MARDI DE LA DEUXIÈME SEMAINE DE L’AVENT

Chers amis, cette semaine encore, nous poursuivons la méditation de quelques-uns des oracles d’Isaïe concernant le Messie, notre bien aimé Seigneur Jésus.

 

 

Is 35/ 1-10 la joie de la venue glorieuse de Dieu qui embellit toute chose 

Texte lu le lundi de la 2^ème semaine

 

1 - Le sens historique du texte : rappelons que de nombreux textes prophétiques sont d’abord une lecture en Dieu des événements de l’époque où l’oracle est prononcé, assorti de promesses divines. 

Dans le texte d’aujourd’hui, c’est d’abord l’annonce du retour à Sion des exilés de Babylone qui prend les allures d’un nouvel exode, d’une nouvelle sortie d’Egypte ! (v.10)

 

Mais en même temps, la Parole de Dieu prononcée par le prophète, est efficace et à l’œuvre dans l’histoire. Elle réalise ce qu’elle dit. Ce qui fait découvrir que cette Parole prononcée à un temps précis, comporte plus de sens et d’action divine qu’on ne le saisit la première fois qu’on la reçoit à un moment donné de l’histoire.

 

Ici par exemple :

En même temps que le retour à Sion des exilés, se profile dans le texte du prophète, la venue glorieuse du messie : v.2 « Ils verront la gloire de Dieu, la splendeur de notre Dieu » : à la fois, dans le retour des exilés qui annonce une Gloire plus magnifique encore, celle « à venir » !.

Cette « gloire à venir » ne pourra être saisie que lorsque on verra la réalisation première dans l’histoire : on découvre alors que le texte dit plus que seulement cette joie historique et bien réelle du retour d’exil… mais en même temps un peu décevante, avec un goût un peu amer d’inaccompli !

 

Dans les siècles qui précédent le venue de Jésus et où apparemment, il ne se passe rien, Israël reprendra tous ces oracles … les méditera à nouveau et comprendra alors qu’ils concernent aussi les temps du Messie attendu et désiré. L’espérance renaîtra, tournée vers l’attente de la consolation d‘Israël ou de Jérusalem comme il est dit de Siméon et d’Anne, à la présentation de Jésus au Temple (Saint Luc 2/25-38) !

 

 

 

2 - Cette venue glorieuse du Messie éclaire la force inouïe de ce texte : cette venue renouvellera de fond en comble la création : la création matérielle (v. 1-2, 7-8, 9) et l’homme (v. 5-6 et 8, 9-10)

 

Vous remarquez aussi que le prophète puise dans une sorte de « banque d’images communes » pour décrire cette nouveauté sans la décrire justement ! On ne peut pas … puisqu’elle est « nouvelle » ! Le prophète travaille par accumulation d’images qui annonce une rénovation complète sans arriver à en décrire la nouveauté !

 

3 – Et nous-mêmes aujourd’hui nous relisons ce texte à la lumière du Christ. Cette rénovation, nous la savons et voyons commencée : Christ est ressuscité, nos âmes sont ressuscités dans notre baptême, nous sommes unis au Christ et par Lui à la Trinité, en Dieu lui-même !!! L’humanité est renouvelée et cela ne se voit que dans la beauté des saints, les canonisés… comme « ceux d’à côté » comme dit le Pape François ! Mais nous sommes toujours dans un monde mêlé, - bon grain/ivraie – et donc tout n’est pas encore accompli !

 

Alors ce texte nous aide nous aussi à ne pas perdre espérance – nous savons que Dieu fera ce qu’il a dit, comme toujours -, à bien voir ce qui est important et ce qui disparaîtra, à ne pas prendre « les vessies pour des lanternes » dans un monde « dont la figure passe » (Saint Paul) et la réalité du Royaume reste cachée, secrète, « au milieu de nous » comme nous a dit Jésus, jusqu’au moment du Jugement et de l’accomplissement que nous attendons aussi durant ce temps d’Avent. 

 

« Viens Seigneur Jésus ! Marana tha ! »

 

 

Is 40/1-11 Consolation et venue de la Voix qui prépare et annonce

Texte lu mardi de la 2^ème semaine (cette année, caché par la solennité de l’Immaculée Conception)

 

 

1 - Tout d’abord devant nous, Jean le Précurseur. C’est par allusion ou citation de ce texte que les évangiles synoptiques et Saint Jean (Mt 3/3, Lc 1/76, Jn 1/23) parlent de Jean Baptiste, précurseur de la mission de Jésus le Messie. Jean-Baptiste est la Voix qui crie dans le désert comme l’a confirmé Jésus lui-même ! 

La LXX – traduction grecque de la Bible du 3^ème siècle avant le Christ -  a traduit le v. 2 en liant explicitement la Voix qui crie et le désert: « Voix de celui qui crie dans le désert » au lieu de, en hébreu : une voix crie : « Dans le désert, préparez les chemins »

 

 

2 - On oublie toujours que le contexte de l’apparition de cette Voix est un contexte de Consolation ! (v.1 mot repris deux fois !) et d’annonce de fin de pénitence. 

C’est évidemment d’abord la fin de l’exil qui est annoncée. 

Comme chaque fois, cette annonce vise à la fois le présent de l’époque et le futur du peuple qui pourra relire ce texte plus tard avec autant de profit que dans le présent.

Qui est donc cette Voix ? 

Cette voix, c’est d’abord ce prophète anonyme qui parle : la tradition biblique l’a rattaché à la personnalité hors pair du prophète Isaïe (prophète du 8^ème siècle avant JC) duquel est née comme une « école prophétique » qui transmet la pensée du prophète et l’actualise.… 

 

Mais c’est aussi Jean baptiste comme le diront les Evangiles… et c’est aussi la fin des temps, car la Gloire du verset 5 n’a pas encore été révélée… ni au retour d’exil, ni dans le secret de Bethléem… L’œuvre de Dieu est si cohérente que le retour d’exil qui accomplit le premier exode est une étape du salut que la naissance de Jésus va réaliser laissant aux hommes le temps d’y adhérer et consommant  tout à la fin des temps ; c’est le dessein de Dieu; Dieu agit à l’échelle des siècles pour nous !

 

Le Dessein de Dieu tel que Paul le présente en relisant toute l’histoire d’Israël et du Christ, doit être notre clé de lecture de toute la Bible et de notre histoire actuelle. Le Concile Vatican II a repris ce dessein dans presque chaque grand texte pour situer toujours sa réflexion et sa vision dans le cadre de ce dessein éternel de Dieu révélé clairement et pleinement dans le Christ.

 

3 - La Consolation est un mot magnifique, qui n’a rien à voir avec le lot de consolation ou la résignation. 

Seul Dieu peut consoler l’homme au sens de le combler au cœur même de sa peine et de sa souffrance. C’est l’acte de foi accompli que de se laisser consoler par Dieu. L’orgueilleux refuse et reste avec sa détresse.

Les versets 5-10 annoncent la venue de Dieu pour consoler son peuple : le prophète voit Dieu à la tête de son peuple pour le ramener en terre sainte. 

Notre prophète joue sur le contraste : la puissance de Dieu qui vient sauver (v 5, fin du 8 sur la parole qui ne passe pas et v. 10) et la petitesse de l’homme que Dieu sauve (v. 6-8… l’homme comparé à l’herbe qui se fane et sèche si vite !) C’est d’ailleurs un des grands thèmes de ce prophète : faire saisir en même temps, …

… la grandeur de Dieu et la petitesse misérable de l’homme, 

… mais aussi l’inaccessibilité de Dieu qui, pourtant, se penche et se fait tout proche de l’homme jusqu’à toucher son cœur !

 

Toute la suite du chapitre (11-31) joue sur le même contraste entre la grandeur de Dieu et son intérêt pour le petit homme (29-31) : le fatigué, le faible, l’humilié…

 

D’ailleurs, la suite du texte est dans le même thème

il est lu ce mercredi de la 2^ème semaine :

 

40/25-31 Majesté divine et délicatesse du soin porté à l’homme  

 

SALUT ETOILE DU MATIN, SALUT MARIE PORTE DU CIEL,

LE CRÉATEUR DE L’UNIVER, TON DIEU T’A CHOISIE AVANT L’AURORE.

Qui est celle-ci qui surgit comme l'aurore,
Belle comme la lune, resplendissante comme le soleil,
Elle est un jardin clos, ma soeur ma fiancée,
un paradis caché, une source scellée.

Écoute Marie, le roi désire ta beauté,
Il te revêt aujourd'hui du vêtement du salut
resplendissante de lumière, réjouis-toi comblée de grâces,
le Seigneur est avec toi pour la joie de ton coeur.

Béni soit Dieu le Père, qui nous appelle ses enfants,
Par le don de l'Esprit en son Fils Bien-Aimé ;
Avec Marie immaculée, chantons le Dieu trois fois Saint,
Qui nous appelle des ténèbres à sa lumière.