MATIN du 3ème DIMANCHE de PÂQUES

Bien chers frères et sœurs du blog,

Nous sommes l’Eglise au tombeau du Christ comme chaque dimanche matin – la Pâque hebdomadaire – et d’autant plus durant ce temps pascal. Cette icône – rare – nous montre Jésus rencontrant les saintes femmes venues au tombeau. Le premier mot de Jésus est « chairé » « Réjouissez-vous » : c’est ma salutation de ce matin.

Comme l’Evangile de ce dimanche a été déjà lu et commenté mercredi de Pâques, j’ai développé le Flash de la Résurrection et dans le commentaire du chant, je vous ai joint une belle homélie pascale de St Cyrille de Jérusalem.

Bon dimanche.

 

Feuille habituelle du dimanche

 

REJOUIS -TOI EGLISE DU SEIGNEUR ALLELUIA ALLELUIA
VOICI TON BIEN AIME QUI VIENT VERS TOI
ALLELUIA  ALLELUIA !

Exulte et réjouis-toi, hâte –toi dans l’allégresse
Avec Pierre et Jean accours vers le tombeau
Penche-toi et regarde le linceul affaissé
Tu as vu et tu crois, Il est ressuscité !

Dans la nuit tu as cherché celui que ton cœur aime
Tu l’as cherché dans le tombeau et ne l’a pas trouvé
Marie ne pleure plus car l’hiver est passé
L’arbre de la croix porte déjà son premier fruit.

Entends les pas du Bien Aimé qui vient
Il t’appelle par ton nom et tu connais Sa voix !
Lève-toi écoute et ne le retiens pas
Mais va dire à ses frères Il est ressuscité !

Ton Bien Aimé s’est endormi mais son cœur a veillé
Son visage st baigné des gouttes
Il s’est levé vainqueur de la nuit du tombeau
La bénédiction de sa Pâque a ruisselé sur toi.

Dans le jardin, Adam a étendu la main vers l’arbre de la mort
Dans le Jardin l’Adam nouveau a étendu les mains sur l’arbre de la Croix
Dans le Jardin il a été enseveli et la Vie a jailli du tombeau
Dans le Jardin, l’Epoux est descendu chercher sa bien aimée.

O Marie figure de l’Eglise et Mère des croyants
Chante le Christ ton Epoux et ton Roi !
Que rayonne sur toi la lumière de ton Fils
Par sa résurrection, Il t’a comblée de sa beauté.

 

Ce chant évoque la visite des femmes au tombeau le matin de Pâques à travers le livre du Cantique des Cantique où la Bien Aimée – cherchée par le Bien Aimé – cherche à son tour le Bien Aimé au printemps… sans le trouver tout de suite. Cette lecture était celle des Pères  de l’Eglise en particulier de St Cyrille de Jérusalem dont voici une homélie de Pâques du 4^ème siècle :

 

« Réjouis-toi Jérusalem, rassemblez-vous vous tous qui aimez Jésus car il est ressuscité ! 

En quel lieu ressuscite le Sauveur ? Il est dit dans le Cantique des Cantiques « lève-toi, viens ma bien aimé » et ensuite, « dans la caverne du rocher ». Il a appelé caverne du rocher, la caverne qui se trouvait alors devant la porte du tombeau du Sauveur et qui, comme on a l’habitude de le pratiquer ici au-devant des tombeaux, avait été taillée dans le roc. Actuellement elle n’est plus visible car récemment, on a écrasé la partie antérieure de la caverne pour l’ornementation qui s’y trouve.

En quelle saison se réveille le Sauveur ? Dans le Cantique, un peu avant les passages que je viens de citer, il est écrit : « L’hiver est passé, la pluie a cessé et s’en est allée, les fleurs ont apparu sur notre terre, la saison de la taillée st arrivée. » Tu vois, il dit que l’hiver est désormais passé… Comme le mois d’avril est en effet arrivé, c’est désormais le printemps. Or c’est en cette saison, c’est le premier mois du calendrier hébraïque, que l’on célèbre la Pâque, jadis en figure, maintenant en réalité. Cette époque est aussi celle de la création du monde car Dieu dit alors : « Que la terre verdisse de verdure et des herbes portant semence selon leur espèce. »… Dieu di ensuite : » Faisons l’homme à notre image et selon notre ressemblance »… C’est donc à la saison même où il avait perdu par sa désobéissance  la ressemblance, qu’eut lieu sa restauration. La saison où la créature avait été chassée du paradis est aussi celle où, venu à la foi par le baptême, l’obéissant est introduit au Paradis. Le salut s’est don réalisé à la même époque où se réalisa la déchéance, c’est-à-dire quand les fleurs eurent apparu et que fut arrivée la saison de la taille.

Un jardin fut le lieu de la sépulture et une vigne y fut plantée dans la terre pour que fut déracinée la malédiction du sol venue par Adam.

Car avant d’entrer en traversant les portes closes, l’Epoux et le Médecin des âmes avait été  cherché par les femmes au cœur fort… Marie vint, se mit à chercher et ne le trouva pas. Ces circonstances avaient-elle aussi décrites ? Oui, Marie dit dans le Cantique : « Sur ma couche, j’ai cherché celui qu’aime mon âme ». En quel temps ? « sur ma couche durant mes nuits ». Marie, dit l ’Evangile, vint au tombeau alors qu’il faisait encore nuit. Marie ne le reconnut pas… et c’est en son nom que le Cantique des  Cantiques disait aux Anges : « Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?  A peine les avais-je rencontrés (il s’agit des anges)  que j’ai trouvé  celui qu’aime mon âme. Je l’ai saisi et ne l’a i pas lâché »

 

Entrée actuelle dans le tombeau du Christ : la caverne a été recouverte de marbre

 

 

Lecture de l’Evangile selon St Luc 24/ 13-35, c'est ici

Déjà commenté le mercredi de Pâques 15 avril.

 

 

Le flash de la Résurrection

Résurrection et Trinité.

Toute la semaine nous avons chanté : « Chantons la Pâque du Dieu Trois fois Saint », la Pâque de la Trinité. Qu’est-ce que cela veut dire ?

1^er point :  Tout d’abord, Jésus – celui qui a réalisé le salut du monde - est à la fois et indissolublement abaissé au plus profond et exalté au plus haut, semblant abandonné de Dieu et uni avec Lui, en une seule Personne homme-Dieu. Saint Jean  montre que les deux contraires – abaissement et exaltation – ne font qu’un : il rappelle que Jésus a toujours dit que la Croix qui est l’abaissement est en même temps son élévation et sa glorification. 

Et dans l’Apocalypse, Jésus est l’Agneau comme immolé sur le trône divin ! Balthasar écrit : « L’obéissance absolue du Fils jusqu’à la mort sur la croix est orientée vers le Père, par amour pour lui : l’obéissance du Fils est amour pour le Père. Ainsi elle ne fait qu’un avec l’amour du Père. Ainsi celui qui envoie – le Père - et celui qui obéit – le Fils -, agissent en vertu de la même liberté divine d’amour : le Fils en laissant au Père la liberté de commander jusqu’à la mort du Fils, le Père en laissant au Fils la liberté d’être obéissant jusqu’à la mort. »  Dans l’abaissement comme dans l’exaltation, se manifestent la souveraineté et la divinité du Père qui envoie le Fils et du Fils qui obéit : on contemple là la vie trinitaire en soi et pour nous.   

2^ème point :   L’affirmation de la Résurrection est Trinitaire. 

Au Père est attribuée l’initiative de la Résurrection : « ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins ».  (Ac 3/15, 2/24, 5/30) Le Père agit comme Créateur « en achevant son activité créatrice par la résurrection des morts. »  Le Père est le Dieu fidèle en qui croyait déjà Abraham. « Tout agir du Dieu vivant a eu de tout temps pour but la résurrection du Fils. »  L’achèvement de l’œuvre du Christ par la résurrection est pour le Christ, justification en présence de tous , glorification, exaltation devant tous comme Pantocrator ( Seigneur de l’Univers). 

Et, ainsi, le Père montre Jésus comme son Fils. En ressuscitant son Fils, Dieu se manifeste au monde… toujours comme caché : les rencontres avec le Christ ressuscité sont des « présentations de Dieu aux hommes par lui-même » (d’où le mot ophthé pour les rencontres qui servaient pour les théophanies de l’Ancien Testament)

La résurrection, enfin, est finalement la révélation de l’Esprit. Chez St Paul, à la différence de St Luc qui étale le mystère sur 40 jours, la résurrection de Jésus et l’envoi de l’Esprit sont vus dans une grande unité… comme st Jean dans le chapitre 20 : le ressuscité souffle et remet l’Esprit aux apôtres… mais sur la croix à sa mort, il la déjà remis à ceux qui étaient là, primitive Eglise : Marie, Jean Marie de Magdala… Le Père ressuscite Jésus par l’Esprit (Rm 8/11) ; l’Esprit est le milieu où la résurrection se produit (1Pierre 3/18, 1 Tm 3/16 Rm1 /4). Ainsi celui qui veut vivre dans le Christ doit vivre dans l’Esprit ! (Ga 5/16)

« La révélation décisive du mystère de la Trinité ne se produit donc pas avant le mystère pascal même si elle a été préparée avant. » 

Donc résumons pour la révélation de la Trinité à Pâques :

« 1 – le salut chrétien (aussi bien du Christ que des chrétiens) part de Dieu le Père.

2 – Il a été parfaitement accompli en Jésus Christ, le Fils de Dieu, dans la sainte humanité et c’est par cette humanité maintenant glorifiée (= divinisée) qu’est amorcé le processus  de sa réalisation chez les chrétiens.

3 – Sa réalité présente et sa réalisation future dans les chrétiens dépendent du St Esprit qui demeure en eux, en tant que principe de leur adoption comme enfants de Dieu. »