Fête de la sainte Trinité

Un roi désirait voir Dieu de ses propres yeux. Il convoqua les plus grands sages et prêtres, leur présenta son vœu et les menaça de sévères châtiments s'ils n'obéissaient pas à sa volonté.
Tous les sages et prêtres étaient désespérés et se préparaient déjà au pire lorsqu'un simple berger apparut devant le roi et lui annonça qu'il accomplirait cette tâche difficile. Le roi, incrédule, réitéra ses menaces, mais finit par écouter le berger et se laissa conduire dans les prés voisins.
Le berger désigna le soleil et dit au monarque :
- Regarde, Seigneur ! Le roi releva la tête un instant, puis la baissa aussitôt : « Insensé, veux-tu que je devienne aveugle ?» s'exclama-t-il, irrité.
- Mais, Seigneur, répondit le berger, le soleil n'est qu'un faible reflet de Dieu. Comment
veux-tu donc voir Dieu, si tu ne peux pas regarder le soleil ? »

Cher frères et soeurs!
Cette courte histoire nous introduit parfaitement dans l'atmosphère de la fête d'aujourd'hui, où nous accordons une attention particulière au mystère de la Sainte Trinité, au nom de laquelle nous avons été baptisés et que nous adorons chaque jour par un simple geste de la Sainte Croix avant ou après la prière.
C'est la fête de la Sainte Trinité qui nous révèle la grandeur de Dieu, que l'homme ne comprendra jamais pleinement, car, comme l'écrivait saint Augustin : « Dieu serait petit et limité si la raison humaine, limitée, pouvait comprendre toutes ses affaires.»
C'est pourquoi aujourd'hui, lorsque nous venons au Temple, ce n'est pas pour analyser les trois Personnes de la Trinité, mais pour remercier Dieu le Père, son Fils et le Saint- Esprit, qu'ils nous ont tous deux envoyés sur terre.
Nous devons tant au Père. Après tout, il nous a donné la vie, car il est le Créateur. Il nous a permis de profiter de la vie sur terre, qu'il a créée et qu'il veut que nous transformions pour qu'elle nous serve au mieux.
Il nous a permis de vivre dans cette famille, et non dans une autre, d'être entourés de ces personnes, et non d'autres que nous rencontrons tous les jours, ou peut-être moins souvent.
De plus, c'est aussi lui qui nous a permis de l'appeler « Père », et cela pour nous, petites personnes, souvent pécheresses.
Dieu le Père, Créateur du monde entier, du macrocosme et du microcosme, est si proche de nous par ce seul mot, que nous prononçons probablement le plus souvent dans la prière : Père. Nous sommes devenus tellement habitués à ce terme que combien de fois pouvons-nous admettre que ce mot est devenu si commun pour nous que nous réalisons rarement que Dieu nous a permis de lui parler de cette manière.
C'est pourquoi, aujourd'hui, alors que nous récitons le Notre Père au cours de cette Eucharistie ou prière du soir, exprimons notre gratitude à Dieu pour son extraordinaire proximité et pour le fait que nous puissions appartenir au groupe de ses enfants.
La deuxième Personne de la Sainte Trinité est le Fils de Dieu, Jésus-Christ, dont le nom nous a été signé lors de notre saint baptême.
Être chrétien, ce n'est rien d'autre que de prendre conscience chaque jour qu'il y a quelqu'un sur terre, venu uniquement pour que je puisse un jour prendre la place qui m'était réservée dans le Royaume des Cieux. Ce don extraordinaire s'appelle la rédemption, ou salut éternel.
Le Christ, à qui nous devons tant, est pour nous le signe visible de l'amour du Dieu.

 Car qu'est-ce qui, sinon l'amour, a poussé le Fils de Dieu à donner volontairement sa vie, et pour qui ? Pour nous, pécheurs, qui souvent n'écoutons pas Dieu, qui choisissons souvent ce que le monde nous offre, méprisant son amour.
Remercions donc aujourd'hui le Fils de Dieu pour son amour qui nous permet de venir à lui et de puiser à la source de la grâce, notamment dans les sacrements de la pénitence et de l'Eucharistie. Chaque dimanche, lui, le Fils de Dieu, nous attend ici, en ce lieu, pour nous aider à devenir meilleurs et ainsi récolter les bons fruits de notre vie.
Et enfin, la troisième Personne de la Sainte Trinité – l’Esprit Saint, dont nous avons pu vivre la descente solennelle dimanche dernier, notamment lors du sacrement de confirmation que nous avons reçu.
Nous pouvons dire qu'il y a en nous autant d'Esprit Saint que d'amour, mais pas cet amour de soi, car c'est de l'égoïsme, mais un amour envers les autres, qui n'est pas faux, qui n'est pas hypocrite. Un amour qui respecte l'autre. Un amour qui donne un verre d'eau à quelqu'un, qui conseille dans la vie quelqu'un qui s'est égaré.
Toutes nos actions visant à approfondir l'amour envers les autres sont une manifestation d'une belle coopération avec l’Esprit Saint.
Et aujourd'hui encore, remercions-le pour le fait qu'il y ait eu, qu'il y ait et qu'il y aura certainement des bonnes actions qui nous montreront que l'amour de Dieu dans nos cœurs est précisément répandu par Lui, par l’Esprit Saint.
Que cette belle fête de la Sainte Trinité suscite à nouveau en nous un grand chant d’action de grâce au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Amen

Père Ryszard Watorek