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Exode 1er temps

Lundi 22 février 2021

 

Prière

Psaume 104 v. 23-27

 

« Alors Israël entre en Égypte,
Jacob émigre au pays de Cham.
Dieu rend son peuple nombreux
et plus puissant que tous ses adversaires.

Ceux-là, il les fait se raviser,
haïr son peuple et tromper ses serviteurs.

Mais il envoie son serviteur, Moïse,
avec un homme de son choix, Aaron,
pour annoncer des signes prodigieux,
des miracles au pays de Cham. 

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit

pour les siècles des siècles. Amen

 

Temps de silence.

Lecture attentive du texte.

 

Lecture du commentaire.

 

Exode 1/1 à 2/22

 

- 1/1-7 : le texte nous présente l’arrivée des tribus d’Israël arrivées en Egypte. L’histoire de cette arrivée est racontée dans la Genèse dans les chapitres 46 à 50.

Le texte insiste sur leur petit nombre, 70 mais aussi sur leur fécondité … « jusqu’à remplir le pays »… On sent là toute la fierté du peuple mais aussi son sens épique.

 

- v. 8-22 : le texte va à l’essentiel, il ne nous donne que les renseignements les plus notoires pour nous expliquer dans quel esclavage les hébreux, d’abord invités par Joseph bras droit du pharaon, en sont venus à être soumis. « Un nouveau roi vint au pouvoir en Egypte qui n’avait pas connu Joseph. » Changement de dynastie ?

C’est la peur qui fait réagir les Egyptiens… Il est possible que les Hébreux soient venus en Egypte à la faveur d’un changement de dynastie et que lorsque la dynastie légitime se réveille, elle traite mal ceux qui ont accompagné leurs envahisseurs et se « vengent » sur eux !

 

On rend donc la vie très dure à Israël, « la vie amère » : au repas pascal juif, on mange des herbes amères pour se souvenir de cette amertume grave de l’esclavage.

 

Et comme l’esclavage économique ne suffit pas, on projette de faire disparaître Israël : en tuant les bébés masculins, on vise le génocide du peuple !

Le respect de la vie conduit les deux accoucheuses du peuple à ne pas respecter cet ordre … et le peuple continue à grandir. Au verset 22, l’ordre est redonné par « Pharaon », c’est-à-dire par l’autorité égyptienne.

 

Les hébreux sont soumis à la construction de villes en briques comme à Babel, symbole de toute les tyrannies… et les bébés sont noyés dans le Nil comme au Déluge. « Cela correspond aux fautes respectives des générations du déluge et de Babel. La souffrance d’Israël en Egypte a ainsi expié les fautes des générations de l’humanité qui ont précédé Abraham. C’est une expiation universelle réparant les fautes du Premier Homme mais assumée par les seuls descendants des Patriarches au nom de toute l’Humanité qui est ainsi à l’origine du peuple que conduira Moïse hors d’Egypte » (commentaire rabbinique. David Saada les moissons de lumière p. 179-180)

Tout cela sert d’introduction et de clé de lecture à l’histoire de Moïse !

 

 

2/1-10 : 

Cette histoire est touchante.

Moïse est de la tribu de Lévi (celle consacrée à Dieu et à son service) et sa mère est pleine d’audace ! Esclave certes mais prête à tout pour sauver son enfant ! 

On met le bébé dans « caisse bitumée » (le même mot que pour désigner l’arche de Noé) et on le dépose dans les joncs qui bordent le Nil… avec la sœur tout près pour proposer une nourrice !

La « fille de Pharaon » sauve l’enfant et le confie à la mère comme nourrice. Puis, sevré, l’enfant est éduqué à la cour. Il reçoit son nom « Moïse » dont on nous donne l’étymologie populaire. Moïse est sauvé du Déluge comme Noé. Noé inaugurait une nouvelle création, Moïse inaugure l’histoire nouvelle d’un peuple.

Dura_Europos_fresco_Moses_from_river.jpg

Fresque de la synagogue de Doura Europos, IIIème siècle

Nous ne savons rien sur l’éducation de Moïse. 

Le peuple d’Israël s’est évidemment beaucoup interrogé sur cette éducation : Etienne dans son discours rapporté dans les Actes des Apôtres, complétait le texte de l’Exode en disant 7/17-23  « Comme approchait le temps où devait s’accomplir la promesse par laquelle Dieu s’était engagé envers Abraham, le peuple devint fécond et se multiplia en Égypte, jusqu’à ce qu’un autre roi qui n’avait pas connu Joseph arrive au pouvoir en Égypte.

Ayant pris des dispositions perverses contre notre peuple, il maltraita nos pères, au point de leur faire abandonner leurs nouveaux-nés pour qu’ils ne puissent pas vivre. C’est à ce moment que Moïse vint au monde ; il était beau sous le regard de Dieu. Il fut élevé pendant trois mois dans la maison de son père, puis abandonné. La fille de Pharaon le recueillit et l’éleva comme son propre fils. Moïse fut éduqué dans toute la sagesse des Égyptiens ; il était puissant par ses paroles et par ses actes. Comme il avait atteint l’âge de quarante ans, la pensée lui vint d’aller visiter ses frères, les fils d’Israël. »

Les historiens relèvent l’habitude des dynasties égyptiennes d’élever des fils de peuples soumis à la cour d’Egypte pour se servir d’eux comme intermédiaires dans les relations du pouvoir avec les peuples soumis.

Il est intéressant de noter que Moïse a bénéficié d’une belle formation qui fut « initiation à l’immense sagesse de la culture égyptienne ». Les dons de Dieu ne tombent d’en haut comme cela mais très souvent, ils passent par des médiations humaines inattendues.

 

- v. 11-22 : Etienne nous donne le commentaire de ces versets 7/27-29 : « Voyant que l’un d’entre eux était maltraité, il prit sa défense et frappa l’Égyptien pour venger celui qui était agressé. Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur donnait, par lui, le salut ; mais eux ne comprirent pas. Le lendemain, il se fit voir à eux pendant qu’ils se battaient, et il essayait de rétablir la paix entre eux en leur disant : « Vous êtes frères : pourquoi vous faire du mal les uns aux autres ? » Mais celui qui maltraitait son compagnon repoussa Moïse en disant : Qui t’a établi chef et juge sur nous ?

Veux-tu me tuer comme tu as tué hier l’Égyptien ? À ces mots, Moïse s’enfuit, et il séjourna en immigré dans le pays de Madiane, où il engendra deux fils. »

 

Moïse réagit comme un israélite fidèle : il entre dans l’âge adulte en renonçant à ses privilèges et se rend proche de son peuple esclave : et l’injustice le révolte, il prend la défense de son frère… son éducation ne l’a pas coupé profondément de son peuple. Mais il doit constater que les rapports entre ses frères s’est profondément dégradés puisque un frère hébreu peut maltraiter son frère et refuser, avec arrogance, d’être rappelé à l’ordre par un autre !

 

Puis vient la peur d’être dénoncé et la fuite en Madian : Madian est en Arabie, à l’Est de la Palestine, à lest du golfe d’Aqaba.

 

Moïse a agi spontanément, s’enfuit et va découvrir que l’idée de délivrer son peuple est une bonne idée mais pas comme il l’a fait ! Car dans le désert à l’infini, il y a temps pour la réflexion.

 

Moïse qui s’enfuit et qui a déjà beaucoup marché,  s’arrête comme il se doit dans le désert, à un puits ! Le puits des rencontres ! Et là Moïse rencontre les filles d’un prêtre de Madian (donc un païen)… qui sont maltraitées par des bergers et qu’il protège.

Le prêtre invite « l’égyptien Moïse » qui en a toute l’allure et sans doute le costume, à demeurer chez lui… et Moïse épouse Cippora (une païenne donc) qui lui donne un fils Gershom qui porte dans son nom (ger) le rappel que Moïse est en exil, étranger à cette terre.

 

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Nous voyons donc que l’auteur du livre de l’Exode nous a raconté rapidement l’esclavage des hébreux et la tentative de génocide dont ils ont été victimes.

Il a tout aussi brièvement planté la personnalité de Moïse, rappelant au passage, l’habileté d’une mère pour sauver son fils ! Certains hébreux ne sont pas passifs dans leur situation d’oppression.

Mais l’auteur nous montre aussi Israël si accablé qu’il ne crie même pas vers le Seigneur. Peut-être a-t-il oublié son Dieu, le Dieu des Pères ? La grande misère sociale est bien souvent accompagnée de la misère morale (les deux hébreux qui s’entretuent comme Caïn et Abel !... mais aussi la violence de Moïse généreuse dans on mouvement mais inacceptable)… et de la misère spirituelle qui avilit l’homme bien plus profondément.

 

Bien des hommes et des femmes de notre temps subissent l’oppression sous des dictatures aussi infâmes que celle de l’Egypte (dans le monde islamique, chinois ou asiatique aujourd’hui) : prions nos frères, confions-le au Dieu Vivant qui libère et veillons à ne pas céder à la violence verbale ou autre dans nos réactions.

 

SEIGNEUR, RELÈVE TES ENFANTS, AFFERMIS LES DEVANT TA FACE !

Commentaires

  • Merci pour ce beau travail ,que dieu vous bénisse

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