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Pèlerinage paroissial de la fête de l’Ascension
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Voici quelques souvenirs photographiques de notre pèlerinage paroissial de l’Ascension. Nous avons poursuivi notre connaissance de notre nouvelle Région, le Grand Est… Après la Champagne (Troyes en 2017, Reims et Notre Dame de l’Epine en 2018) nous étions cette année dans les Ardennes, terre inconnue de beaucoup d’entre nous !... et si différente, tantôt Pays Bas espagnols, tantôt française, terre catholique… principauté protestante…
Magnifiques paysages forestiers et montagneux. Campagnes paisibles.
Une magnifique abbaye à Mouzon où nous avons retrouvé la communauté chrétienne pour la célébration de la messe. Nous avons été très bien accueillis par les fidèles… leur curé avait profité de ma présence pour pouvoir célébrer dans un autre « clocher »… Un très bel orgue… construit au 18èmesiècle par un facteur d’orgue toulois !
Après le repas nous avons traversé Sedan – patrie de Turenne - pour nous rendre à la basilique Notre Dame de l’Espérance de Charleville-Mézières : splendide édifice du 14èmesiècle où s’est marié de roi de France Charles IX. Les 68 verrières sont toutes dues au même peintre qui a dessiné les cartons … dans le mouvement cubiste dont il faisait partie, élève de Picasso. Mais le peintre était croyant et les verrières chantent toute l’histoire du salut. Nous sommes souvent déroutés par l’art contemporain… une conférencière nous a initié à ce langage cubiste et ceux qui l’ont voulu, ont pu « entrer » dans cette figuration de notre histoires sainte. Comme il est bon de penser que des artistes contemporains prennent la suite des artistes des siècles passés pour dire la foi ! On ne peut pas toujours vivre sur des images passées si belles soient-elles !
Comme à lire de la poésie de Rimbaud… dont la patrie est Charleville ! « Après un travail de purification par l’immensité de son désir, « l’ange de Charleville » - surnom de Rimbaud -rencontre Dieu et, tel le Psalmiste (au Psaume 138), il fait l’expériencede son omniprésence : « Ta tête se détourne : le nouvel amour ! Ta tête se retourne, – le nouvel amour ! ». C’est pourtant à cette étape que Rimbaud délaisse toute littérature… Car la conversion de Rimbaud a ceci d’authentique qu’elle s’accompagne dûment de la conscience du péché, et donc de la nécessité de la Médiation, celle du Christ, celle de la Grâce, … Rimbaud écrit ainsi: « Pourquoi Christ ne m’aide-t-il pas, en donnant à mon âme noblesse et liberté. Je suis de race inférieure de toute éternité».
Ayant trouvé le lieu, Rimbaud devient impuissant à découvrir la formule… Ce sera le reste de son existence, africaine, errante, jusqu’au moment où adviendra la Grâce finale, in extremis, moment sublime qu’une lettre de sa sœur restitue : « l’aumônier lui a proposé de se confesser, et il a bien voulu. Quand le prêtre est sorti, il m’a dit : « votre frère a la foi, mon enfant, que nous disiez-vous donc ? Il a la foi, et je n’ai même jamais vu de foi de cette qualité ! » Quand je suis rentrée près de lui, il était très ému, mais ne pleurait pas. Il me regardait dans les yeux comme il ne m’a jamais regardée. Il me regardait toujours avec le ciel dans les yeux. Il appelle le Christ en croix, et il prie». Etonnement chez maint, sans doutes; mais Rimbaud n’avait-il pas prévenu : « J’ai dit : Dieu »
Extraits de Maxence Caron :né en 1976 à Marseille, écrivain, philosophe, poète et musicologue français catholique.