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Qui est Saint Marc ?

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L’évangéliste St Marc sur la Pala d’Oro

Ce tout jeune homme apparaît dans l’histoire chrétienne en s’enfuyant tout nu. Il raconte lui-même – et il est le seul à le faire, comme une signature - dans son Evangile : « Les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent tous. Or, un jeune homme suivait Jésus ; il n’avait pour tout vêtement qu’un drap. On essaya de l’arrêter. Mais lui, lâchant le drap, s’enfuit tout nu. » Outre l’anecdote personnelle, Marc doit aimer le côté prophétique de cette aventure : Jésus qui vient d’être arrêté, échappera et on ne gardera de lui que le drap du linceul…

Marc est originaire de la ville de Jérusalem, sans doute de la ville haute, plus riche : en effet, sa mère Marie accueille dans sa maison, où elle a des serviteurs,  la ou une des communautés chrétiennes de Jérusalem ; nous sommes en 43-44. C’est chez elle de Pierre sorti miraculeusement de prison se rend. « Quand il frappa au battant du portail, une jeune servante vint répondre qui s’appelait Rhodè, mais rentra en courant pour annoncer que Pierre était là devant le portail. « Tu es folle » lui dit-on. Mais elle n’en démordait pas… Pierre cependant continuait à frapper. Ils ouvrirent enfin, c’était lui. Ils n’en revenaient pas. » Marc est aussi le cousin de Barnabé , lévite originaire de Chypre, une des grandes figures très importantes et très connues des premières années de la foi chrétienne.

Barnabé est envoyé à Antioche quelques temps après la libération de Pierre pour voir ce qui s’y passe : en effet ceux qui s’étaient enfuis de Jérusalem lors de la persécution qui a suivi la mort d’Etienne, se sont rendus à Antioche et ont annoncé l’Evangile aux juifs de la ville mais aussi à des païens !  

Barnabé se rend à Antioche et emmène avec lui Marc. Devant le dynamisme de la communauté d’Antioche mais la difficulté d’annoncer l’Evangile à la fois à des juifs et à des païens, Barnabé pense à Saul et va le chercher Saul à Tarse où,  récemment converti, il est retourné dans sa patrie. Barnabé le ramène à Antioche et ce jeune converti, rabbin savant mais aussi juif de la diaspora, parlant couramment grec et ayant étudié à l’université célèbre de Tarse, va faire merveille dans la communauté et auprès des chrétiens d’origine païenne.

Une bonne année plus tard, l’Esprit Saint lance un premier voyage missionnaire auquel il appelle Barnabé et Saul. Les deux s’adjoignent le jeune Marc et ils partent tous trois pour un voyage missionnaire, débarquant à Chypre puis Antalia en Asie mineure. Mais au départ pour l’Asie, Jean Marc refuse de continuer avec Barnabé et Paul, ce dernier lui en voudra. On ne sait l’origine de ce différend mais la rancune de Paul peut laisser penser que Marc ne supportait pas le tempérament autoritaire de Paul. Marc rentre à Antioche.

Après le retour de Barnabé et Paul, quand celui-ci propose à Barnabé de retourner dans les communautés fondées ne Asie, ce denier propose d‘emmener Marc. Refus de Paul. Paul alors repart seul tandis que Barnabé accompagné de Marc, repart à Chypre, chez lui.

Pourtant, lors de la première captivité romaine de Paul, - du printemps 61 au printemps 63 – Marc est le compagnon fidèle de Paul. Dans la finale de sa lettre aux Colossiens, Paul énumère ses compagnons :« Marc, le cousin de Barnabé, vous avez reçu des instructions à son sujet ; s’il vient chez vous, faites lui bon accueil » Dans le billet à Philémon, Marc est nommé comme compagnon de Paul avec Luc et sur la fin de sa vie, le même Paul réclame Marc à Timothée : « Luc seul est avec moi ; prends Marc et amène – le avec toi car il m’est précieux pour le ministère. » Marc a donc été à l’école de Paul pendant de longues années, précieux collaborateur de l’apôtre dans le « ministère ». On ne sera pas surpris de déceler dans son Evangile certains traits pauliniens.

Mais Marc a été également le grand collaborateur et « fils » de Pierre à Rome. A la fin de sa première lettre envoyée aux communautés du Nord de la Turquie actuelle que Pierre a évangélisé (Pont, Galatie, Cappadoce, Bythinie ), l’apôtre évoque ses collaborateurs, en particulier Sylvain le secrétaire mais quand il évoque Marc, l’affection déborde, il l’appelle « Marc, mon fils ». 

D’ailleurs, voici ce que nous transmet St Eusèbe de Césarée de Palestine (265-339) à propos de Marc et de Pierre ; il transcrit un texte de Papias « Explication des sentences du Seigneur » en cinq livres, écrit par l’évêque après s’être mis en quête de tous les derniers vestiges des traditions orales concernant la vie et les discours du Seigneur,

Papias évêque d’Hiérapolis, dans la Phrygie Mineure, fut le contemporain de Saint Ignace d’Antioche, probablement disciple direct des apôtres Pierre et Jean ainsi que de Polycarpe de Smyrne (69 martyr en 155) lui, un disciple direct de l'apôtre Jean. Eusèbe ne nous donne que des extraits de ce livre et voici ce que Papias dit de St Marc : « Et voici ce que disait le presbytre : Marc qui était l’interprète de Pierre a écrit avec exactitude, mais pourtant sans ordre, tout ce dont il se souvenait de ce qui avait été dit ou fait par le Seigneur. Car il n’avait pas entendu ni accompagné le Seigneur ; mais plus tard, comme je l’ai dit, il a accompagné Pierre. Celui-ci donnait ses enseignements selon les besoins, mais sans faire une synthèse des paroles du Seigneur. De la sorte, Marc n’a pas commis d’erreur en écrivant comme il se souvenait. Il n’a eu, en effet, qu’un seul dessein, celui de ne rien laisser de côté de ce qu’il avait entendu et de ne tromper en rien dans ce qu’il rapportait ». 

 

Voici ce qu’écrit Sœur jeanne d’Arc dans sa préface de l’Evangile de St Marc : « Saint Marc a vécu avec Saint Paul et son vocabulaire en garde parfois des traces. Mais l’influence de Saint Pierre est prépondérante. On croit entendre celui qui a « vu par lui-même » dans des récits hauts en couleur et riches de détails gratuits qui porte la marque du souvenir réel… Le texte nous offre d’ailleurs souvent une signature : en commençant un récit, Saint Pierre devait dire « nous » arrivons, « nous » entrons … Ce que Saint Marc rend par un « ils » caractéristique qui ne s’explique bien que comme une transposition de la première personne… Ces souvenirs de Pierre, Marc les a donc mémorisés puis il s’est décidé à les écrire, vers le temps de la bienheureuse mort de Pierre comme l’atteste Papias… Le milieu auquel Marc s’adresse est païen, il se sent obligé d’expliquer les coutumes juives, il s’adresse à un monde qui parle latin : il emploie des mots latins - centurion, grabat, flageller - il donne la valeur romaine d’une monnaie grecque… Sa langue est le grec parlé par des gens dont l’araméen est la langue  maternelle… Et cet Evangile trouve sa forme définitive dans une communauté chrétienne qui a ses coutumes, ses fêtes, ses traditions… »

 

Saint Marc nous montre un Christ qui marche beaucoup, vite, longtemps, presque toujours devant et devant se retourner pour hâter la marche et répondre aux questions ou adresser une remontrance. C’est un évangile plein de questions. Marcher avec lui, … ce sera aller vite : Saint Marc dit presque tout le temps : « Aussitôt »

Ce sera bousculant car Jésus dans Saint Marc est assez brut dans son expression et son attitude. Sa bonté est virile et très éloignée de la mièvrerie saint sulpicienne dont on l’a affublé !

Et Jésus est dans la force de l’âge comme son groupe d’apôtres et de disciples ! La juvénilité de Jésus n’exclue pas sa sagesse et sa grandeur ; mais si nous lisons bien l’Evangile, Jésus est surprenant.

Ce sera dans son pays : le lac, Capharnaüm, les villes de haute Galilée, un peu Jérusalem. Et il faut connaître car Jésus a le sens de la mise en scène, du lien entre les lieux, les épisodes de la Bible et ce qu’il apporte.

Et si nous ne sommes pas comme il veut, là où il faut être, à faire ce qu’il dit, nous recevrons une remontrance. Les apôtres en ont fait l’expérience ! Mais en même temps, personne n’a été aussi attachant que lui, aussi bon et chaste dans ses dons que lui.

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Christ en majesté. Basilique Saint Marc de Venise

 

BÉNI SOIS-TU SEIGNEUR POUR TON ÉGLISE,
VIVANTE ET SAINTE, ALLELUIA
Fondée sur les Apôtres de l'Agneau, alleluia, alleluia
BÉNI SOIS-TU SEIGNEUR POUR TON ÉGLISE,
VIVANTE ET SAINTE, ALLELUIA

Tu as choisi tes Apôtres, Seigneur
comme témoins de ta Vie, de ta Résurrection
Tu as soufflé sur eux ton Esprit Saint
Pour qu'ils portent du fruit en abondance

O Christ, Tu as fait de tes disciples
Les fondements de l'Eglise ton Epouse
Tu as inscrit leurs noms sur le Livre de Vie
Et sur les remparts de la nouvelle Jérusalem

 

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