MARDI MATIN de la 2ème SEMAINE de PÂQUES

Bien chers frères et sœurs,

Nous avançons calmement dans la 6^ème semaine de confinement. Quelle belle retraite ! Quel beau chemin dans l’Evangile de St Jean… lu sous toutes les coutures si je puis dire !

Et pour rafraîchir notre vie ecclésiale, les Actes. Mettons bien à profit les grâces du moment. C’est le meilleur moyen de nous préparer au retour à « une vie moins confinée », … dans le meilleur sens du mot,… du moins on l’espère.

Avec mon affection.

le mode d'emploi 

 

Le flash de la Résurrection
Comment exprimer l’état du Ressuscité ? (2) 

 

Que l’acte de la Résurrection nous échappe est d’une importance capitale : cela nous enlève de l’esprit toutes les spéculations juives ou autres ou chrétiennes même… qui viennent, toutes, de l’impossibilité de penser « l’absolument neuf » : toujours nous regardons la résurrection comme un retour à une vie que nous ne pouvons définir qu’à partir de ce que nous connaissons ! 

D’où l’importance de distinguer entre les réanimations de Lazare, Jaïre ou du jeune homme de Naïm qui sont toutes « retour à la vie que nous connaissons et qui connaîtront à nouveau la mort »… avec la Résurrection du Christ – « qui lui ne meurt plus, sur Lui la mort n’a plus d’emprise » comme dit St Paul- c’est-à-dire une réalité inimaginable pour nous, trop neuve !

« Que Jésus ait relevé Lazare d’entre les morts est signe du Royaume qui vient, que Dieu ait relevé Jésus d’entre les morts est l’acte d’établissement du Royaume parmi les hommes. Jésus, dans la nuit de Pâques n’est pas retourné à la vie, il est entré dans la Vie. »  Ou plus exactement, cette nuit–là, Dieu a arraché à une mort qui n’avait aucun droit sur elle la nature humaine de la personne humano-divine de Jésus et il a situé la VIE ETERNELLE en LUI. »

 

 

LE CHRIST EST RESSUSCITE DES MORTS
PAR SA MORT, IL A VAINCU LA MORT ;
AUX MORTS IL A DONNÉ LA VIE. 

Aujourd’hui s’accomplit la Pâque du Seigneur
Et Dieu pose en Sion une Pierre angulaire.
La Pierre que les bâtisseurs avaient rejetée
est devenue la tête d’angle du Temple non fait de main d’homme.

Aujourd’hui s’accomplit la Pâque du Messie :
Voici la Demeure de Dieu parmi les hommes.
Christ est ressuscité, l’Emmanuel, Dieu avec nous
Et nous sommes son Temple les membres de son Corps.

La Pâque du Messie : ce couplet regarde la Résurrection du Seigneur Messie dans l’Eglise.  Jésus est ressuscité Eglise. Il n’est pas ressuscité pour lui – même si cette résurrection est réhabilitation de sa dignité après toutes les ignominies qu’on lui a infligées et authentification de son enseignement, de ses prétentions et de ses miracles. Il est ressuscité pour nous, « pour notre justification » dit St Paul, pour nous rendre justes en Lui. « Il est vraiment l’Emmanuel, Dieu avec nous, Dieu auprès de nous, Dieu en nous » (St Aelred de Rievaulx) Désormais les hommes unis à Lui – dans sa Pâque - par le baptême deviennent la Demeure de Dieu sur terre, le Temple divin et les « membres de son Corps ».

 

Christ ressuscité en argent, sculpture placée à côté de la mise au tombeau de Ligier Richier à St Mihiel.

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres. 4/32-37 (c'est ici)

 

Commentaire

 

Ce texte de St Luc veut nous faire saisir que devenir chrétien, disciple et ami du Maître Jésus de Galilée Ressuscité, change profondément la vie ! Cela fait entrer dans une communauté qui est l’Eglise, l’Epouse Bien Aimée du Seigneur. Cela fit entrer dans une relation fraternelle avec tous les autres disciples que je n’ai pas choisis. On ne peut pas « avoir le Christ » sans l’Eglise, sans les disciples.

St Luc traduit cela dans une belle formule : « ils n’avaient qu’un cœur et qu’une âme ». Avant de parler des biens en commun, Luc parle d’un cœur et d’une âme commune ce qui évoque des échanges fraternels sur l’essentiel, sur leur foi, leur approche du Seigneur, leur affection mutuelle. Des échanges vrais et profonds.

Expression de cette unité d’âme et de cœur, le partage des biens… que certains des 1^ers  chrétiens vivaient au pied de la lettre : contrairement à Qumran, c’était laissé à la liberté de chacun. Certains vendaient leur bien et en apportait le prix aux pieds des apôtres. Pour le soulagement des plus pauvres.

St Luc a l’honnêteté de présenter deux cas : celui de Barnabé – un des personnages clés de cette période nous le retrouverons – un lévite (de la tribu de Lévi, donc prêtre, originaire de Chypre donc de la diaspora juive et parlant grec). IL vent un champ qu’il possédait dans les environs de Jérusalem et en dépose le pontant aux pieds des apôtres.

Mais Luc évoque aussi un autre cas – que la liturgie omet !- celui d‘Ananie et de Saphire, un couple qui vend une propriété, prétend tout donner aux pieds des apôtres mais en garde une partie. Ce qui lui est reproché n’est pas d’avoir gardé une partie du produit de la vente du bien – le don reste totalement volontaire – mais d’avoir dit tout donner du produit de la vente. La punition est sévère mais l’enjeu est grand. Ne pas permettre au père du mensonge – Satan – d’empoisonner la communauté. (voir Actes 5/1-11)

 

 

Psaume 40  

Proximité auprès des pauvres mais trahison, médisances et salut de Dieu. Nos vies !

 

GUÉRIS MON ÂME SEIGNEUR CAR J'AI PÉCHÉ CONTRE TOI

 

Heureux qui pense au pauvre et au faible :
le Seigneur le sauve au jour du malheur !
Il le protège et le garde en vie, heureux sur la terre.
Seigneur, ne le livre pas à la merci de l'ennemi !
Le Seigneur le soutient sur son lit de souffrance :
si malade qu'il soit, tu le relèves.

J'avais dit : « Pitié pour moi, Seigneur,
guéris-moi, car j'ai péché contre toi ! »
Mes ennemis me condamnent déjà :
« Quand sera-t-il mort ? son nom, effacé ? »
Si quelqu'un vient me voir, ses propos sont vides ;
il emplit son coeur de pensées méchantes,
il sort, et dans la rue il parle.

Unis contre moi, mes ennemis murmurent,
à mon sujet, ils présagent le pire :
« C'est un mal pernicieux qui le ronge ;
le voilà couché, il ne pourra plus se lever. »
Même l'ami, qui avait ma confiance
et partageait mon pain, m'a frappé du talon.

Mais toi, Seigneur, prends pitié de moi ;
relève-moi, je leur rendrai ce qu'ils méritent.
Oui, je saurai que tu m'aimes
si mes ennemis ne chantent pas victoire.
Dans mon innocence tu m'as soutenu
et rétabli pour toujours devant ta face.

Béni soit le Seigneur,
Dieu d'Israël, *
depuis toujours et pour toujours !
Amen ! Amen !

 

Prions : 

Seigneur Tu as fait de nous Tes disciples bien aimés. Tu prends soin de chacun de nous. Apprends-nous à penser aux pauvres et à soutenir ceux qui peinent et souffrent, de sorte que TU nous prennes en pitié et nous sauves au Jour du Jugement. Toi le Vivant pour les siècles. Amen