Jeudi Matin de la 3ème semaine de Pâques
Bien chers frères et sœurs du blog paroissial,
La mission continue dans les Actes. St Luc nous entraine sur les nouvelles routes de l’Evangile. Après la Samarie, la bande côtière du pays de Jésus. Après les Samaritains, l’Ethiopie !
20 siècles après, c’est le même dynamisme missionnaire dans l’Eglise dans tous les pays du monde. Dans notre paroisse, un jeune marié et une jeune adolescente vont être baptisés quand le déconfinement le permettra. Un jeune couple se prépare minutieusement au baptême : quatre adultes seront confirmés, 6 jeunes adolescents…et dans les secret des cœurs Dieu chemine et nous confiera la moisson quand le cœur sera mûr.
Bien à vous.
Le flash de la Résurrection
Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse.
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres.
Depuis plusieurs jours, vous me voyez insister sur cette simplicité, ce côté « ordinaire, habituel du Christ Ressuscité ». Jésus ne fait pas du merveilleux, nous ne sommes pas dans un conte. Nous devons nous débarrasser de l’extraordinaire et aimer l’ordinaire de nos vies. Mais attention !
Les premiers chrétiens qui nous témoignent de ce Jésus-là avaient la conviction d’être devant la Nouveauté totale ! Une nouveauté incroyable. Ils attendaient un monde nouveau venant de Dieu : ils l’avaient devant les yeux dans ce Seigneur ressuscité si proche d’eux. St Augustin exprime cela ainsi dans un sermon : « la foi chrétienne de Pâque ? Homme nouveau, Monde nouveau, Chant nouveau »
Or notre foi n’apparaît plus telle à nos contemporains, ne nous apparaît plus telle à nous non plus !… sauf chez les catéchumènes qui ont été touché par cette annonce et en ont été saisis. Il faut voir la différence « planétaire » entre la manière dont un catéchumène (jeune ou moins jeune, l’âge n’y fait rien) pose des questions et manifeste sa joie, sa surprise, son enthousiasme…et le ton des demandes de baptêmes… ou de mariages par bien des parents qui paraissent si lointains de tout cela, le ton monotone de bien des catholiques de nos paroisses qui parlent de leur « foi » – quand ils en parlent, d’ailleurs ils disent plutôt religion – comme d‘une chose extérieure à eux, imprécise, complexe ou dure à vivre…toujours dans la morale.
Chez nos contemporains, cette foi n’apparaît plus ou à travers des caricatures… issues de nos manières de dire et de vivre et de nos réductions à nous, distillées depuis bien longtemps, maladroitement dans la culture. Issues aussi des caricatures assénées sans cesse par les média dans une véritable entreprise de démolition.J’aime beaucoup Chateaubriand que je trouve très lucide à une période cruciale de notre pays – la Révolution française et sa suite – et je lui rends hommage d’avoir réhabilité notre foi en 1802 avec « le Génie du christianisme ». Mais je dois remarquer qu’il dit « christianisme » et pas « foi chrétienne » comme moi je dis. Et ce n’est pas seulement une affaire de vocabulaire : c’est tout un programme ! (à suivre !)
AVEC LES APÔTRES REMPLIS DE JOIE
NOUS TE BENISSONS CHRIST RESSUSCITE
TU NOUS DONNES LA VIE.
Les âmes de tes enfants sont dans la main de Dieu
Comme Toi ils ont paru mourir aux yeux du monde
Mais au jour de Ta visite, ô Christ Ressuscité
Ils resplendiront comme la flamme qui brille dans la nuit.
Le texte du couplet fait allusion au passage du livre de la Sagesse 3/1-7, premier texte qui parle avec certitude d’une vie au-delà de la mort : « Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable » (Sg 2/23)
Dans la nuit, mon âme T‘a désiré
Et mon esprit en moi Te cherche dès l’aurore Psaume 62
Ouvre mon cœur à l’intelligence de Ta Parole Une des nombreuses demandes du Ps 118
Que tout le jour nous puissions louer Dieu.
Le char est arrêté et Philippe baptise l’eunuque éthiopien de la reine Candace.
Lecture du livre des Actes des Apôtres 8/26-40, c'est ici
Commentaire
La première route de l’Evangile après la dispersion provoquée par la lapidation d’Etienne, était vers le Nord, en Samarie.
La seconde route de l’Evangile est celle qui part vers Gaza, vers le Sud Ouest.
C’est encore le diacre Philippe que nous suivons.
v. 26 : C’est l‘Ange du Seigneur – manière respectueuse de parler de Dieu – donc Dieu lui-même qui guide Philippe sur cette route.
v. 27 : Philippe part « aussitôt ». Admirable de docilité l’inspiration divine.
v. 27-28 : on nous présente un fonctionnaire éthiopien sur son char. Il revient d’un pèlerinage à Jérusalem et au fond de son char, il lit le prophète Isaïe.
D'après l'histoire biblique, mille ans avant la venue du Christ, la reine de Saba (ancien nom de l'Ethiopie) rendit visite au roi Salomon à Jérusalem pour éprouver sa sagesse. Le voyage s'effectua "avec un grand faste, avec des chameaux chargés d'épices et de beaucoup d'or et de pierres précieuses" (1 Rois 10,1-13). La Bible ne dit rien de plus mais l’histoire éthiopienne raconte que le roi Salomon s'éprit de la reine et, de leurs amours, naquit un fils. Le fils devint roi d'Ethiopie sous le nom de Ménélik 1er et fonda la dynastie du Lion de Juda dont se réclamèrent les rois d'Ethiopie jusqu'à l'empereur Haïlé Sélassié mort en 1975.
Les contacts entre l'Ethiopie et le pays d'Israël sont souvent soulignés par les prophètes et l’Ethiopie – sous le nom de Saba - est associée à l’histoire sainte : ainsi, Isaïe parlent de "ceux de Saba qui viendront offrir l'or et l'encens en chantant les louanges du Seigneur" (Isaïe 60,1-6). Des siècles avant la naissance du Sauveur, le psaume 71 de la Bible annonce lui aussi prophétiquement la venue du Messie et l'adoration des rois de Saba au verset 10.
Ce fonctionnaire qui était venu à Jérusalem et lisait Isaïe, est bien un fidèle du Seigneur, membre du judaïsme éthiopien issu de Ménélik.
v. 29 - 30 : L’Esprit saint guide précisément Philippe et l’invite à rejoindre le char. Il entend l’eunuque lire le prophète : à l’époque on lisait à haute voix et les règles en Israël étaient strictes pour la lecture de la Parole de Dieu : tout devait être prononcé à haute voix et distinctement. Et Philippe prend l’initiative : comprends-tu ce que tu lis ?
v. 31 - 33 : L’eunuque fait une excellente réponse : comment comprendre, je n’ai pas de guide ? C’est vrai, on ne peut pas lire a Bible seul. Il faut un maître – un guide – qui transmette le sens patiemment élaboré par la réflexion des maîtres et la prière des saints.
Le passage lu par l’eunuque Is 53/7-8, extrait du 4ème chant de serviteur souffrant... et d’après le texte donné par St Luc, c’est dans la version grecque de la Septante que ce fonctionnaire lit l’Ecriture. (note s de la TOB) ;
v. 34 : comme toujours, les catéchumènes posent les bonnes questions, dans le mille !
« De qui parle le prophète : de lui ou d’un autre ? »
v. 35 – 36 : La porte est ouverte pour la catéchèse de Philippe. A partir de ce texte, Philippe lui annonce le Christ. Convaincu par la parole de Philippe dans laquelle agit la puissance de Dieu, l’eunuque demande : voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ?
v. 37 : est absent de nos textes.
La TOB dit : « le verset 37 est surtout attesté par de témoins occidentaux, dès le 2ème siècle. ». Il dut y avoir deux textes des Actes avec des variantes.
Voici ce verset : « Si tu crois de tout ton cœur, c’est permis. L’eunuque répondit : je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu. »
v. 38 : on arrête le char, Philipe et l’eunuque descendent dans l’eau pour un baptême par immersion. Philippe « le baptisa ».
v. 39-40 : Et comme à Emmaüs, Philippe disparait par l’Esprit Saint… pas de temps à perdre, l’essentiel est fait…Philippe se retrouve sur la route d’Azot – petite ville au nord de Gaza entre Gaza et Joppé - et faisant d’Azot son centre, il rayonne dans les villages aux alentours pour annoncer le Christ.
Quant à l’eunuque, il poursuit sa route « dans la joie » qui est le signe pascal et le signe majeur de la foi chrétienne : le chrétien vit dans la joie de son Seigneur. C’est la joie de la foi, peut-être augmentée, renforcée du départ si surprenant de Philippe.
Cantique des Romains 6/2-10
BAPTISES DANS LE CHRIST JESUS
C’EST DANS SA MORT QUE NOUS SOMMES BAPTISÉS
- Par le baptême, nous avons été mis au tombeau avec lui ; comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts, nous vivons nous aussi une vie nouvelle.
- Si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne.
- Le vieil homme qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché
- Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Car, ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus.
- La mort n’a plus de pouvoir sur lui : Sa mort fut une mort au péché une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant.
Baptême de l’eunuque de la reine Candace. Esquisse de Rembrandt
Commentaires
Seigneur renouvelle-nous, en profondeur, que nous vivions de ta joie, en tout instant de nos vies, en paroisse, dans les communautés dans lesquelles nous nous investissons, dans nos rencontres, dans nos familles et alors peut-être que nos enfants -qui soi-disant ne croient plus - commenceront à réfléchir. Oui la joie malgré les difficultés de la vie.
Oui, comme dit Christine ,qui , j'en suis témoin, en déborde... vivons ds la joie malgré les difficultés , ce qui n'est pas le + facile...mais possible car cette joie est une certitude profonde... Elle ne vient pas de nous -même mais est un signe donné par l'Agneau pascal, un fruit majeur de l'Esprit Saint.
Et , si on nous demande d'où nous vient cette allégresse si "surprenante", on pourra témoigner , même si ça dérange, de Celui qui en est la Source.
"On ne peut lire la Bible seul, il faut un maître , un guide qui en donne le sens , patiemment élaboré par les maîtres précédents et par la vie des saints"
MERCI p.Bombardier d'être pour chacun ce guide précieux (pour moi une bouée de sauvetage !) pendant ce confinement , guide qui donne un sens à l'Écriture et incite à prier tout en se nourrissant d'Elle...incite à quitter la périphérie de nous -même pour entrer dans la promiscuité du Maître.