Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29ème dimanche C

Aujourd’hui, nous retrouvons le Christ qui, montant vers Jérusalem, enseigne ses apôtres en parole mais aussi en actes. Et c’est ainsi que Jésus nous parle avec une parabole où reviennent les thèmes du jugement dernier et de la venue du Fils de l’Homme. Il nous engage, à travers celle-ci, à la nécessité « de toujours prier sans se décourager », de ne jamais perdre courage, même face à l’adversité.
Pour illustrer son propos, Jésus nous met en présence d’une veuve, qui comme l’orphelin et l’étranger, est le type biblique de la personne sans défense, Une veuve et un juge peu empressé à rendre la justice.
L’attitude de la veuve persévérante va transformer le comportement du juge qui finalement va lui rendre justice pour « qu’elle ne vienne plus sans cesse l’assommer ».
On pourrait recevoir ce récit comme un récit caricaturale et l’on peut imaginer facilement en saynète pour présenter la situation : Un juge irascible imbu de lui-même en face d’une bonne petite grand-mère têtue qui ne lâche rien et devient la bête noire du juge, au point de le faire sursauter à chaque fois que sa visite lui est annoncée : « Non ! Pas elle ! Encore ? »  …
Mais ici il s’agit d’un enseignement solennel du Seigneur qui est formulé avec autorité, le « je vous le déclare de Jésus » en atteste, et vise à souligner que si un juge inique, qui se moque de la Loi divine et des détresses humaines, en vient à céder aux instances d’une veuve, combien plus Dieu, le juste juge, écoutera-t-il les supplications et les cris incessants des élus ! En conséquence de quoi : La persévérance dans la prière est toujours payante. Et cela doit venir rasséréner nos cœurs face à des situations où nous ne voyons pas d’issues malgré toutes nos prières : le Seigneur agit, même si nous ne nous en rendons pas compte… Tout comme il reviendra tôt ou tard sur notre terre, même si le jour du Seigneur nous apparaît bien tardif depuis plus de 2000 ans.
Et pour conclure sa parabole, Jésus reprends son enseignement sur la prière inlassable en nous questionnant : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? ». Y aura-t-il toujours des croyants ? Y aura-t-il toujours des hommes et des femmes de foi remettant avec confiance leur vie entre les mains de Dieu ? Y aura-t-il toujours des disciples prompts à annoncer la Bonne Parole à leurs frères ?
Si aujourd’hui vous êtes ici présents pour célébrer l’eucharistie, chers amis, c’est que la réponse est oui. Mais nous savons toutes et tous que nous ne représentons qu’un petit troupeau qui a le sentiment de vivre d’une façon bien singulière notre foi dans une société de plus en plus sécularisée. Situation qui peut nous emmener vers des sentiments de tristesse et nous décourager.
Et bien pour éviter le découragement, écoutons les conseils que Saint Paul donne à son ami Timothée pour qu’il ne se décourage pas :
•    « Demeure ferme dans ce que tu as appris … les Saintes Écritures : elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse, en vue du salut par la foi que nous avons en Jésus Christ. » : L’enseignement que nous avons reçu du Christ n’est pas une utopie, mais un don de Dieu, un don qui nous transmet la sagesse ; sagesse qui doit nous faire tenir dans l’épreuve ; sagesse qui doit nous aider à prendre du recul face aux évènements ; sagesse qui donne toute priorité au Seigneur.
•    « Toute l’Écriture est inspirée par Dieu … grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien. » : Si nous vivons de l’Ecriture, de la Parole, alors nous sommes capables de devenir ces êtres bons et aimants dont le monde a besoin et qui attirent à Dieu. L’amour n’est-il pas la plus belle preuve de l’existence de Dieu ?

•    « Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps » :  Le disciple n’est pas invité à proclamer la Parole bêtement et n’importe comment, mais à considérer tout moment comme opportun pour le faire. Mais pour cela il nous faut connaître la Parole et en vivre soi-même…

•    « Dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. » : Tout baptisé est un envoyé, un missionnaire de la Bonne Nouvelle, tout baptisé doit témoigner de sa foi et, si nous sommes animés par l’amour vers lequel la Parole nous conduit, parce que nous en vivons, nous devons, à temps et à contretemps, annoncer au monde qu’il y a d’autres façons de vivre en respectant la vie, de son début à sa fin, en respectant la création, en respectant les plus pauvres et en leur venant en aide.

Ne jamais perdre courage même face à l’adversité, orienter sa vie grâce à la sagesse que donnent les Ecritures, aimer, annoncer la parole, dénoncer les erreurs de ce monde, et tout cela guidés par la foi, la foi en la Parole qui sauve, la foi en l’Amour qui transforme, la foi en la vie éternelle, voilà notre vocation de Chrétien ! Voilà ce que nous devons annoncer et montrer à notre monde qui gémit dans les douleurs de l’individualisme, de repliement sur soi-même, du désir de tout contrôler, du libre arbitre…
En ce dimanche de prière et de partage pour la Mission, voilà un bel objectif qui nous fait mettre nos pas dans ceux des missionnaires qui ont annoncé et qui annoncent encore la Bonne Nouvelle partout dans le monde.
Ne pas témoigner de notre foi serait ne pas les respecter. Ce n’est pas une option, c’est un devoir. Accomplissons donc jusqu’au bout notre vocation, que le monde se laisse persuader ou non, proposons lui l’enseignement du Christ par l’exemple de notre foi et l’action positive de son amour dans nos vies.
Amen

Jean-Marie Blondel

Écrire un commentaire

Optionnel