JEUDI de la 2ème semaine de l’Avent

Is 41/13-20 Rénovation complète de la création 

Texte lu le jeudi de la 2^ème semaine

 

 

C’est le prophète anonyme du chapitre 40 qui continue à parler au peuple, à nous parler.

Au v.8, Dieu s’adresse au peuple d’Israël en lui disant : « Et toi, Israël, mon serviteur. » C’est la 1^ère fois qu’apparaît ce nom donné à Israël ; le prophète va beaucoup développer ce thème sous l’inspiration divine : c’est lui qui écrira les 4 chants de serviteur souffrant que nous lisons chaque année, dans le temps de la Passion et même à l’office du Vendredi Saint. C’est une méditation, enrichie, du thème de l’élection en Abraham, socle profond de toute l’expérience d’Israël.

 

 

- v. 13 : C’est toujours Dieu qui parle à ce « serviteur » qui est son peuple : Il dit d’abord : « C’est moi ton Dieu » avec la douceur intimiste de cette façon de parler comme à un enfant.

Il ajoute : « je te saisis par la main droite »… voyez toujours comme on conduit un enfant par la main !

Puis il termine : « Ne crains pas, c’est moi qui te viens en aide »

 

Le peuple saint est donc en détresse. Il est encore en exil loin de sa terre et du Temple ou il vient juste de rentrer et se trouve découragé devant ce qui est à faire. Il est entouré de peuples puissants (Babyloniens, Egyptiens, Perses/Mèdes) et se trouve tout petit : d’ailleurs au v. 14, Dieu l’appelle « vermisseau de Jacob ».

Puis Dieu nomme une seconde fois cette petitesse : «pauvres gens d’Israël » : le retour en Terre sainte qu’on avait cru triomphal est, en fait, minable : un tout petit peuple rentre – les riches israélites, installés et enrichis, sont restés à Babylone – et il est totalement démuni devant la tâche à faire et l’arrogance de ceux qui ont pris sa place au pays !

 

Dieu se penche sur ce petit peuple et veut lui montrer qu’il l’aime et prend soin de lui pour plusieurs raisons : Il lui fait alors une grande révélation :

 

1 – C’est lui Dieu qui a eu l’initiative de ce retour : v. 14 « c’est moi le Seigneur qui te rachète » : littéralement Dieu dit : « c’est moi ton « go’el » : le go’el que nous traduisons par sauveur/rédempteur, c’est d’abord le plus proche parent (vous voyez jusqu’où Dieu va : il dit à ce petit peuple qu’il est « son plus proche parent ! »), c’est « celui qui rachète le prisonnier pour dettes, c’est celui qui défend la veuve et l’orphelin, le protecteur de l’opprimé et le libérateur du peuple.

Les chrétiens  relisant ce texte diront de Jésus qu’il est le Sauveur et le rédempteur des hommes. En lui, Dieu a réalisé parfaitement la promesse faite ici en Isaïe.

 

2 – Dieu dit aussi qu’il est leur rédempteur car ce petit peuple fait la volonté de Dieu.

Petit à petit, le peuple en méditant ce texte, comprendra que le Seigneur aime surtout le petits, les humbles, ceux qui mettent toute leur confiance en Lui et non en leurs richesses ou en leur pouvoir, « ceux qui se réjouissent en Dieu et qui tirent leur gloire (non d’eux-mêmes mais) du Saint d’Israël » (v.16), bref en un mot :  les pauvres de cœur… Cela deviendra une spiritualité en Israël, les Pauvres de Dieu - les anawim dans la langue biblique – ceux que Jésus dira bienheureux dans les béatitudes, eux qui ont pour nous le visage de Marie, Joseph, les bergers, Siméon, Anne, …

 

3 – enfin, Dieu révèle à ce petit peuple que c’est avec lui si petit, que lui, Dieu  accomplit son œuvre grandiose pour tous les hommes… d’où les v. 15-16 : « je fais de toi un traineau à battre, tout neuf à double dents… » et les travaux annoncés par ce petit peuple sont colossaux :« tu écraseras les montagnes, des collines tu feras de la paille… ». 

Dieu fait du grand avec les petits qui œuvrent en lui, le Rédempteur comme il se nomme au v.14. On voit d’abord l’œuvre de transformation bouleversante de Dieu. Après le v. 17, l’avenir sera vu en positif.

 

C’est une habitude divine : c’est le petit qui, fort de Dieu, triomphe du mal. Ce n’est pas Eliab le grand et fort fils de Jessé qui est choisi comme roi mais le dernier, le petit David. (1^er livre de Samuel 16/6 et suivants). Et c’est le petit David qui battra le Grand Goliath avec sa fronde.

Pour montrer cela, Dieu avait déjà diminué l’armée de Gédéon pour monter que c’était lui qui donnait la victoire et non pas les forces des hommes. (livre des juges 7/1-8)

 

St Paul formulera pour lui-même cette attitude spirituelle pour être juste devant Dieu : « Ma grâce te suffit, ma puissance donne toute sa mesure dans ta faiblesse. Aussi je me glorifie de mes faiblesses afin que repose sur moi la puissance du Christ. Car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (2 Co. 12/9-10) ou parlant de son ministère d’apôtre (dans 2 Co.3/5) : « Allons-nous nous recommander nous-mêmes ? Avec des lettres de recommandation ? Ce n’est pas à cause d’une capacité personnelle que nous pourrions mettre à notre compte, c’est de Dieu que vient notre capacité. »

 

Spiritualité qui court dans toute la Bible et bien sûr, pour nous aujourd’hui ! Spiritualité des Béatitudes commencée …

 

v. 17-20 : La seconde partie du texte voit lui aussi plus loin que le retour d’exil : il annonce la rénovation totale de la création avec des images luxuriantes, comme toujours : comment décrire ce qui est vraiment neuf ? Donc parfaitement inconnu ?

 

- les pauvres auront de l’eau … la soif étant vu comme une image de la vie spirituelle : « Mon âme a soif du Dieu vivant «  disent les Ps 62, 41…Dieu promet d’exaucer cette soif et de ne pas abandonner ceux qui le cherchent. (v.17) L’eau jaillira, là même où on ne l’attend pas : « sur les monts chauves » ! (v. 18)

 

- A l’épisode de démolition, correspond un épisode de création de sources jaillissantes (v .18), de désert transformé en marécages… et puis tous les arbres odoriférants : cèdre, myrte, cyprès, buis… ou fruitiers oliviers, …

Avec le verbe « créer » à la fin (v.20), verbe qui ne peut avoir comme sujet que Dieu. Il ne s’agit donc pas d’une rénovation du monde – énième rafistolage - dont il est question, mais d’une re-création.

 

Saint Paul dira : « si quelqu’un est en Christ, création nouvelle ! » En Christ Dieu fera (dans Isaïe) a fait (en St Paul) toutes choses nouvelles.

 

 

 

VIENS SEIGNEUR, NE TARDE PLUS : EN VEILLANT DANS LA NUIT, NOUS ATTENDONS TON RETOUR !

 

Amen : voici que mon retour est proche :

Je suis le Premier et le Dernier, le Vivant !

L'Esprit et l'Épouse disent : “viens !“

Ton Église t'attend, viens Seigneur Jésus !

 

Vivons dans l'attende de la bienheureuse espérance

et de l'Avènement de Jésus Christ notre Seigneur

Lui qui transfigurera notre corps de misère,

pour le rendre semblable à son Corps de gloire.