16h16 21 avril 2020

MARDI SOIR de la 2ème SEMAINE de PÂQUES

Bien chers frères et sœurs,

Nous continuons notre approfondissement de l’Evangile de St Jean en lisant l’entretien avec Nicodème. Nous découvrons comment l’Evangile – la Parole de Dieu - est vraiment « Présence du Christ » avec nous : Elle est lue, méditée, creusée, appliquée et mangée. Même si vous êts privées de la dernière étape de la « lecture de la Parole » demeure vraie pour vous cette belle parole de St Ignace d’Antioche (+107) : « Je me réfugie dans l’Evangile comme dans la Présence corporelle de Jésus Christ » ou comme traduit la Liturgie des heures : « je ne réfugie dans l’Evangile comme dans la chair de Jésus Christ ».

Soyez en paix.

le mode d'emploi

CHRIST Ô PAQUE NOUVELLE
NOUS TE CHANTONS ALLELUIA
ALLELUIA ALLELUIA

Pâque nouvelle, célébrée en figures par l’ancienne Loi.
Temporaire est la figure, éternelle est la grâce.
Corruptible l’Agneau, incorruptible le Seigneur
Immolé comme Agneau, ressuscité comme Dieu !

O Christ notre Pâque, en Toi s’accomplissent les figures.
En Abel tu fus tué, en Isaac tu fus lié
En Joseph tu fus vendu, En Moïse tu fus exposé
En l’agneau, tu fus immolé, en David persécuté.

Enfanté comme Fils et emmené comme agneau
Immolé comme Agneau, enseveli comme homme
Il ressuscita des morts comme Dieu
Etant, par nature, Dieu et homme.

Méliton « joue » sur la double nature du Christ pour décrire le mystère pascal : Enfanté ou engendré comme Fils : cette formule évoque la filiation divine de Jésus et contraste avec son « immolation » sur la Croix comme homme, véritable Agneau pascal. « Immolé comme Agneau » évoque l’Apocalypse où « l’Agneau comme immolé » est introduit vers le trône de Dieu (Apo. 5/6) et contraste avec le « enseveli comme homme ». La clé est donnée par les deux derniers versets : il ressuscita « étant par nature Dieu et homme. » Méliton montre ainsi, que la grandeur de la Pâque chrétienne ne peut plus être dépassée.

Intentions de prière :

* Par les mains de Marie, ta servante, Nouvelle Eve au pied de la croix, nous te confions tous les défunts victimes de la pandémie actuelle. Prends les sur ton cœur lumineux de Ressuscité. Console leurs familles. Et donne nous la grâce que l'épidémie régresse vite.

* Nouvel Adam, avec le sang et l'eau, tu livras, tu remis l'Esprit .Que ce même Esprit de conseil vienne sur les gouvernants pour de sages décisions maintenant et dans un avenir proche.

* Que ce même Esprit de force donne un nouveau courage aux soignants et à ceux qui nous font vivre, la persévérance aux chercheurs et... la patience aux confinés."

Psaume 92

Le psalmiste est en admiration devant Dieu. L’Eglise dans la liturgie d’aujourd’hui applique ce psaume au Christ Ressuscité : vêtu de magnificence, dans la force de la victoire, sur le trône de Dieu, plus beau que le ressac de la mer, plus beau que la mer déchaînée dans ses gerbes d’eau qui brillent dans le soleil, plus impressionnant que le fracas des vagues. Jésus est superbe.

LE SEIGNEUR EST ROI, IL S'EST VÊTU DE MAGNIFICENCE

Le Seigneur est roi ;
il s'est vêtu de magnificence,
le Seigneur a revêtu sa force.

Et la terre tient bon, inébranlable ;
dès l'origine ton trône tient bon,
depuis toujours, tu es.

Les flots s'élèvent, Seigneur,
les flots élèvent leur voix,
les flots élèvent leur fracas.

Plus que la voix des eaux profondes,
des vagues superbes de la mer,
superbe est le Seigneur dans les hauteurs.

Tes volontés sont vraiment immuables :
la sainteté emplit ta maison,
Seigneur, pour la suite des temps.

Prions

Dieu qui es depuis toujours et qui règnes sur la création, gloire à Toi par la mer et par la terre ! Dieu qui as ressuscité Jésus et l’as fait Roi de l’Univers, gloire à Toi au plus haut des Cieux. Dieu qui accomplis tes volontés d’amour et qui sanctifies l’Eglise, Gloire à Toi pour la suite des temps, dans les siècles des siècles. Amen.

Lecture de l’Evangile selon St Jean 3/7b-15 (C'EST ICI)

Commentaire

v. 7 – 8 : Nous poursuivons la lecture de l’entretien de Jésus avec Nicodème. L’entrée dans le Royaume de Dieu se fait donc par l’eau et l’Esprit, ce qu’a déjà montré le baptême du Christ dans le Jourdain qui est compris comme la première manifestation du Royaume : la Trinité unie avec la nature humaine de Jésus et en lui, avec toute l’humanité.

Mais ce Royaume venu en Christ sera donné aux hommes par le mystère pascal et tout ce qui est accompli en Jésus doit devenir en nous. Ce Royaume n’est pas à conquérir mais à recevoir par chaque homme dans sa liberté. Dans le prologue, Jean écrivait : « A ceux qui ont accueilli le Verbe, Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu ». St Paul exprimera cela de manière magnifique comme toujours : dans les Colossiens, il définit son ministère comme « conduite tout homme à sa perfection dans le Christ » (1/28) et aux Galates il déclare : « mes petits enfants que, dans la douleur, j’enfante à nouveau jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous. » Donc l’Esprit vient en nous dans le baptême, Il forme en nous le Christ et le Christ dans l’Esprit nous conduit au Père et nous donne à Lui.

v. 9 : Nicodème interroge une nouvelle fois » Comment cela peut-il se faire ? Il aime ce verbe ! Il revient en 2d, 3d, 4bc, 5d, 9b… 5 fois !

v. 10 : d’où la petite moquerie de Jésus !

v. 11-12 : Mais Jésus répond et commence à nouveau par « En vérité, en vérité ». Sa réponse commence par un reproche à la génération israélite contemporaine de Jésus qui ne reçoit pas le témoignage de Jésus (11c) qui ne reçoit rien de Lui ni les enseignements célestes - au sens défini hier – ni même les terrestres compréhensibles !

Mais tout à coup surgit un « nous »… mystérieux. Il répond sans doute au « nous savons » de Nicodème au verset 2. Nicodème parle en « nous » incluant le savoir d’Israël. Ici le « nous » inclut dans la bouche de Jésus son enseignement et ce que ses disciples savent. Nous retrouverons ce « nous » au commencement de la 1^ère épître de St Jean 1/1 : « CE QUI ETAIT depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. »

v. 13 : Jésus approfondit son témoignage et nous sommes tout près du Prologue ! Le Fils de l’homme (titre inspiré de Daniel chapitre 7 rappelons-le) monte vers Dieu et « descend » de Dieu. Jésus affirme là clairement son origine divine. Il est donc « compétent » pour révéler Dieu. « Dieu, personne ne l’a jamais vu mais l’Unique Engendré qui est dans le sein du Père nous l’a fait connaître. » (Jn 1/18)

v.14 - 15 : Jésus commence alors un discours magnifique que la liturgie coupe sur deux jours ! Jésus évoque maintenant le mystère pascal de son élévation sur la Croix. Et il le fait avec une allusion à un épisode du livre des Nombres : les hébreux pécheurs sont guéris des morsures mortelles de serpents en regardant le serpent d’airain fait par Moïse et élevé par lui sur un mât. Nb 21/4-9. Nous verrons demain tout le sens profond de cet enseignement de Jésus : cette élévation du Fils de l’homme sur la Croix donnera la Vie Eternelle à tous ceux qui croiront.