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4ème dimanche de l’Avent C

Nous sommes ce matin dans la vallée d’Aïn Karim, dans le haut pays de Judée, dans une vallée magnifique, assez encaissée, comme adossée aux collines qui entourent Jérusalem. Nous venons d’entrer dans la maison de Zacharie et d’Elisabeth.

Elisabeth dont le nom signifie « mon Dieu est plénitude » accueille Marie et sans doute Joseph. 

 

Elisabeth est une femme remarquable : dans la présentation qui fut faite de son couple par St Luc avant l’annonce à Zacharie, il nous est dit d’eux : « Ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu : ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur de façon irréprochable. » Voilà donc un couple de justes devant Dieu selon l’Ancien Testament, dans la fidélité irréprochable aux préceptes divins.

De plus elle est une femme dont l’âme est accordée aux habitudes secrètes d’agir de Dieu. St Luc nous dit  : « Quelque temps plus tard, sa femme Élisabeth conçut un enfant. Pendant cinq mois, elle garda le secret. Elle se disait : « Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi, en ces jours où il a posé son regard pour effacer ce qui était ma honte devant les hommes. » Elle garde le secret… et entre dans une grande action de grâce intérieure, d’avoir été regardé de Dieu et comblée par Lui selon la promesse contenue dans son nom.

Sa salutation de Marie est exceptionnelle de foi et de délicatesse. Elle ne parle pas d’elle mais en revanche,  quelle admiration enthousiaste pour Marie ! « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de ton sein est bénie ».  La communion maternelle profonde toute mère avec l’enfant qu’elle porte en elle, la rend attentive aux mouvements de l’enfant qu’elle porte !... mais la rend aussi toute accueil au don de l’Esprit Saint qui lui est fait par la présence de Marie ! Elisabeth la sainte, selon l’Ancien testament, entre à ce moment dans le nouveau ! Par l’inhabitation de l’Esprit en elle, elle entre déjà dans la Nouvelle Alliance et devient prophète du Christ.

Car ce qu’elle dit ensuite est extraordinaire : « comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? » Seigneur ? Nom du Messie mais aussi Nom divin, « kurios » nous venons de la chanter en suppliant le Christ, Kyrie eleison ! 

Enfin, elle reconnaît la foi et la docilité de  Marie à la Parole  : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Et cette parole pourrait lui être aussi adressée car elle aussi, Elisabeth, a cru au message transmis par l‘ange à son couple et a veillé dans le secret sur cette Parole en la méditant dans son cœur. 

Marie la femme de foi par excellence.

Mais aussi quelle humanité ! Elisabeth a reçu l’humanité déchue qui est la nôtre, elle l’a convertie dans la grâce au point de recevoir l’Esprit Saint que peu d’hommes ou de  femmes ont reçu dans l’Ancien Testament.

Marie elle a été préservée de cette humanité déchue par une grâce reçue de Dieu – nous l’appelons l’Immaculée conception – elle  a reçue une humanité telle que Dieu nous l’avait donnée à l’origine. Aussi quelle harmonie paisible apparaît en Marie ! Elle sait spontanément ce qu’il faut dire, faire, ne pas faire… et tout dans la paix d’un être dont toutes les passions ont été pacifiées et sont harmonieuses ! Chez nous, nos passions se heurtent, nous tiraillent… sont déséquilibrées, disproportionnées, mal maîtrisées… Il nous faut un combat et une vigilance incessante.

En Marie, nul combat de ce type. Alors elle est calme dans la naissance imprévue de son fils – l’évangile ne donne aucun détail de tension dans le récit de la nativité, récit que nous avons dramatisé et compliqué pour le ramener à nous ! - . Elle est calme dans la fuite en Egypte, un moment angoissée à la fugue de Jésus, mais calme à Cana… même devant le refus de Jésus, présente et discrète dans certains voyages missionnaires de Jésus comme on le voit de Cana à Capharnaüm , calme au pied de la Croix, unie au Fils – « stabat »… c’est nous qui avons inventé la pamoison de Marie !... Calme à la résurrection où elle est à l’écart des manifestations et au milieu de l’Église primitive attendant l’Esprit Saint … mais absente de la Pentecôte… présente dans les premiers temps de l’Eglise ayant recueilli Jean comme son Fils. 

 

Harmonieuse, légère, dans la foi confiante, juste dans ses mots et ses silences… Une autre humanité proche de la sienne et qui lui ressemble, … c’est celle de Joseph.

Amen

Commentaires

  • Merci Père de nous faire contempler le mystère de la Visitation de Marie du point de vue de celle qui est visitée et de celle qui visite.
    ELISABETH déjà ds l'action de grâces car en elle l'impossible est devenu possible et qui se laisse saluer par sa cousine . Salutation de l'Immaculée qui provoque en elle le tressaillement d"allégresse de celui qu'elle porte et par ricochet , l'envahit elle-même d'un bonheur immense.
    La petite ste Bernadette répétait que la Grotte était son ciel à cause de la salutation toute spéciale et du sourire de la Vierge...
    Nous avons en chacun de nous un petit Jean -Baptiste qui sommeille : Laissons l'esprit d'enfance s'éveiller et s'émerveiller en nous jusqu'à nous envahir.
    Approchons nous maintenant,souvent de la Ste Famille dans la crèche de l'église ou de notre maison, bulle immuable de paix ,à cause de sa sainte unité.
    Laissons l'Enfant /Dieu, le Nourrisson de Noël ,naïtre et grandir en nous pour y faire "toute chose nouvelle".

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