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Vendredi 27 novembre

Neuvaine à Notre Dame de Bonsecours 

Notre Dame,

Mère de Dieu et Mère de l’Eglise,

Vous qui avez été si souvent de Bon Secours pour nous,

nous vous prions :

Intercédez auprès de votre Fils

pour que cette pandémie cesse,

pour que tous acceptent de prendre soin des  autres

dans la protection contre ce fléau

et pour que nous puissions à nouveau 

célébrer ensemble l’eucharistie

dans la joie et dans la paix.

Amen.

Méditation du matin

 

Apocalypse 20/1-4.11 – 21/2

 

Rappelons-nous : après la chute de Babylone, le Dragon et les deux bêtes ont coalisé les nations contre l’Agneau et les élus : c’est la grande bataille d’Armaguédon (Apoc. 16/16). C’est un combat « spirituel » : le Christ frappe ses adversaires « avec l’épée acérée sortant de sa bouche » (19/15), c’est-à-dire la Parole de Dieu qui dissipe tout mensonge.

 

v. 1 à 3 : Le Dragon est alors enchaîné dans l’Abîme pour « mille ans » conservant ainsi la possibilité d’une action limitée mais encore réelle envers les habitants de la terre. Apparaît le thème des 1000 ans…un des passages les plus compliqués de l’Apocalypse et qui a donné lieu à tant d’égarements dramatiques. (voir explications un peu plus loin)

 

v.4 : et nous voilà – sans transition - dans le ciel ! Des trônes pour le jugement… sans qu’on sache y siège. Ceux – les âmes - qui apparaissent,  sont ceux qui ne se sont pas inclinés devant la Bête, n’ont pas reçu sa marque… Ils reviennent à la vie et c’est la 1ère résurrection (v. 5)… « pour 1000 ans »… 

 

Voyons de plus près ce que signifie les « 1000 ans «  dans la Bible :

 

Mille dans la bible, c’est le sens d’une intense bénédiction : les 1000 boucliers des héros ornant la tour de David, évoquant le cou de la Bien Aimée dans Ct 4/4 ; c’est les « mille sicles » que rapporte la vigne idéale de l’amour dans Ct 8/11-12 ; mille est le nombre des convives du roi de Babylone régnant sur le monde Dn 5/1 ; c’est le nombre symbolique de la bénédiction divine annoncée par Moïse à Israël en Dt 1/11. 

 

Mais le chiffre mille peut aussi évoquer le séjour d’Adam au paradis dans les spéculations judaïques de l’époque de la venue de Jésus : Dieu dit à Adam qu’il mourra le jour où il mangera les fruit défendu (Gn 2/17) ; or il est mort à l’âge de 930 ans (Gn 5/5)… mais 1000 ans sont comme un jour pour Dieu (Ps 9O/4)

Que représente donc ces 1000 ans ici ?

 

1- un courant dans les 1ers siècles chrétiens, a pensé que l’Apocalypse annonçait un royaume terrestre du Christ au milieu des siens, distinct du Royaume des cieux, le Christ habitant Jérusalem, une Jérusalem nouvelle. Comme s’il y avait une nouvelle incarnation ! Qui ? dans les 4 premiers siècles, Barnabé (début du 2ème siècle), St Justin, St Irénée, Tertullien, Lactance … St Méthode d’Olympe, St Hippolyte de Rome, Apollinaire de Laodicée… et des gens divers qui exagéraient l’abondance matérielle de cette période !

 

2 – Au cours du 3ème et 4ème siècles : une vaste polémique contre ce millénarisme est lancée par Origène. St Augustin propose une interprétation spirituelle de ces 1000 ans : « la période envisagée n’est pas à attendre pour le futur, il s’agit de l’époque qui sépare la venue du Christ de la Fin… En effet, dès que Jésus paraît Satan est lié (Mat 12/25-29). » (tob note j p. 805). Cela me semble la juste interprétation.

 

Mais la fascination millénariste a continué dans l’histoire, avec Joachim de Flore au Moyen Age, mais aussi tous les messianismes sécularisés que sont le marxisme, le sionisme… Ecoutons Pie XI : « Cette imposture anti christique se dessine déjà dans le monde chaque fois que l’on prétend accomplir dans l’histoire l’espérance messianique qui ne peut s’achever qu’au-delà d’elle à travers le jugement eschatologique : même sous sa forme mitigée, l’Église a rejeté cette falsification du Royaume à venir sous le nom de millénarisme (cf. DS 3839), surtout sous la forme politique d’un messianisme sécularisé, " intrinsèquement pervers " (cf. Pie XI, enc. " Divini Redemptoris " condamnant le " faux mysticisme " de cette " contrefaçon de la rédemption des humbles " ; voir aussi Gaudium et Spes 20-21).

 

La 1ère résurrection, nous la comprenons dans le sens de notre interprétation des 1000 ans donnée par Augustin. Si les 1000 ans dont il est question, « c’est la période qui sépare la venue du Christ de la fin », alors cette 1ère résurrection est celle que nous vivons depuis notre baptême : le catéchisme de l’Eglise catholique écrit au n° 1002 : « il est vrai aussi que d’une certaine façon nous sommes déjà ressuscités avec le Christ. (Colossiens 2/12 et 3/1). Grâce à l’Esprit Saint, unis au Christ par le baptême, les croyants participent déjà réellement à la vie céleste du Ressuscité mais cette vie demeure cachée en Dieu avec le Christ. (Col.3/3)…Nourris de son corps dans l’eucharistie, nous appartenons déjà au Corps du Christ » (n°1003)

 

v. 11-15 : Arrive alors le jugement de Dieu :

 

v.11 : quelle majesté pour ce jugement dernier dans sa très grande sobriété. Un trône blanc (Apo. 4/2-3) sur lequel Dieu – qui n’est pas nommé siège - et devant lui disparaît d’un coup tout l’univers matériel !... pour une mise à l’écart définitive… ou temporaire, on ne sait. Seuls les hommes sont devant Dieu.

 

v.12 : Les morts grands et petits devant le trône… sans distinction. «Des livres furent ouverts »… Les registres célestes où sont consignées les actions des hommes. Un autre livre : le livre de vie que nous avons déjà trouvé en Apo.3/5 dans la lettre à l’Eglise de Sardes. Tous les hommes et donc les chrétiens sont inscrits dans ce livre, comme prédestinés au salut. Mais Dieu se réserve le droit de retrancher du livre (Apo. 3/5) ceux qui l’auraient rejeté en cette vie. C’est le cas de ceux qui ont délibérément choisi de servir la bête : Apo. 13/8. « Depuis la fondation du monde » : Dieu omniscient sait depuis toujours quels sont ceux qui librement se sépareront de Lui. 

 

 v. 13 La mer, l’Hadès (= séjour des morts Apoc. 1/18 ) rendirent leur morts… Le chapitre dit ici que chacun est jugé selon ses œuvres.

 

v. 14 - 15 : sont précipités dans l’étang de feu la mort et l’Hadès, regardées ici comme des personnifications du Mal : la Mort est l’assassin et l’Hadès le geôlier des morts. (Plet p. 297) : « la mort n’est pas dans l’Apocalypse le séjour qui accueille normalement les hommes à l’issue de leur vie terrestre. C’est au contraire une puissance mauvaise au service du monde des ténèbres (l’Hadès), la négation de la vie véritable que Dieu veut donner dès à présent et pour toujours. » (P.Prigent) L’Hadès rend amère la vie reçue de Dieu par la limite imposée à la vie et à la liberté de l’homme. Ces deux puissances maléfiques poussent les hommes à se révolter contre Dieu.

 

«La mort, c’est le rejet foncier de toute prétention à l’achèvement définitif » d’une vie humaine. « Sans l’ouverture de l’espace divin, la liberté de l’homme tourne dans le vide : elle est inachevable….Même l’homme Jésus n’a pas la possibilité de dépasser cette réalité. Dieu seul possède une telle puissance et une telle possibilité. Donc ce que Jésus en tant que vivant et mourant sur la terre, ne pouvait faire et dire n’était pas la totalité de la Parole de Dieu qu’il avait parfaitement conscience d’être et se déclarait être. La Révélation de Dieu en Jésus s’achève avec la résurrection de celui-ci. Le Christ est le chemin qui conduit l’homme du fini à l’infini. Il offre à l’homme la grâce de devenir soi en Dieu. » (Hans Urs von B. Dramatique divine 11/2)

 

Tous les hommes qui ne sont pas trouvés inscrits dans le livre de vie.

 

v. 14 : « l’étang de feu c’est la seconde mort » Il y a la première mort, la mort physique qui détruit le corps, l’âme étant appelée, si elle en est digne, à jouir de Dieu  tout de suite si elle est pure ou à purifier.

 

La seconde mort est la réprobation éternelle, à l’exclusion de la vie dans la Jérusalem céleste. Jésus en avait parlé à l’Eglise de Smyrne (2/11). C’est la conséquence de l’entêtement de l’homme à ne pas croire en Dieu et à ne pas vouloir vivre avec Lui.

On ne se débarrasse pas si facilement des choix et des idéaux qu’on a embrassés durant sa vie terrestre, comme d’un manteau ! Ces choix nous transforment et nous pétrissent jour après jour. « Devant Dieu la conscience de chacun n’est pas celle du nouveau-né : elle est une histoire où le mal qui n’a pas été renié devient alors « vérité », une vérité qui se dresse contre Dieu. » (Plet p. 298)

 

Lac/étang de feu : lieu ? le texte ne dit rien. C’est un état plutôt… «symbole de l’infécondité spirituelle. » (Plet p. 298)

 

« Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot " enfer ". (n°1033). « La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire. » (n° 1035). « Dieu ne prédestine personne à aller en enfer; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin. »(n°1037) Catéchisme de l’Eglise catholique.

 

21/ v.1 : « je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle… » soit renouvellement complet de la création, soit création nouvelle d’un autre ordre…

C’est une espérance déjà exprimée dans l’AT : Is.65/17 et 66/22. Très souvent exprimée dans la littérature apocalyptique de l’époque du Christ : par exemple dans Hénoch, Esdras… (voir note « y » tob p. 807) On trouve cette espérance dans le NT : Mt 19/28, Mc 13/24-31 ; 2 Co 5/17, Col 3/10,  2 P. 3/13… Et Apo. 21/5 dans ce même chapitre !

 

« Il n’y a plus de mer » : la mer est pour un homme de la Bible un résidu du chaos primitif avec ses puissances profondes, monstrueuses et cachées. Elle n’a plus sa place dans le monde nouveau.

 

v.2 : Cette terre nouvelle a une cité sainte nouvelle, Jérusalem nouvelle déjà évoquée en Apo.3/12 dans la lettre à l’Eglise de Philadelphie. Cette Jérusalem là, vient de Dieu « elle descend du ciel ».

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Méditation du soir

 

Evangile de Jésus Christ selon St Luc 21/29-33

 

Jésus fait appel aux compétences habituelles de ses auditeurs : ils savent voir sur les branches d’un arbre les signes annonciateurs du printemps et de la bonne saison. La comparaison entre Luc 21/30a et Mc 13/28 montre que Luc - le citadin des cités grecques - ne sait pas trop comment pousse un figuier alors que Marc lui décrit minutieusement ce qui arrive !

 

Et il leur souhaite la même compétence pour discerner les signes des derniers temps !

 

Puis Jésus réaffirme avec force la puissance de sa Parole : tout arrivera comme il a dit …  le monde passe mais pas ses paroles ! A méditer par tous ceux qui sont tentés de  bricoler ses paroles et les accommoder à leur façon.

 

Commentaires

  • "On ne se débarrasse pas si facilement des choix et des idéaux qu’on a embrassés durant sa vie terrestre, comme d’un manteau ! Ces choix nous transforment et nous pétrissent jour après jour."
    Quel fondement pour notre espérance si l'on a choisi durant toute sa vie d'aimer Dieu ! de l'aimer comme St Bernard nous y invite :
    "La raison d'aimer Dieu, c'est Dieu même
    la mesure de l'aimer, c'est d'aimer sans mesure"
    Merci, Père Jacques.

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