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Sur l’Evangile de la Vigne (Jean 15)

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            Déjà Isaïe avait parlé de la Vigne de Dieu, « son Bien Aimé » (Isaïe 5)… vigne qu’il avait plantée avec soin, avec amour, dont il attendait un bon cru et qui n’a donné que du verjus. « La vigne du Seigneur Sabaoth, c’est la maison d’Israël.Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris. » La vigne désignait dans ce texte le peuple pris dans son ensemble.

            Ici Jésus change la perspective : c’est Lui le cep, nous sommes les sarments. Le Père est toujours le vigneron qui agit pour que cette vigne donne du fruit. Ce qui prime ici c’est la relation personnelle du Christ/cep avec les fidèles qui sont les sarments. Ce qui est privilégié par Jésus c’est la relation d’intimité entre lui et chacun de ses disciples.    

            La description de cette intimité va se poursuivre dans les discours de la Cène dont ce chapitre 15, lu en partie aujourd’hui, est extrait. Le Père vient demeurer avec le Fils dans chaque disciple fidèle aux enseignements de Jésus. Ils font leur demeure chez le disciple !

            C’est la fin, le sommet de l’enseignement de Jésus : inhabitation de Dieu en l’homme et de l’homme en Dieu. ! Dieu Trinité d’Amour n’est pas seulement devant moi il est en moi si je suis en état de grâce. L’amour du Père pour le Fils, redu au Père par le Fils dans la communion de l’Esprit Saint se passe en moi, j’y suis même associé par union au Christ – « une seule chair avec Lui » - à cette circulation d’amour divin.

            On peut même faire un pas de plus : c’est l’oraison des offrandes de ce dimanche qui permet de la faire. Je cite : « Seigneur dans l’admirable échange du sacrifice eucharistique, tu nous fais participer à ta propre nature divine. ». Cette Présence de Dieu en nous, préparée par le baptême et rendue possible par la confirmation, se réalise dans la communion au sacrifice eucharistique (une seule chair avec le Christ) : l’inhabitation de Dieu en nous nous transforme peu à peu, à la mesure que nous nous laissons faire, en Celui qui nous habite. « Devenez ce que vous recevez » disait St Augustin aux chrétiens qu’il communiait.

            Voilà l’extraordinaire don de Dieu qui nous est fait. « Si tu savais le Don de Dieu… »disait Jésus à la Samaritaine…

Commentaires

  • Au cours d'une oraison qui dure ou d'une prière jaculatoire +brève dans la journée,s'impose souvent en moi cette même parole "Demeure en moi!"mais dans un double mouvement,une double demande; demande adressée à Dieu et demande que Dieu m'adresse.et tout est dit,nul besoin d'autre chose,la" commune union"est réalisée!
    C'est cet" admirable échange" dont il est question dans le commentaire de la Parabole de la vigne au sujet de la greffe CEP/SARMENT...Dieu est greffé en nous AUTANT que nous le sommes en lui!Et c'est ,me semble -t-il ce qui se passe en chacun de nous à chaque Eucharistie.
    Autre perception:On dit:Dieu a PRIS notre humanité pour nous donner sa divinité...C'est très personnel, mais le verbe PRENDRE,je le vois comme une action divine dans le sens de s'emparer,ravir(voler),plutôt qu'un état.

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