riche ! On y respirait l'atmosphère internationale de l'hellénisme tardif, avec un trafic abondant dû au commerce international (entrepôts impressionnants)
« La vieille ville – elle - était avant tout la ville des serviteurs du Temple. Sous l’autorité du grand prêtre, des centaines de prêtres, tous eunuques, et une armée de prêtresses protégeaient l'image de la déesse. Autour du lieu sacré s'agitaient les gardiens, les chantres, les musiciens, les prostitués, les magiciens et les fakirs. Ceux-ci avaient pour tâche de maintenir l'enthousiasme religieux au cours des processions, en se servant de cymbales ou d'autres instruments de musique, par leurs chants et surtout par leurs danses bachiques. Le temple jouissait également du droit d'asile pour les criminels, et attirait ainsi, dans son domaine, tous les éléments louches qui essayaient de se soustraire aux rigueurs de la loi. »
« Les Ephésiens recouraient volontiers à des talismans que l’on venadit autour du sanctuaire d’Artémis… et on se tournait volontiers vers des thaumaturges… pour des guérisons. »
Promenade à Ephèse
Artère principale d’Ephèse…
Et les commodités publiques !
Intérieur de maisons des quartiers riches.
Cours intérieures des maisons et péristyles
Cours et couloirs intérieurs.
Le stade où eut lieu l’émeute contre Paul.
La route vers la mer et le port, en face du stade.
Commentaires
Merci pour ces commentaires approfondis et les illustrations qui font un peu revivre, bien des siècles plus tard, Ephèse, cette grande métropole antique avec ses cultes et ses superstitions. Les ruines que l'on conserve j'allais dire pieusement aident notre imagination à se représenter tout un monde aujourd'hui disparu, et nous pouvons méditer les textes magnifiques des Actes qui nous apportent beaucoup sur la personnalité puissante de Paul, notre grand Apôtre. Nous sommes ainsi aidés à adhérer au passé, au présent et à l'avenir de notre sainte Eglise...
Dans flash de la résurrection : ....sur la Croix, quand Jésus meurt, « il remet l’Esprit » sur la première Eglise qui est là au pied de la croix.... Jusqu'ici, pour nous l'expression "il remet son esprit" signifiait le moment de sa mort physique. Point. Nous n'avions jamais fait le lien avec le don de l'Esprit Saint à ceux qui sont aux pieds de la croix, base de l'Eglise.
2) Dans le paragraphe "Comment l'Esprit renouvelle la face de la terre", pourriez-vous nous expliquer la phrase : Voilà comment comment la rénovation de la face de la terre. Elles e fera par l’homme rénové et un à Dieu.
3) qu'est-ce que "Bibeltack" ?
Merci de votre indulgence devant nos ignorances !
l'homme rénové et UNI à Dieu.
Bibleltak est un site biblique sur le net.
Bien à vous