Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

2ème DIMANCHE de PÂQUES - MATIN

Bien chers frères et soeurs...
l'Evangile de notre dimanche nous raconte à la fois le dimanche de Pâques - l'apparition de Jésus Ressuscité  à des apôtres - et le dimanche suivant - "Huit jours après". Voilà commencé la suite merveilleuse des dimanches, ces Pâques hebdomadaires jusqu'à nous aujourd'hui ! De huit jours en huit jours... " Nous ne pouvons pas vivre sans le dimanche" disaient des premiers chrétiens à leurs juges. Puisse-t-il en être de même pour nous de plus en plus !
Bien respectueusement.
 
Je célèbre la messe à 11H dans notre église St Pierre... tout seul ... avec vous bien sûr!
 
 

Le flash sur la Résurrection.

Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse. A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres.

Quand Jésus est mort, son corps a été déposé au tombeau comme pour tout homme. Son âme est allée au séjour des morts comme pour tout homme. Le Fils de Dieu – la nature divine de la personne unique de Jésus – immortelle, est donc toujours liée au corps dans le tombeau et à l’âme au séjour des morts. 

Et pour la résurrection alors ?

St Grégoire de Nysse écrit : " Par l’unité de la nature divine qui demeure présente dans chacune des deux parties de l’homme (c’est-à-dire âme et corps), celles-ci s’unissent à nouveau. Ainsi la mort se produit par la séparation du composé humain, et la Résurrection par l’union des deux parties séparées " réunion accomplie par la nature divine de Jésus.

Cette présence continue du Verbe au corps dans le tombeau a préservé ce corps de corruption comme le montre le linceul de Turin.

 

A.png

Devant cette icône de Thomas, avec les apôtres, chantons le tropaire de Pâque :

 

LE CHRIST EST RESSUSCITE DES MORTS 
PAR SA MORT, IL A VAINCU LA MORT 
AUX MORTS, IL A DONNE LA VIE.



podcast

O merveille ! L’incrédulité a engendré la foi.
Thomas avait dit : «  Si je ne vois pas, je ne croirai pas »
Après avoir touché son côté
Il déclare Fils de Dieu, Celui qui s’est incarné.

 

Il le reconnaît comme Celui qui a souffert dans sa chair
Il le proclame Dieu Ressuscité.
Il s’écrie d’une voix éclatante : 
« Mon Seigneur et mon Dieu, Gloire à toi ! »

 

Seigneur Tu as plaisir à être cherché
C’est pourquoi, ô ami des hommes, tu encourages Thomas.
Tu offres Ton côté à celui qui ne croit pas
Et Tu amènes le monde à confesser Ta sainte Résurrection.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean   20, 19-31 (c'est ICI)

 

Commentaire

D’abord l’apparition aux Dix/Onze 19-23

Il convient d’ailleurs de parler davantage de « rencontres » avec le Ressuscité que d’apparitions. Nous avons le récit qui est une confession de foi, de rencontres avec un homme mort et enseveli qui donna aux apôtres de nombreuses preuves qu’Il était vivant comme dit St Luc dans les Actes en 1/3

C’est toujours Jésus qui en a l’initiative.

Les sens des rencontrés sont sollicités : ils voient, entendent, touchent. Mais c’est qui est au centre, c’est le Christ qui se montre vivant. 

Le mot employé « ophthé » est très fréquent (1 Co. 15 4 fois ; Luc 24/34 Jésus Pierre ; Ac 13/31 pour les apparitions à Paul) Dans la Bible grecque des Septante, ce verbe sert avant tout à désigner l’apparition de Dieu ou d’anges qui échappent aux yeux. Car Dieu est invisible à l’homme. Alors le mot veut dire plus qu’une vision : il implique que Dieu veut que l’homme le voit et le donne à l’homme. D’où à Emmaüs, où le texte dit que «  leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître »… comme l’aubergiste sans doute !... avec pourtant un dévoilement progressif : « notre cœur n’était-il pas tout brûlant » en est le commencement. 

Le mot employé est donc tout à fit approprié aux rencontres avec le Christ ressuscité qui sont des théophanies : « la catégorie de simple vision imaginaire ne suffit pas… et même l’expression de « visions objectives » reste insuffisante. Il faut absolument parler d’une rencontre à l’occasion de laquelle, pour la première fois, le « JE » ( c’est-à-dire l’être profond et personnel) tout à fait déterminé de celui qu’on rencontre, est reconnu. Car ce qui est décisif dans le fait des apparitions, c’est que les disciples, en lui qui leur apparaissait, reconnurent Jésus, leur rabbi. » 

 

Maintenant, il faut aussi persuasion, conversion et confession des apôtres pour se mettre à l’unisson du Ressuscité qui se fait rencontrer ! Les apôtres font l’expérience d’être transpercés par Celui qu’il rencontre ! Comme le « Marie »  de Jésus à Marie Madeleine. Et le message des femmes ne peut pas réveiller la foi morte des disciples, ceux d’Emmaüs comme celle des apôtres. Pour eux c’est clair : la cause de Jésus ne peut plus avoir d’avenir. (cf le récit des pèlerins si explicite !) Pour le moment, nous n’avons vu que l’initiative amoureuse de Marie Madeleine.... les Apôtres et les disciples sont bien silencieux et inactifs ! Seuls Pierre et Jean se sont déplacés... ont été déplacés par Marie Madeleine devrait-on dire ! Seul Jésus Ressuscité peut le faire !  « Pour les Onze comme pour Marie de Magadala au tombeau, il doit se produire quelque chose de semblable à ce qui est arrivé à Paul sur la route de Damas : une chute à terre, à tout le moins spirituelle, intérieure. » 

Avec cet épisode raconté ce matin, c’est Jésus qui prend l’initiative.... « la journée de Pâques ne s’achève pas que Jésus ne cède à la pression de son coeur de rencontrer sas frères. » écrit  le Père Arminjon (2/162) qui fait aussi allusion à Joseph qui ne peut se retenir de revoir ses frères ( Gn 42/24).

 

 

v. 19 : nous sommes toujours « le premier jour de la semaine ».... insistance johannique sur ce jour...le jour aimé des chrétiens, le dimanche. Le jour du Seigneur, pas le jour de la détente où la rencontre du Seigneur est faite rapidement ou distraitement.

 « Jésus vint, se tint au milieu d’eux...et leur souhaite la paix . » Il n’est pas un passe murailles même si les portes sont closes... par peur. Son corps échappe maintenant aux contraintes de l’espace et du temps. Il est « au milieu d’eux » : voilà toujours sa place ! Toujours aujourd’hui. Premier mot du prêtre à la messe : » Le Seigneur est /soit avec vous ! »

La paix: = la plénitude. Souhaiter la paix, c’est souhaiter à un être la parfaite harmonie avec Dieu, avec soi-même, avec les autres, avec la nature. La parfaite harmonie et la plénitude de l’être, propre à chacun. A la femme adultère, le Seigneur dit à la fin; » va vers TA PAIX ». Seul Dieu peut la donner: « Tu as dit, je vous laisse LA paix, le vous DONNE MA PAIX » (cf la prière avant la communion). La parole de Jésus n’est pas un simple salut, comme le salut ordinaire juif; elle est une parole sacramentelle, elle produit ce qu’elle dit.

 

v. 20 : La Paix est le fruit de la Croix : c’est pourquoi en souhaitant la paix, du même mouvement, il leur montre ses mains et la plaie du côté, les stigmates de l’amour. Certes, la monstration des stigmates assure que le ressuscité est bien le crucifié mais c’est restreindre la portée du geste; la paix est donnée dans la monstration des plaies; elle en jaillit.

La joie: elle jaillit de la vue du Seigneur. Elle ne vient pas de la terre, des créatures, des circonstances de la vie. La joie pascale, signe du chrétien, est une Joie intérieure qui rayonne sur le visage mais qui ne se manifeste pas forcément; du moins St Jean ne le dit pas ! Elle est le fruit de la grâce... il faut la demander...et accepter toute la lenteur nécessaire pour que ce soit le Seigneur qui la produise et non pas nous-mêmes grâce à des artifices. La joie humaine vient de l’extérieur; la joie spirituelle jaillit du cœur, de la certitude et parfois du sentiment de la présence de Dieu dans l’être.

Cette force intérieure qui les convainc et convertit leur cœur obtient des disciples pour la première fois clairement la reconnaissance de la divinité de Jésus.

 

v. 21 : l’envoi en mission des apôtres dans le prolongement de la mission du Fils reçue du Père.  C’est capital: il n’y a qu’une mission, celle du père envoyant le Fils qui se prolonge par les croyants dans l’Eglise.

 

v. 22 : cette mission sera vécue dans le souffle de l’Esprit Saint... comme pour Jésus qui exerça sa mission dans la puissance de l’Esprit Saint manifesté au baptême. Les apôtres ne pourraient rien faire sans le souffle de l’Esprit. 

Cet action de Jésus est à lier à Genèse 2/7: l’haleine de vie insufflée dans l’homme glaiseux par Dieu Créateur. En effet le mot utilisé « enephusèsen » est un verbe absent de tout le Nouveau Testament, rare dans l’Ancien Testament mais utilisé par les Septante en Gn 2/7 ! Ici, cet emploi signifie qu’il s’agit d’une recréation ou plus exactement, d’une  NOUVELLE CREATION comme l’annonçait Ezéchiel en 36/25-27 et 37/1ss.

 

v. 23 : et cette mission ?  C’est la rémission des péchés, pouvoir surhumain qui scandalisait les juifs. Pas simplement une proclamation mais un ACTE : On ne fait pas qu’annoncer ou parler du pardon des péchés : on le donne.

Sur la Croix, la réconciliation est réalisée; elle doit devenir une réalité pour chaque homme; il ne s’agit pas seulement de l’annoncer; il faut la donner et la faire vivre. Il s’agit de la rémission des péchés dans le baptême mais aussi dans le sacrement de réconciliation.... 

(Le mot remettre/retenir évoque une pratique précise d’exclusion des pécheurs publics et de leur réintégration après une pénitence et un temps de probation) comme l’Eglise l’a découvert petit à petit (dans l’évolution de la pratique du sacrement de pénitence, depuis la pénitence publique des premiers siècles et la confession d’aujourd’hui)

 

L’apparition à Thomas  24-29

 

L’apôtre Thomas refuse de se soumettre au témoignage apostolique ! Il veut voir, lui aussi ! Il pose au Christ les conditions de sa foi. Notons la mention continuelle de la plaie du côté.

On reconnaît bien là le disciple au caractère sombre, qui dramatise, de 11/16 ou le disciple ronchon de Jean 14/4-5 «  nous ne savons même pas où tu vas... comment connaître le chemin? ». 

Jésus lui répond avec douceur et en profite pour clairement affirmer les conditions de la foi :

Jésus se montre avec charité, condescendance et peut-être humour... et Thomas confus, confesse sa foi dans une formule magnifique « Mon Seigneur et mon Dieu », confession explicite de la divinité du Christ. 

 

Cela nous rappelle le prologue de l’Evangile de  St Jean : tout commence et finit sur la confession de la divinité du Christ.

 

Jésus définit la vraie foi ; la béatitude de croire sans voir, foi qui repose pourtant sur le témoignage des apôtres comme le rappelle magnifiquement le prologue de la première épitre de Jean « Ce que nous avons entendu, vu de nos yeux, contemplé, touché de nos mains le Verbe de Vie » ( 1Jn1/1).

 

Conclusion de l’Evangile :

Elle donne l’intention du livre. C’est selon ce point de vue qu’il faut lire St Jean: les faits sélectionnés ont été écrits pour que nous croyions que Jésus est le Fils de Dieu et qu’ainsi nous ayons la vie éternelle.

 

 

1 (6).jpg

Ravenne. Baptistère.

Le Trône de Dieu est vide pour ne pas représenter le père Invisible. Seule une Croix repose dessus. Le Christ trône aussi avec le Père. Pierre (à droite) et Paul (à gauche) sont désormais les interlocuteurs de Dieu. Ils se tiennent devant sa Face, les mains voilées à cause de sa sainteté.

 

Commentaires

  • Aujourd'hui , la Pâque éternelle continue...
    Curiosité étonnante , presque inconvenante , de Thomas ...
    Bienheureuse incrédulité de l'apôtre, qui nous vaut cette douce invitation du Ressuscité qui se découvre ,et nous invite , si nous voulons ,à le toucher...
    Blottis au creux de son Côté , nous pouvons nous écrier:
    《 Mon Seigneur et mon Dieu! 》
    Par ses blessures ,
    Entrailles de miséricorde,
    Nous sommes guéris!

  • quel bonheur de lire ces explications éclairées qui rendent la Parole de Dieu tellement vivante.
    Il est bien vrai que la mission du Père envoyant le Fils s'est prolongée par les croyants dans l'Eglise jusqu'à aujourd'hui, à Nancy comme ailleurs dans le monde!

Les commentaires sont fermés.