Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

enseignement du 11 déc. 2014 (résumé)

         Au niveau humain

         - L’espoir a un objet, alors que l’espérance n’en a pas. L’espoir vise un futur, escompté ; l’espérance se vit au présent. L’espérance ne donne pas de solutions, mais elle ouvre des passages. L’espérance ne résout pas les problèmes, mais elle découvre un passage là où l’on croyait ne pas pouvoir passer... Des millions d’hommes ont vécu et vivent  cette espérance. Nous en sommes les fils aujourd’hui. Pour nous chrétiens, La Bible est le livre des passages, le livre de l’espérance… passage de la mer rouge, passage du tombeau.

       - D’où vient l’espérance ? Elle survient en nous. L’espérance n’est pas au bout d’une argumentation, d’un raisonnement La source de l’espérance est plus intérieure, plus existentielle. C’est plus une attitude, une manière d’être.

         Au niveau chrétien : l’espérance théologale(vient de Dieu pour retourner à Dieu)habite et transforme la capacité humaine d’espérer. L’espérance théologale naît de Pâques.

         * L’espérance est l’ouverture de l’avenir. La résurrection du Christ ouvre l’avenirLà où l’on croit que la porte est définitivement fermée, que la mort a eu le dernier mot, que la pierre du tombeau bouche l’horizon..., l’espérance ouvre l’avenir. Le récit du tombeau vide  « Le récit laisse l’histoire de Jésus ouverte ; la pierre tombale qui bouche l’horizon de toute vie ne s’est pas refermée sur la vie de Jésus. L’histoire de sa vie terrestre ne dit pas le dernier mot sur sa destinée. Le récit renvoie le lecteur, qui cherche la solution de l’énigme, à la méditation silencieuse de sa vie et de sa parole. L’ouverture du récit sur l’espérance de la résurrection s’exprime dans son registre symbolique : le tombeau n’est pas seulement montré vide, mais ouvert.[1]» Le corps de Jésus n’est plus contenu dans le lieu de la mort : vide du tombeau. Mais il y a plus : le tombeau est ouvert. Ouvert pour que l’on puisse constater qu’il est vide, certes. Mais ouvert aussi pour emmener le lecteur ailleurs : « Il n’est pas ici... Il est ressuscité... Il vous précède en Galilée », tel est le message délivré par l’ange près du tombeau dans les Evangiles. Sortir de la mort, c’est être précédé...marcher à la suite du Ressuscité.

         * Que fait l’espérance théologale ?

L’espérance vient remettre en route ce qui était bloqué, arrêté. Elle ouvre des passages. Elle permet de voir autrement le réel et remet en route.  Le passage de la Mer Rouge, dans le livre de l’Exode, montre cela à merveille : Il a fallu mettre les pieds dans l’eau, pénétrer dans la mer, pour que les eaux s’ouvrent. C’était une aventure d’une audace folle.Comme l’écrit la philosophe juive Catherine Chalier, « que traverser la mer Rouge à pied sec soit possible, nul ne le sait avant de s’y être engagé ; ce n’est qu’une fois la traversée accomplie qu’on estime que cela était une possibilité.[2]» L’espérance a ouvert un chemin dans la mer, mais nous ne le savons que parce que nous nous y sommes engagés.

         * L’espérance a aussi une force créatrice aussi dans le domaine des relations. L’espérance a le pouvoir de décloisonner. Une rencontre peut advenir avec ceux dont on n’attendait rien, ou qu’on ne voyait même pas. Le pardon est signe d’espérance ; il dit : « Tu vaux mieux que tes actes ; je ne t’enferme pas dans ce que tu as fait. Tu es capabled’autre chose »

* Comment se vit l’espérance ? L’espérance, passée par le mystère pascal, est « sans garanties », elle est ouverture au don gratuit de Dieu. C’est ce qui leur donne une certaine légèreté. L’espérance est sans garantie, sans « assurances tous risques » - c’est sa force. Cela suppose souplesse et engagement, une certaine « grâce » aux deux sens du terme : elle est donnée, elle survient, je ne peux produire moi-même l’espérance, je ne peux me la donner à moi-même, je ne peux que l’accueillir ; et elle est gracieuse au sens de charmante car elle n’est pas crispée ni tendue.

         * Le secret de l’espérance, c’est de nous faire vivre « tendus vers »... un horizon... tout en étant « détendus » ! Saint Paul, associe l’espérance à la persévérance. Romains 5,4 : « La tribulation engendre la persévérance, la persévérance engendre une vertu éprouvée, et la vertu éprouvée engendre l’espérance ». L’espérance a la possibilité de se nourrir de ce qui l’attaque.           

         - Le contenu de l’espérance est « d’avoir part à la gloire de Dieu » c’est-à-dire à la communion avec Dieu, à la divinisation de tout notre être dans la béatitude divine. Car Dieu tient toujours les promesses qu’il fait. « Aujourd’hui, Tu seras avec moi dans le paradis »



[1] Joseph Moingt, L’homme qui venait de Dieu, Cerf, 1993, p.358

[2] Catherine Chalier, Présence de l’espoir, Seuil, 2013, p.80.

Les commentaires sont fermés.