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32è dimanche B

         St Ignace d’Antioche écrit : «  je me réfugie dans l’Evangile comme dans la chair de Jésus Christ, littéralement : comme dans la présence corporelle du Christ ». Ainsi l’Evangile nous met en contact avec la personne du Christ, nous le fait connaître ; en méditant nous découvrons les aspects personnels de la personnalité humaine de Jésus, la vraie pas celle que nous imaginons

 

.         Ainsi aujourd’hui, nous découvrons le don d’observation qu’a notre Seigneur, cette acuité du regard perçant qui lui fait découvrir dans l’acte posé par un homme, le cœur qu’il y met. En ce sens Jésus est totalement présent à ce qu’il fait, vit et rencontre.

         Pendant 30 ans, il a observé minutieusement la vie de son village natal et celle-ci réapparait dans les 54 paraboles où nous voyons défiler toute la vie quotidienne à la maison, le travail aux champs, les fêtes ou les deuils… Et tout sert à Jésus pour parler du Royaume de Dieu !

         Aujourd’hui Jésus est à Jérusalem : d’abord dans ce cœur de la ville qu’est la place devant l’entrée du temple et la grande rue commerçante qui y aboutit. Et Jésus observe la comédie humaine de la rue et en parle.

         Ceux qui le frappent dans leur comportement ce sont les scribes : les scribes sont ceux qui savent interpréter et commenter l’Ecriture. Peu à peu ils sont devenus les personnages clés de la communauté ; ils sont conscients de leur importance et le font savoir ! « Ils tiennent à se promener en vêtements d’apparat
… en longs vêtements, ils aiment les salutations sur les places publiques, les stalles d’honneur dans les synagogues 
et les places d’honneur dans les dîners.
» C’est comme si nous les voyions ! C’est la comédie humaine de tous les temps… et du nôtre ! Le jeu social des influences, de ceux qui se poussent, … comme dit Jésus : « les grands font sentir leur pouvoir ». Parfois même ils en abusent, de ce pouvoir : « Ils dévorent les biens des veuves
 ». Pouvoir et argent vont bien ensemble, et argent mal acquis par malversation, par jeu d’influence. C’est de tous les temps et Jésus démasque ce jeu social… jusqu’au bout : « et, pour l’apparence, ils font de longues prières » : il n’y a pas que le la société qui est soumis à cette mascarade… la religion n’y échappe pas ! Ceux rallongent les prières, les gestes rituels, les vêtements pour donner des leçons aux autres et montrer que, eux, sont comme il faut. La parole de Jésus est sévère : « 
ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »

 

         Puis Jésus s’est déplacé. Il est maintenant dans la cour des femmes là où le long d’un mur, 13 troncs avaient été aménagés pour recevoir les offrandes : le 13ème  tronc était pour les offrandes volontaires.

         Vient une veuve : elle donne ses deux piécettes : Marc emploie un mot précis –le liard - qui désigne la plus petite monnaie grecque et la traduit en valeur romaine (« c’est un quadrant, un quart de sou ») puisque son évangile est d’abord destinés aux chrétiens de Rome qui ont entendu la catéchèse de St Pierre que l’Evangile relate.

         Et Jésus remarque ce pauvre don… et l’oppose aux dons magnifiques des riches… pour l’évaluer en vérité devant Dieu : il appelle alors les disciples pour les enseigner: les autres ont donné beaucoup mais de leur surplus, elle a donné peu de son nécessaire : son don est donc bien plus grand que ceux des riches.

         Et cette veuve nous rappelle celle de Sarepta dont parlait la 1ère lecture : la condition des veuves était précaire, elles dépendaient de leurs enfants et de leur famille… et pouvaient être sans revenu, réduite à la mendicité… à glaner ce qui reste dans les champs après la moisson ou la vendange. Marie veuve et sans autres enfants, elle aussi, aurait été livrée à cette condition si Jésus ne l’avait pas confiée à Jean son ami avant de mourir.

         Ces veuves – celle de Sarepta, celle du Temple et celle du calvaire et on pourrait jouter celle de Naïm – se ressemblent : elles ont tout donné à Dieu, la farine et l’huile qui restaient, les deux piécettes, le fils unique… En cela elles ressemblent profondément à Dieu qui a tout donné dans le Christ, de son nécessaire, qui se donne tout entier à chaque cœur humain qui s’ouvre à Lui comme dans l’eucharistie. Ces femmes sont du même Esprit Saint, du même Esprit que Dieu. Que chacun de nous fasse de même. Amen.

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