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Jeudi Matin de la 7ème semaine de Pâques

Bien chers frères et sœurs du blog paroissial,

Vous allez avoir beaucoup à lire car la liturgie saute 1 chapitre et demi et omet des éléments clés du livre des Actes et rend le récit incompréhensible. J’ai suivi le texte intégral en résumant et en commentant… N’hésitez pas à prendre le temps de lire le texte de Actes aidés de mes explications. Vous ne serez pas déçus de votre peine.

Bien  à vous

 

Le flash de la Résurrection

Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse. 
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres

 

L’Esprit nous introduit dans l’intimité divine et nous anime dans la nouveauté pascale.

 

L’Esprit nous introduit d’abord dans cette intimité divine en nous donnant dans l’Evangile de St Jean, les paroles de Jésus et nous en inspirant la compréhension. Benoît XVI écrit : «  En Jésus Christ, Dieu lui-même s'est fait homme et nous a accordé la possibilité, pour ainsi dire, de jeter un regard dans l'intimité de Dieu lui-même. Et nous voyons là une chose tout à fait inattendue : en Dieu existent un Moi et un Tu. Le Dieu mystérieux n'est pas une infinie solitude, Il est un événement d'amour. L'Esprit Créateur a un cœur. Il est Amour. Il existe un Fils, qui parle avec le Père. Et ils sont tous deux une seule chose dans l'Esprit qui est, d’une certaine manière, l'atmosphère du don et de l'amour qui fait d'eux un Dieu unique. Le Dieu trine est précisément le seul et unique Dieu. A travers Jésus nous jetons, d’une certaine manière, un regard dans l'intimité de Dieu. Jean, dans son Evangile, l'a exprimé ainsi : « Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître » (Jn 1, 18). »

 

Mais l’Esprit ne fait pas que nous faire découvrir, contempler le mystère de dieu, il nous y attire et nous y fait entrer. Ecoutons toujours Benoît XVI :

« Mais Jésus ne nous a pas seulement laissé regarder dans l'intimité de Dieu ; avec Lui Dieu est également comme sorti de son intimité et il est venu à notre rencontre. Cela a tout d'abord lieu dans sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection ; dans sa parole. Mais Jésus ne se contente pas de venir à notre rencontre. Il veut davantage. Il veut l'unification… Désormais son Esprit, l'Esprit Saint, émane de Lui et entre dans nos cœurs, nous mettant ainsi en liaison avec Jésus lui-même et avec le Père – avec le Dieu Un et Trine. Voilà ce qu’est la Pentecôte : Jésus, et à travers Lui Dieu lui-même, vient à nous et nous attire en Lui. » 

 

Cet envoi de l’Esprit en nous qui nous unit à Dieu, anime toute notre vie en opérant une révolution copernicienne, fondamentale. L’Esprit qui nous habite en qui nous avons « la vie, le mouvement et l’être » inspire toute notre existence, éclaire notre intelligence, embellit et dilate notre capacité d’aimer, fortifie notre volonté. Benoît XVI poursuit : 

« L'Esprit Saint, à travers lequel Dieu vient à nous, nous apporte la vie et la liberté.

« Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance », dit Jésus dans l'Evangile de Jean (10, 10). Vie et liberté, sont les choses auxquelles nous aspirons tous. Mais qu'est-ce que cela signifie ? Où et comment trouvons-nous la « vie » ? Je pense que, spontanément, la très grande majorité des hommes a le même concept de la vie que le fils prodigue de l'Evangile. Il s'était fait donner sa part d'héritage, et désormais il se sentait libre; il voulait finalement vivre en n'ayant plus le poids des devoirs de la maison, il voulait seulement vivre. Avoir de la vie tout ce qu'elle peut offrir. En profiter pleinement et ne rien perdre de ce qu'elle peut offrir de précieux. A la fin, il se retrouva à garder des porcs, enviant même ces animaux. Sa vie était devenue vide et vaine à ce point-là. Et sa liberté également se révélait vaine.  N'est-ce pas ce qui se passe aujourd'hui aussi ? 

 

Lorsqu'on veut uniquement devenir le maître de sa vie, celle-ci devient toujours plus vide, plus pauvre. Non, de cette façon nous ne trouvons pas la vie. La parole de Jésus sur la vie en abondance se trouve dans le discours du bon Pasteur. A propos du Pasteur, Jésus nous dit qu'il donne sa vie. On ne trouve la vie qu'en la donnant ; on ne la trouve pas en voulant en prendre possession. C'est ce que nous devons apprendre du Christ ; et c'est ce que nous enseigne l'Esprit Saint, qui est pur don, qui est Dieu qui se donne. Plus quelqu'un donne sa vie pour les autres, pour le bien même, plus le fleuve de la vie coule en abondance. Là où ne s'écoule plus la source véritable de la vie, là où l’on s'approprie seulement la vie au lieu de la donner, la vie des autres se trouve également en danger.

 

Le thème de la liberté a déjà été évoqué tout à l’heure. Dans le départ du fils prodigue se rejoignent justement les thèmes de la vie et de la liberté. Etre libre signifie, de ce point de vue, pouvoir faire ce que l'on veut. Ne devoir accepter aucun critère en dehors ou au-dessus de soi-même. 

Mais Saint Paul écrit : «Aussi bien n'avez-vous pas reçu un esprit d'esclave pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier “Abba ! Père”» (Rm 8, 15).

L'Esprit Saint en revanche fait de nous des fils et des filles de Dieu. Il nous implique dans la responsabilité de Dieu lui-même pour son monde, pour l'humanité tout entière. Il nous enseigne à regarder le monde, l'autre et nous-mêmes avec les yeux de Dieu. Nous faisons le bien non comme des esclaves qui ne sont pas libres de faire autrement, mais nous le faisons parce que nous portons personnellement la responsabilité pour le monde ; parce que nous aimons la vérité et le bien, parce que nous aimons Dieu lui-même et donc ses créatures également. Telle est la liberté véritable, à laquelle l'Esprit Saint veut nous conduire. Dans ce monde, débordant de fausses libertés qui détruisent l'environnement et l'homme, nous voulons, avec la force de l'Esprit Saint, apprendre ensemble la liberté véritable ; construire des écoles de liberté ; démontrer aux autres par notre vie que nous sommes libres et combien il est beau de vivre véritablement libres dans la vraie liberté des enfants de Dieu.

 

L'Esprit Saint, en donnant la vie et la liberté, donne également l'unité. Il s'agit ici de trois dons inséparables les uns des autres. Jésus répond ainsi à Nicodème : « L'Esprit souffle où il veut » (cf. Jn 3, 8). Mais la volonté de l'Esprit n'est pas arbitraire. C'est la volonté de la vérité et du bien. C'est pourquoi il ne souffle pas n'importe où, se tournant une fois d’un côté, une fois de l’autre ; son souffle ne nous disperse pas mais nous réunit, parce que la vérité unit et l'amour unit. » L’Esprit unit notre personne toujours tentée d’être dispersée, il nous fait chacun UN et en même temps, Il nous unit les uns aux autres au point que St Paul a pu écrire aux Galates : « Vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus » (Ga 3, 28). » Cette unité personnelle et communautaire est l’œuvre de « L'Esprit Saint, l'Esprit qui unit le Père avec le Fils dans l'Amour, dans l'unique Dieu, donne et accueille. » 

 

HYMNE

VENI SANCTE SPIRITUS

Viens Esprit Saint, viens en nos cœurs
Et envoie du haut du ciel
Un rayon de ta Lumière.
La demande « Viens » est la plus fréquente dans la prière à l’Esprit. L’Esprit vient quand on le prie de venir. Il est auprès de nous et vient en nous quand on l’appelle comme dit Jésus. Il vient dans notre « cœur » c’est-à-dire pour la Bible au centre de notre personne, en ce qui nous est le plus personnel, là où nous prenons nos décisions capitales. On lui demande dans ce couplet l’illumination pour « voir » le monde de Dieu et le monde en Dieu. Comme un saut dans un monde nouveau.

Viens en nous, père des pauvres,
Viens dispensateur des dons
Viens, lumière  de nos cœurs.
L’Esprit Saint est une Personne que l’on  invite à venir en soi. Il est le Père des pauvres en ce sens que c’est Lui qui fait les pauvres de cœur, les pauvres en Esprit. Il est Celui qui fait des Dons aux hommes, des charismes pour telle ou telle mission au service de l’Eglise ou du Bien de tous. Encore l’affirmation que l’Esprit est Lumière

Consolateur souverain,
Hôte très doux de nos âmes, 
Adoucissante fraîcheur.
C’est bien une personne, Consolateur et non pas consolation. Il est l’ « hôte très doux de notre âme » : extraordinaire formule !  L’hôte est à la fois celui qui reçoit et celui qui est reçu ! Seul le contexte permet de choisir le sens !  Quand nous prions l’Esprit de venir, Il vient, Il est donc notre hôte. Mais comme il nous reçoit chez Dieu, nous sommes ses hôtes. S’Il est feu, Il est d’abord adoucissante fraîcheur, Il est doux.

Dans le labeur, le repos,
Dans la fièvre, la fraîcheur,
Dans les pleurs le réconfort.
L’Esprit est repos, c’est aussi notre Sabbat, notre repos divin qui alterne avec notre travail. Quand nous sommes dans la fièvre, il apporte la « fraicheur » et si nous sommes dans la peine, Il nous réconforte.

O lumière bienheureuse,
Viens remplir jusqu’à l’intime
Le cœur de tous tes fidèles.
L’Esprit est Lumière qui nous donne la béatitude de Dieu, son bonheur. Et nous demandons d’être comblé par cette lumière qui rend bienheureux. Dieu réside au fond de l’âme (qui est à l’image et à la ressemblance de Dieu). L’Esprit descend jusqu’à « l’intime » et ainsi il illumine l’âme sauvée de la Présence lumineuse de Dieu.

Sans ta puissance divine,
Il n’est rien en aucun homme,
Rien qui ne soit perverti.
L’Esprit puissant en tant que Dieu assainit notre intérieur. Car notre condition humaine est déchue et a besoin d’être rétablie et embellie. Seul l’Esprit peut accomplir cette tâche détaillée ensuite : à moi cependant de montrer à l’Esprit là où Il doit sauver. Je suis ainsi associé à mon salut :

Lave ce qui est sordide,
Baigne ce qui est aride,
Guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide,
Réchauffe ce qui est froid,
Rends droit ce qui est faussé.

A tous ceux qui ont la foi
Et qui en toi se confient,
Donne tes Sept Dons Sacrés.

Donne le mérite de la vertu,
Donne le salut final,
Donne la joie éternelle. Amen Alleluia.

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres 22/30- 23/6-11, ICI

 

Commentaire

 

Ce que la liturgie ne nous fait pas lire.

Le voyage à Jérusalem.

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21/1-5 : On peut dater ce jour du départ de Milet « après nous être arrachés à eux » dit Luc : nous sommes le 25 avril. Paul, Luc et les compagnons prennent le bateau et passent par cabotage à Cos, au large de l’île de Rhodes et abordent à Patara : cité importante pour nous lorrains. C’est la ville de naissance de St Nicolas, futur évêque de Myre !

Ensuite ils trouvent une ligne de bateau vers la Phénicie – la Liban. Sans arrêt, ils arrivent à Tyr au Nord-Liban. Joie ! Dans la ville si souvent citée dans la Bible, il y a des disciples…et nos voyageurs y restent 7 jours, attendant que le bateau soit vidé. Et là, les disciples insistent pour que Paul ne monte pas à Jérusalem.

 

- v.5 - 7 : Malgré tout Paul suit son inspiration et les compagnons partent, accompagnés par les disciples chrétiens de Tyr, femmes et enfants compris, jusqu’à la plage et le bateau, hors de la ville. Comme à Milet, tous prient sur la plage et Paul s‘en va avec ses compagnons par bateau jusqu’à Ptolémaïs.

Ptolémaïs est une ville et un port du Nord de la Galilée sur la Méditerranée. Son nom local est Akko/St Jean d’Acre. Luc utilise son nom grec.

 

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Ptolémaïs/St Jean d’Acre aujourd’hui. Photo Wikipedia.

 

Là aussi, dans cette cité, il y a des disciples et Paul passe une journée avec eux avant de repartir pour Césarée. Paul d’ailleurs y était déjà passé plusieurs fois dans ses voyages entre Antioche et Jérusalem.

 

- v.8 - 14 : Nous voici à Césarée dans une famille chrétienne, celle de Philippe le diacre évangéliste que nous avons suivi au début du livre dans sa mission. Il a évangélisé la région après la mort d’Etienne.

Au cours de ce séjour chez Philippe, un prophète venu de Judée Agabus accomplit un geste prophétique : il prend la ceinture de Paul, se lie avec mains et pieds et annonce ainsi la captivité de l’apôtre. (v.10-11) Aussitôt Paul subit les instances expresses de toute la communauté l’invitant à ne pas monter à Jérusalem.

Paul refuse, proclame sa volonté de donner même sa vie à Dieu à Jérusalem. Tous se taisent : « que la volonté de Dieu se fasse » (v.12-14)

 

- v.15-16 : Paul et ses compagnons repartent vers Jérusalem ; des disciples de Césarée les accompagnent et le conduisent chez Mnason, un chypriote disciple des premiers temps. Ce qui veut dire que quand Paul arrive à Jérusalem, il n’est pas d’abord reçu chez Jacques mais chez un juif helléniste, ami de Paul. Luc passe vite, mais note ce fait et nous laisse y réfléchir !

 

- v.17-25 : Le lendemain a lieu la rencontre avec Jacques et la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem qui lui a fait tant de mal ! Il raconte tout son apostolat… On rend gloire à Dieu mais aussitôt, on passe à la question « Paul » et on lui propose d’accompagner 4 frères qui doivent acquitter un vœu,  de payer le sacrifice pour eux et de montrer ainsi qu’il n’est pas contre la Loi de Moïse ! Il s’agit de « faire taire les bruits à ton sujet ».

 

- v.25-26 : Le lendemain, Paul s’exécute… il commence la purification avec les 4 frères…qui dure sept jours : Paul se soumet donc à la pénitence publique de ce rite et paie les frais des sacrifices pour des inconnus ! L’humiliation est certaine… sous des dehors bonhommes !

 

- v. 27 -36 : A la fin des 7 jours  - tranquilles – des juifs d’Asie reconnaissent Paul dans le Temple et soulèvent la foule contre lui. Cela tourne à l’émeute, on commence à frapper Paul et on va chercher le tribun romain dont l’arrivée calme la violence ! Pour protéger Paul et savoir qui il est, le tribun le fait conduire dans la forteresse de Antonia tout près du Temple. « Quand Paul fut sur l’escalier, les soldats durent porter Paul à cause de la violence de la foule » !!!

 

- v. 37- 40 : Mais au moment d’entrer, en haut des marches, Paul demande à parler ! Surprise du tribun qui entend lui demander la permission en grec. Le tribun l’avait confondu avec un émeutier égyptien recherché. Alors Paul décline son identité : « Moi, je suis un Juif, de Tarse en Cilicie, citoyen d’une ville qui n’est pas insignifiante ! » (v. 39) On sent sa fierté !  

Paul s’apprête à parler : le silence se fait.

 

22/1- 23 : Paul commence sa défense. Il rappelle ses origines, ses études rabbiniques au pied de Gamaliel à Jérusalem, sa lutte contre les chrétiens, sa rencontre du Christ sur le chemin de Damas (c’est le 2ème récit de l’événement), son baptême par Ananie de Damas, son retour à Jérusalem. 

Un jour, Le Seigneur apparaît à Paul lui demandant de partir de Jérusalem et d’aller évangéliser les nations.

Alors là, c’est trop : les cris reprennent pour couvrir Paul.

 

Texte liturgique

 

- v. 24 - 30 : Paul est rentré dans la forteresse et le tribun ordonne de le soumettre à la question (fouet). Paul alors, rappelle qu’il est citoyen romain… « de naissance » alors que le tribun a dû acheter sa citoyenneté.

Le lendemain, pour savoir ce qu’on reproche à Paul, le tribun reçoit les groupes juifs plaignants.

 

- 23/1 - 11 : Paul comparait et se défend. Une violence du Grand Prêtre à son égard vaut à ce dernier une prédiction  particulièrement redoutable. (v.2-5)

Paul voyant les deux groupes opposés pharisiens/sadducéens présents dans l’assemblée  perfidement déclare – ce qui n’est pas faux bien sûr - : « Frères, moi, je suis pharisien, fils de pharisiens. C’est à cause de notre espérance, la résurrection des morts, que je passe en jugement. » À peine avait-il dit cela, qu’il y eut un affrontement entre pharisiens et sadducéens, et l’assemblée se divisa. En effet, les sadducéens disent qu’il n’y a pas de résurrection, pas plus que d’ange ni d’esprit, tandis que les pharisiens professent tout cela. » Le charivari reprend, la violence est maintenant entre les deux groupes juifs tandis que les pharisiens prennent le défense de Paul. Belle tactique ! « Ce fut un beau tapage » note Luc amusé.

Paul est ramené dans la forteresse.

La nuit suivante, Le Seigneur apparaît à Paul, le félicite de son témoignage à Jérusalem mais lui apprend que le Seigneur attend qu’il témoigne aussi fortement à Rome. (v.11).

 

Commentaires

  • Ch 21, 1-5 : vous dites que Tyr est au Nord du Liban. Je pense que c'est au sud du Liban. Bonne journée. Amitiés des Blondel

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