Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Interview de St Luc

    luc amiens.jpg

    Journaliste : St Luc, nous aimerions faire davantage connaissance avec vous, l’auteur de l’Evangile que nous allons lire tout au long de cette année et des Actes des Apôtres dont la lecture nous accompagne chaque année durant le temps de Pâques. Merci de nous recevoir et de répondre à nos questions qui sont sans doute celles des lecteurs de votre Evangile.

     

    D’où êtes-vous originaire?

    Luc: Mon pays est la Syrie et je suis né à Antioche sur l’Oronte. C’est dans cette très grande ville que les disciples de Jésus ont reçu pour la première fois le nom de « Chrétiens ».

     

    J: Antioche est en effet une très grande ville.

    Luc: 500 000 Habitants. Ma ville natale est située dans une vaste plaine fertile au climat agréable, au bord du fleuve Oronte, bordée de deux hautes montagnes. C’est une ville cosmopolite où vivent des Grecs, des Chypriotes, des Syriens, et des Juifs, une des plus grandes colonies juives de l’Empire (50 000 juifs environ). C’est une ville de fonctionnaires, de diplomates, d’artistes, de commerçants et d’esclaves. De nombreux artistes en ont fait une ville magnifique, où l’eau coule partout. Ce qui est remarquable, c’est, en particulier, notre grande avenue de 4 km de long bordée de 4 colonnades de marbre, qui traverse la ville. Antioche est devenue la rivale d’Alexandrie d’Egypte!

     

    J: On voit poindre en vous une légitime fierté de votre ville d’origine! Vous avez fait vos études à Antioche?

    Luc: Oui, à l’université de la ville. J’ai étudié la littérature et la philosophie grecques et j’ai aussi appris la médecine. Dans le milieu des étudiants de cette époque, le bouillonnement religieux était intense. Tout le monde cherchait, s’interrogeait sur le sens de l’existence et les réponses habituelles paraissaient vieilles et sans intérêt.

     

    J: C’est dans cette atmosphère que vous êtes devenu chrétien?

    Luc: je suis païen d’origine. Vous savez à Antioche les religions sont prospères! Tout est mêlé: les déesses locales comme Astarté à qui on sacrifie des enfants et des adultes, les dieux romains: Hercule, Apollon. Les temples, très nombreux, sous le couvert d’un culte rendu au mystère de la nature et de la fécondité, sont des lieux de prostitution sacrée. Plus tous les cultes à mystère: Cybèle venue d’Asie mineure, Attis venue de Phrygie, Isis et Osiris hérités d’Egypte, Dionysios et ses orgies venu par la Grèce des profondeurs de l’Asie.

     

    J: Par quel chemin êtes-vous sorti de ce paganisme?

    Luc: C’est une grande insatisfaction devant ces religions qui m’a fait me tourner vers la religion des juifs, très nombreux, dans notre cité. J’ai fréquenté la communauté de la Synagogue de la Porte et peu à peu, j’ai lu les Ecritures juives dans le Grec de la magnifique traduction des Septante. Je suis devenu alors un « craignant Dieu ». Et puis en l’année 34 -35, des Chrétiens chassés de Jérusalem par le martyre d’Etienne et la persécution qui avait suivi, sont arrivés à Antioche. A la synagogue, ils ont commencé à parler du Christ.

     

    J: Quel a été l’accueil de cette nouveauté?

    Luc: beaucoup de débats et de discussions animées. Mais certains juifs sont devenus chrétiens. Cette communauté nouvelle d’Antioche a attiré l’attention des apôtres de Jérusalem: ils ont envoyé Barnabé, un homme remarquable. Il est venu aussi parler à la synagogue et c’est lui le premier qui m’a ébranlé. Mais celui qui m’a attiré définitivement au Christ, c’est Paul de Tarse que Barnabé avait été cherché pour l ‘aider à Antioche. C’est Paul qui m’a baptisé.

     

    J: et vous ne l’avez plus quitté!

    Luc: presque! Une grande amitié est née entre nous et de ma part, une grande dette envers le maître Paul qui m’a tant appris sur le Mystère de Dieu et associé à son apostolat.

     

    J: Vous l’avez suivi dans tous ses voyages apostoliques?

    Luc: en fait, je l’ai rejoint dans son deuxième voyage à Troas et j’ai fait avec lui tous les autres voyages, à pied, à cheval, en bateau. J’ai mis par écrit tous ces souvenirs dans le livre des Actes des Apôtres que j’ai rédigé après mon Evangile. Lors du premier voyage de Paul avec Marc et Barnabé, je n’étais pas encore chrétien. J’ai accompagné Paul dans sa première captivité à Rome et surtout dans la seconde où il a été condamné à mort en 67.

     

    J: A Rome, vous avez rencontré Pierre.

    Luc: Oui, et ce fut un grand bonheur. J’ai vécu trois ans à Rome avec Paul, Pierre, Marc, Sylvain et tous les disciples de la communauté de Rome. Je me suis beaucoup entretenu avec Pierre: il m’a parlé beaucoup de Jésus, de sa vie et de son enseignement en Galilée et à


    Jérusalem. Il m’a raconté les commencements de l’Eglise à Jérusalem, les premières prédications qu’il a faites, ce qu’il disait. Je connaissais bien la prédication de Paul que j’entendais depuis des années; à Rome, j’étais heureux d’entendre Pierre et de lire ce qu’il écrivait.

     

    J: Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’écrire votre Evangile?

    Luc: je l’explique très bien dans le prologue de mon Evangile. J’ai écrit ceci: « après m’être soigneusement informé de tout à partir de origines, il m’a paru bon à moi aussi d’en écrire pour toi un récit ordonné très honorable Théophile, afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus. » (1/3-4) J’avais besoin d’assurer, pour certains chrétiens, l’enseignement qu’ils avaient reçu. J’ai fait alors une enquête minutieuse: j’ai interrogé les témoins, en plus de Pierre, Jean l’apôtre, Marie la Mère de Jésus et en particulier des Chrétiens venus de l’entourage d’Hérode Antipas, j’ai lu les textes qui circulaient entre les Eglises chrétiennes, j’ai rassemblé mes propres souvenirs. Et j’ai rédigé mon texte, l’Evangile et les Actes.

     

    J: Vous avez écrit à Rome?

    Luc: Non. Après le non-lieu de Paul en 62, j’ai quitté Rome et je me suis établi en Grèce: c’est là que j’ai écrit mon Evangile et les Actes, dans les années 62-63.

  • Thérèse d'Avila

    Concert  lecture

    A Bonsecours

    th d'avila.png

    Dimanche 10 janvier 17H

    Lecture de la correspondance

    Et commentaire par Martine Boiché

    Dialogue avec le violoncelle.

  • L'Epiphanie

    Epiphanie. Mt 2/1-12.                                     

    Matthias_stom_the_adoration_of_the_magi.jpg

             On peut penser que l’Evangéliste veut nous décrire le chemin de foi de ces hommes, chemin de foi qui est comme l’exemplaire parfait de tout cheminement vers Dieu et le Christ dans la foi. Cette visite des Mages est une sorte de modèle à partir duquel nous pouvons comprendre et vivre un cheminement de croyant, un chemin de foi.

    Si l’on suit cette piste de lecture, on découvre que st Matthieu nous enseigne que pour aller à Jésus, il faut 3 éléments: un signe de Dieu, Les Saintes Ecritures expliquées par la Tradition de lecture et une lumière intérieure.

    Un signe de Dieu.

    « Les Mages ont vu se lever son étoile », terme classique en astrologie pour parler d’une conjonction d’astres significative. Voilà le signe des Mages. Le signe est dans les astres puisqu’ils sont astrologues. Cela nous révèle que Dieu cherche à se faire connaître de chaque homme; et il fait signe à chacun de façon personnelle. Le signe correspond à tout homme : ce peut être le témoignage d’un ami, un événement important, heureux ou malheureux, la beauté de la nature tout à coup saisie, la foi de ses parents, l’interrogation profonde sur le sens des choses ....

    Dieu donne un signe… mais encore faut-il un cœur pour le recevoir ! Les Mages ont pu voir l’étoile parce qu’ils avaient un coeur en attente. S’ils n’avaient pas eu ce coeur attentif, ils n’auraient rien vu.

    Et cela est d’une grande importance pour nous. Pour être croyant, il nous faut maintenir notre cœur sur le qui-vive, une attente, un creux en nous qui peut nous donner le vertige. C’est une insatisfaction devant la réalité matérielle. Cela a des conséquences dans l’éducation que nous devons donner à nos enfants ou à ceux dont nous avons la charge : éveiller au mystère des choses, à la certitude que toute la réalité vraie ne se livre pas dans les apparences. Nous pouvons réfléchir : Savons nous les laisser nos enfants en attente ? ne cherchons-nous pas trop à la combler tout de suite, et cela depuis la plus tendre enfance… Prenons-nous le temps de les éveiller au mystère et au secret des choses ? ou bien tout est-il pour nous rationnel, carré, exact, sans poésie…

    Mais le signe ainsi perçu, signe qui met en chemin, en route ne suffit pas. Les Mages ont eu besoin de s’adresser au peuple d’Israël, à Jérusalem, pour savoir où aller. Les mages consultent les scribes et les savants de Jérusalem qui leur citent le prophète Michée et leur indiquent Bethléem comme lieu de naissance du Messie. Il faut les Ecritures pour aller à Jésus même si on est païen ! Et les Ecritures, on les reçoit d’Israël et de l’Eglise. Et pas simplement dans la matérialité du texte, mais dans le texte expliqué, médité par les croyants, au long des siècles, ce qu’on appelle la Tradition. L’Ecriture lue dans la Tradition d’Israël pour les Mages, l’Ecriture lue dans la Tradition de la Nouvelle Jérusalem qu’est l’Eglise pour nous autres.

    Le signe perçu, la clé de l’Ecriture donnée par la Tradition croyante, il faut encore une lumière intérieure, - l’étoile qui apparaît de nouveau dans notre texte de St Matthieu -, pour aller jusqu’au lieu précis où est le Messie. Cette lumière intérieure qui vient de Dieu conduit à Jésus et fait découvrir qui il est. Et ils l’adorent en se prosternant.. Nous savons par St Paul que « personne ne peut dire Jésus est Seigneur sans le St Esprit » et Jésus dit à Pierre  à Césarée de Philippe: « ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé que je suis fils de Dieu mais mon Père qui est dans les cieux. Heureux es-tu Simon fils de Jonas. » St Matthieu ne dit rien de la foi des Mages mais les cadeaux qu’ils présentent à l’enfant disent leur foi. S’Ils offrent à Jésus, comme dit la Tradition de lecture, l’or comme à un ROI, l’encens comme à un DIEU et la myrrhe au SAUVEUR qui doit MOURIR, c’est parce que leur cœur a été illuminé de l’intérieur par Dieu lui-même qui veut se révéler à eux. Dieu seul sait bien parler de Dieu, Dieu seul sait conduire à Lui. Ce qui vaut pour les Mages aux aurores du salut, vaut pour tout homme pour tout croyant aujourd’hui, pour chacun d’entre nous.

    Voilà la lumière sur notre acte de foi que nous enseigne cet épisode des Mages. Voilà l’éducation du cœur que nous devons cultiver en nous et donner à nos enfants pour qu’ils puissent un jour suivre ce chemin personnellement : éveil du désir, sens du mystère des choses, goût d’interroger les autres et la Bible pour comprendre, attention à la lumière intérieure qui nous habite…Des attitudes du cœur qui préparent à la foi, mais qu’il faut savoir cultiver en soi et éveiller autour de nous. Amen.