7ème dimanche de Pâques C
„Voici que je viens sans tarder,
et j’apporte avec moi le salaire
que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait”.
Ces paroles, que Saint Jean a entendues dans son union avec le Christ, n'ont pas besoin de beaucoup de commentaires, car en elles-mêmes elles sont très simples pour un disciple du Christ. Pour chaque chrétien, elles ne présentent pas de grande difficulté de compréhension.
Mais arrêtons-nous un instant sur eux pour entendre à nouveau dans notre cœur cet appel du Christ à la vigilance et au travail, qui sera la mesure de la récompense ou de la punition qui nous sera donnée lors de la seconde venue du Seigneur.
À l'heure actuelle, où l'on entend de plus en plus souvent que le monde va trop vite, que nous ne pouvons pas le suivre, parce que chaque jour il y a plus de choses à faire, parce que tel ou tel événement passe souvent inaperçu, ces paroles du Christ sont comme une barrière qui nous oblige à nous arrêter et à réfléchir à ce à quoi ressemble ma vie, à ce que j'en fais, est-ce que je prends vraiment au sérieux les paroles du Christ qui nous appellent à la responsabilité de la vie, qui n'est qu'un don, pour recevoir la récompense promise lorsque je rencontrerai le Seigneur un jour ?
À maintes reprises, au cours de la catéchèse ou dans les sermons, nous avons entendu que la vie humaine est le don le plus précieux que Dieu nous donne.
Mais l’homme ne peut jamais oublier que Dieu reste le propriétaire de la vie jusqu’à la fin.
Cher frères et soeurs!
Dieu, qui nous a confié ce don précieux, nous a fait confiance, a cru que non seulement nous jouirions de ce don, mais que nous le prendrions en main pour le transformer, que nous travaillerions dur pour façonner cette vie, pour en expulser le mal qui la détruit tant et blesse le Christ, pour développer en nous le bien qui nous rend semblables au Donateur et au Propriétaire.
Nous devons donc montrer à notre Dieu que nous lui sommes reconnaissants de nous permettre de vivre, même si notre quotidien nous dérange, même si parfois nous en avons assez de tout.
Willi Hoffsumer a écrit une histoire qui montre l’œuvre de Dieu dans nos vies.
Écoutons :
« Un homme qui fabriquait du vitrail a montré à sa petite fille l’atelier dans lequel il travaillait. Il avait de grandes fenêtres et un plafond en verre pour laisser entrer le plus de lumière possible.
Sur une grande table se trouvait un tas de tessons de verre colorés, tordus et irréguliers, qui devaient servir à faire une fenêtre donnant sur l’église.
Le père a demandé à sa fille de l'aider et elle lui a passé un morceau de verre après l'autre. Il les a ensuite disposés sur un morceau de carton sur lequel on pouvait reconnaître le contour du dessin.
Ils s'emboîtent parfaitement. Mais tout était encore sombre et trouble.
Plusieurs semaines plus tard, il se rendit avec sa fille dans une chapelle a coté d’une église voisine. Il lui montra la fenêtre dont les éléments colorés étaient illuminés par les rayons du soleil.
« Tu vois, dit le père à sa fille, nous avons créé cette fenêtre ensemble parce que tu m’as donné des morceaux de verre colorés.
Dieu veut aussi peindre de si merveilleuses fenêtres avec moi, avec vous et avec d’autres personnes de la même manière.
L'enfant regarda son père avec étonnement et incrédulité.
« Je ne plaisante pas », a-t-il poursuivi. « Chaque jour que Dieu nous donne est un petit éclat de verre. Nous lui donnons une couleur particulière et, le soir, nous le rendons à Dieu. Il assemble alors tous ces morceaux de verre sur un plan et, petit à petit, construit une magnifique fenêtre. L'important est que nous recevions la lumière du soleil de Dieu. »
Cher frères et soeurs!
Que cette histoire nous encourage à donner chaque jour à Dieu les petits morceaux de notre travail, de notre dévouement, à donner à Dieu les petits morceaux de nos renoncements, les petits morceaux de joie dans le fait que nous sommes devenus destinataires du don de la vie que Dieu nous a confié, parce qu'il nous a fait confiance et veut que nous lui rendions notre vie quand il le demande, enrichis par notre travail et nos sentiments.
Efforçons-nous d’être des vitraux à travers lesquels Dieu montrera aux autres sa grandeur et l’amour qu’il a pour chaque créature.
Soyons également ouverts à ces rayons divins qui jaillissent si abondamment pour nous du sacrement de pénitence, que nous avons peut-être négligé dans notre vie.
À ces rayons qui jaillissent du sacrement de l’Eucharistie, dans lequel nous recevons tant de Dieu, si seulement nous le voulons.
Soyons également ouverts aux rayons de Dieu qui affluent dans nos cœurs à partir de la prière, qui peut parfois nous apporter de nombreuses difficultés, mais ne nous arrêtons pas là, en nous rappelant que chaque manifestation de recherche de sa présence dans nos vies compte auprès de Dieu.
Et rappelons-nous les paroles que le Seigneur Dieu a prononcées par l’intermédiaire de saint Jean l’Apôtre :
„Voici que je viens sans tarder,
et j’apporte avec moi le salaire
que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait”.
Père Ryszard Watorek