Fête de la Pentecôte
Lorsque nous avons écouté aujourd'hui, lors de la première lecture des Actes des Apôtres, la description de la Pentecôte, une réflexion ou une pensée ont pu s'éveiller en nous. Il est regrettable que, lors de notre confirmation, nous n'ayons pas été accompagnés des mêmes signes que ceux observés il y a deux mille ans au Cénacle.
Le bruit venu du ciel, le souffle d'un vent violent qui a rempli toute la maison où ils se trouvaient, et, de surcroit, ces langues de feu qu'ils ont vues, comme une expression des dons reçus du Saint-Esprit.
Ce moment particulier, ce phénomène extraordinaire, a touché les Apôtres par le grand amour de Dieu le Père et le Fils de Dieu, qui leur a permis de recevoir l'Esprit Saint tant désiré, que le Christ leur avait promis si souvent lorsqu'il était avec eux sur terre.
Premiers bénéficiaires de ce grand don, ils ont pu non seulement ressentir l'Esprit Saint dans leur cœur, mais aussi voir ses signes physiques apparaître au-dessus de leurs têtes.
Je pense qu'au-delà de tous les phénomènes qui se sont produits là-bas, au-delà du premier don, qui consistait à louer Dieu en différentes langues, le plus important fut ce qu'ils reçurent du Saint-Esprit à ce moment-là : le courage.
Ils cessèrent finalement d'avoir peur et sortirent dans les rues pour louer le Seigneur Dieu devant les différentes personnes présentes à Jérusalem à ce moment-là.
Et ce qui est intéressant, c'est que les Parthes, les Mèdes, les Élamites, les habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, d'Égypte, de Libye et les visiteurs venus de Rome les comprenaient parfaitement, même s'ils ne parlaient pas tous la même langue que les apôtres.
Ces signes témoignaient de la puissance extraordinaire de l'action du Saint-Esprit dans la vie de toute la communauté, ainsi que dans la vie personnelle de chaque disciple de Jésus-Christ.
Cher Frères et Soeurs !
À notre époque, le Saint-Esprit œuvre avec la même puissance qu'autrefois, sans aucun doute.
Il est rempli de dons qu'il désire partager avec nous et nous fortifier, tout comme il l'a fait avec les apôtres.
Cependant, aujourd'hui, il ne nous apparaît plus sous la forme de langues de feu, d'un bruit céleste ou d'un souffle de vent violent.
Aujourd'hui, l'image de l'action du Saint-Esprit est, comme l'écrit saint Paul dans la Lettre aux Galates, l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi.
Nous pouvons déjà reconnaître l'action du Saint-Esprit en nous-mêmes aujourd'hui, si nous réfléchissons à la quantité de ces traits de caractère qui peuplent nos cœurs.
Ce sont, à notre époque, ces signes visibles de l'action du Saint-Esprit dans le temps présent que nous vivons.
Aujourd'hui, le Saint-Esprit ne nous dit pas de sortir dans les rues et de louer Dieu en polonais, en français, en anglais, en allemand ou en arabe. Il nous dit aujourd'hui : « Sortez dans les rues et manifestez l'Esprit Saint par l'amour, la joie, la paix, la patience, la fidélité, la bonté, etc. » Nous pouvons dire que ce sont les fruits contemporains de l'Esprit Saint qui œuvre dans nos cœurs avec une extrême délicatesse et douceur.
Un vagabond perdu dans le désert cherchait désespérément de l'eau.
Avec difficulté, il grimpa au sommet d'une dune voisine, puis d'une autre, puis d'une autre encore, espérant apercevoir de l'eau courante quelque part.
Il regarda autour de lui, mais en vain.
Marchant d'un pas chancelant, il trébucha sur un buisson sec et tomba au sol. Il resta allongé là un long moment, sans la force de se relever, ni la volonté de lutter, ni même l'espoir de survivre à cette terrible épreuve.
Alors qu'il était étendu là, immobile et malheureux, il prit soudain conscience du silence du désert qui régnait tout autour.
C'est ce silence majestueux qui lui permit d'entendre le doux bruit de l'eau courante. Ce son éveilla en lui l'espoir. L'homme se leva et commença à marcher jusqu'à un ruisseau aux eaux claires et fraîches.
Chers Frères et Soeurs !
Nous sommes souvent comme ce vagabond dans la vie. Nous avançons, parfois vite, parfois lentement, et il arrive un moment où nous nous sentons fatigués, nous cherchons la source où nous aimerions étancher nos soifs, mais en même temps, nous ne la voyons pas, nous ne la remarquons pas, bien qu'elle soit à notre portée.
C'est l'Esprit Saint, qui veut nous apporter une aide différente, selon ce qui se trouve dans notre cœur.
Par conséquent, arrêtons-nous souvent dans ce désert de notre vie et écoutons ce silence qu'est l'Esprit Saint, et choisissons ce qu'il nous dit de faire.
Et cela est :
l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi.