Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mercredi Matin de la 6ème semaine de Pâques

Bien chers frères et sœurs du blog paroissial, nous suivons aujourd’hui Paul et Silas dans son voyage missionnaire en Grèce jusqu’à Athènes ; Luc nous transporte avec art dans ce milieu et nous y sommes. Je vous souhaite un heureux moment avec Paul, qui lui rencontre l’échec : cette évangélisation de la Grèce est un chemin de  croix pour Paul et ses compagnons ;

Bien  à vous

 

Le flash de la Résurrection

Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse. 
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres

« Comme Je vous ai aimés ». Voilà donc la mesure de l’amour : celui du Christ pour nous. St Paul, afin d’aider les Corinthiens à contempler cet amour du Christ, leur a laissé dans sa première épître un splendide portrait de l’amour du Christ, ajoutant comme introduction, «  J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, qui vient de Dieu, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. » Toute science, toute connaissance, toute foi même, tout don même…s’il manque l’amour qui vient du Christ, - « comme il nous a aimés » -, tout cela ne sert à rien !

 

Puis vient le portrait du Christ…

Son amour assume l’amour humain qui n’est pas mauvais, il vient déjà de Dieu

« L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant. »

 

Puis on entre dans une plus grande perfection de l’amour :

« L’amour ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai. »

 

Puis on entre dans la sphère proprement divine :

Dieu dans son amour, - tout dans la Bible et dans la vie du Christ en témoigne –
« supporte tout, 
fait confiance en tout,
espère tout, 
endure tout. »

 

Voilà comment nous devons aimer et comment nous le pouvons dans la grâce de cet amour donné par Dieu, dans la patience avec nous-mêmes, dans l’effort sans cesse recommencé, dans l’humilité de nos défaites confessées, dans le désir et la volonté de vivre en Christ comme Christ, en homme nouveau ressuscité.

 

HYMNE

LE CHRIST EST RESSUSCITE DES MORTS
PAR SA MORT IL A VAINCU LA MORT
AUX MORTS IL A DONNE LA VIE.

 

Comme Tu fus présent auprès de Tes apôtres
Daigne T’unir à ceux qui Te désirent.
Toi qui aimes les hommes, ô Miséricordieux
Garde-nous dans l’amour de Ton Père.

Donne à Tes serviteurs et à Tes servantes l’Esprit Consolateur
Dans la tristesse qui accable notre cœur 
Ne T’éloigne pas de nous dans nos afflictions
Préviens-nous toujours de Ton secours.

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres 17/15, 22-18/1, ICI

 

Commentaire

Ce que la Liturgie ne nous fait pas lire. 17/1-14. Si cela vous semble trop de faire tout le parcours, rendez-vous au verset 15 !

 

- v. 1 : Les apôtres quittent donc Philippes : ils empruntent la Via Egnatia dont nous avons déjà parlé. La première ville qu’ils traversent est Amphipolis à 60 kms de Philippes. La ville est située sur un site stratégique contrôlant la Via Egnatia, et donc tout le transport qui s’y fait, or, argent et bois, entre autres. Ils ne font que passer. Ils repartent vers Apollonie 45 kms plus loin. Comme à Amphipolis, cette cité na pas de communauté juive. Les apôtres ne font donc que passer. Mais aussi Paul ne va que dans les villes romaines comme dans le premier voyage. Ils passent ces villes grecques sans s’arrêter.

3.png

Le site d’Amphipolis. (photo « en chemin avec St Paul »)

- v. 2 : Et ils arrivent à Thessalonique. La ville est située dans un amphithéâtre naturel, au pied de la montagne et dans un golfe Cette cité de 200 000 habitants au temps de Paul est un centre de commerce et de communication importante à la jonction de la Via Egnatia et de la route au nord du Danube. C’est la plus grande ville de Macédoine. Son port est très important. Il y a une communauté juive dans la ville mais aussi des romains  (magistrats et fonctionnaires,) « des trafiquants italiens organisés en corporations, marchands orientaux qui avaient introduit dans la ville les dieux syriens et égyptiens. Que d’antagonismes ethniques, sociaux, culturels »  dans cette cité comme à Bérée où Paul ira ensuite.

D5-B1-Photo-Dimitris-Georgitzikis.jpg

Le mont Olympe de l’autre côté de la baie, à 80 km à vol d’oiseau. Les grecs en avaient fait la résidence des dieux.

- v. 2 - 3 : Paul prend contact avec la communauté juive et la « disputatio juive » commence entre fidèles : à partir de l’Ecriture, Paul les convainc de la véracité du Christ comme Messie souffrant et Ressuscitant. Dans cette communauté juive, il y avait de nombreux Samaritains, comme partout le long de la côte, « impliqués dans le commerce des tissus de luxe ».

 

- v. 4 : Certains juifs se laissent convaincre mais aussi des païens –  déjà  de foi juive donc appelés adorateurs de Dieu  - et des femmes de la Haute société. St Luc ne perd jamais une occasion de mentionner le rôle des femmes, en particulier de celles qui sont plus libres, celles de la haute société, qui ont joué un grand rôle dans l’évangélisation. Beaucoup, déjà attirées par la foi juive ou les nouvelles religions orientales, se tourneront vers la foi chrétienne et en seront des apôtres efficaces. St Luc était sans doute de ce milieu. Paul s’attacha dans cette ville de Thessalonique Aristarque qui deviendra son collaborateur dans le 3ème voyage, compagnon d’une de ses captivités. Il resta en Palestine durant la captivité de Paul à Césarée et l’accompagna ensuite dans son voyage à Rome. Le succès de cette mission se répandit dans la région  comme l’écrit St Paul : « Et ce n’est pas seulement en Macédoine et en Grèce qu’à partir de chez vous la Parole du Seigneur a retenti, mais la nouvelle de votre foi en Dieu s’est si bien répandue partout que nous n’avons pas besoin d’en parler. En effet, les gens racontent, à notre sujet, l’accueil que nous avons reçu chez vous. »

 

- v. 5 : Cela finit toujours de la même façon : les juifs non chrétiens deviennent furieux et ameutent qui ils trouvent pour faire chasser Paul. Une fois, c’est la haute société, ici à Thessalonique ce sont des « vauriens qui traînaient les rues », déjà ! On ameute la foule qui est heureuse de faire quelque chose et on se dirige vers la maison de Jason où logent les apôtres. Jason, l’hôte de Paul,  – son nom est Josué, hellénisé en Jason – est un parent de l’apôtre, juif hellénisé que nous retrouverons à Corinthe plus tard. Le désir des juifs furieux est de traduire Paul et Silas devant l’assemblée du peuple.

 

- v. 6-9 : Ne trouvant pas les apôtres, c’est Jason qu’ils traînent devant les politarques. Les juifs « crient » pour accuser les apôtres de soulever le monde entier et Jason les accueille !! Et nous retrouvons la vieille accusation devant Pilate : « Tous ces individus agissent à l’encontre des édits de l’empereur ; ils prétendent qu’il y un autre roi, Jésus. » ! Cet argument impressionne les politarques : Jason dut payer une caution pour « les autres » - Paul et Silas  afin d’être libérés.

 

- v. 10 : Même scénario, les frères chrétiens de la ville font partir de nuit les apôtres et ils se rendent à Bérée à 73 kms (2 jours de marche) à l’ouest de Thessalonique. Paul dans sa 1ère épître aux Thessaloniciens se rappelle sa première venue à Thessalonique : « Frères, vous le savez bien vous-mêmes, notre venue chez vous n’a pas été inutile. Nous venions de souffrir et d’être outragés à Philippes, comme vous le savez ; nous avons cependant trouvé en notre Dieu pleine assurance pour vous annoncer, au prix de grandes luttes, l’Évangile de Dieu. Alors que nous aurions pu nous imposer en qualité d’apôtres du Christ, au contraire, nous avons été pleins de douceur avec vous, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous aurions voulu vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais jusqu’à nos propres vies, car vous nous étiez devenus très chers. Vous vous rappelez, frères, nos peines et nos fatigues : c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous, que nous vous avons annoncé l’Évangile de Dieu. » 

Paul donc, quand il séjournait dans une ville pour la mission travaillait de nuit son métier de tisserand pour subvenir à ses besoins. 

Néanmoins, Paul commence à mesurer que si cette façon d’évangéliser porte des fruits, sa prédication en fait, reste marginale. Nous verrons plus tard le changement total qu’il opérera à Ephèse.

 

Le voici donc maintenant à Bérée.

C’est une ville de vétérans romains et de commerçants sur la route de Rome. Paul y avait de la famille, Sosipatros. « Paul disposait incontestablement de bonnes adresses en Grèce. Outre ses relations d’affaires, il y comptait des parents bien que la population juive soit plutôt dispersée dans ces régions… il y avait Jason à Thessalonique, Sosipatros à Bérée, Lucius à Cenchrés le port de Corinthe. » A Bérée, siégeait la représentation provinciale et donc l’élite de la région.

 

- v. 11-12 : Paul annonce le Christ aux juifs dans leur synagogue. Ils sont plus courtois que ceux de Thessalonique. Chaque jour, après son travail de tisserand,  Paul les rejoint et discute des Ecritures et du Christ avec eux. Résultat : beaucoup devinrent croyants, de femmes de haut rang, « en nombre appréciable » !

 

- v. 13- 15 : Et le même scénario se reproduit !. Les juifs de Thessalonique font une descente à Bérée. Mais là on ne tarde pas : vite on fait partir Paul vers la mer pour trouver un bateau tandis que Silas et Timothée restent à Bérée avec les frères avant de rejoindre Paul à Athènes

5.png

Le parcours maritime de Paul pour se rendre à Athênes.

 

- v. 16 – Athènes. 

« Un homme de Tarse… ne pouvait voyager en Grèce sans visiter Athènes : l’enfance des tarsiens était bercée par l’éloge d’Athènes et de sa grandeur, tant cette cité de Tarse qui venait de s’élever au rang de ville universitaire, prétendait rivaliser en tout avec l’antique métropole des lettres, Athènes. La culture qu’il avait acquise dans son milieu d‘origine poussa l’apôtre à venir découvrir … et goûter une atmosphère intellectuelle dont on lui avait tellement vanté le caractère stimulant. » A cette curiosité bien légitime qu’évoque ce passage de MF Baslez, on peut aussi ajouter je pense sans se tromper, le légitime désir de Paul d’annoncer le Christ dans la capitale intellectuelle de la Grèce.

Car Athènes à l’époque de st Paul est déchue de tout pouvoir politique par les Romains qui l’ont conquise. Mais la ville reste un centre universitaire et le haut-lieu de la culture grecque… même si cela commence à baisser au profit d’Alexandrie Au v. 21, Luc écrit : « Tous les Athéniens, en effet, ainsi que les étrangers de passage, ne consacraient leur temps à rien d’autre que dire ou écouter la dernière nouveauté. » Ne serait-ce pas un signe de décadence ?

 

Pendant un certain temps, Paul arpente Athènes. Le Juif qu’il est en offusqué du nombre de temples et d’idoles que contient cette ville.

 

- v. 17 : Il s’entretient avec les Juifs, à la synagogue, et va également tous les jours sur l’Agora, discuter avec les passants, les philosophes épicuriens et stoïciens. « Il participe à tous ces échanges impromptus qui faisaient le charme d’Athènes… Partout, sur les routes, des étudiants lisaient leurs livres, répétaient leurs discours ou organisaient des débats avec les philosophes. » Paul a étudié à Tarse la philosophie, notamment le stoïcisme dont son université était le haut lieu. 

Mais Paul leur annonce la foi et la Résurrection… Les remarques relevées par Luc montre la « curiosité de surface » de ces « philosophes » : « Que veut cette Jacasse ?... il prêche des divinités étrangères … ».  Cela vaut ce qui se dit de nos jours ! (v. 18)

 

- v. 19-33 : le discours devant l’Aréopage. Paul intrigue, on veut vérifier ce qu’il dit !

Paul se retrouve donc sur la colline de l’Aréopage à côté de l’Acropole, devant le conseil qui est l’autorité, « le principal organe de gouvernement » en manière universitaire, religieuse et culturelle de la ville. C’est la compétence religieuse qui est sans doute sollicitée ici.

 

Paul, dans un discours finement ciselé, cherche un point d’appui à son message : il le trouve dans l’autel « au Dieu Inconnu » qu’il a trouvé dans la ville. Il se présente comme le messager qui révèle qui est ce Dieu Inconnu.

Il montre comment Dieu ne peut pas habiter des temples humains et qu’il est radicalement différent, « source de la vie, du mouvement et de l’être » (v. 25 et 28 phrase inspirée d’Epiménide (poète crétois du 6ème av. JC) ) A l’appui, il cite un poète stoïcien – Aratos – « car nous sommes de sa race » (poète de Cilicie patrie de Paul, du 3ème siècle av JC). Citations qui lui permettent de dénoncer ensuite la représentation de Dieu en or, argent, marbre …(v. 29).

Mais ce n’est qu’entrée en matière, « captatio » de l’assemblée. Paul annonce ensuite le mystère chrétien, frontalement comme on le fait toujours dans les Actes : il annonce le jugement fait avec justice « par l’homme que Dieu a désigné  comme il en a donné la garantie à tous les hommes en le ressuscitant d’entre les morts ». (v. 31) Extraordinaire proclamation.

 

- v. 32-33 : échec net et claquant, moqueur. « Nous t’entendrons parler là-dessus un autre jour ».

 

- v. 34 : échec relatif cependant : On nous donne des noms de quelques convertis : Denys c’est-à-dire Dyonisios, membre du conseil qui deviendra la responsable de la communauté locale et Damaris, une femme « et quelques autres. »

« Le christianisme d’ailleurs se développera assez rapidement à Athènes où il n’y avait jamais eu de communauté juive organisée. Et ce fut un christianisme d’intellectuels : Athènes produisit les premiers apologistes chrétiens, au milieu du 2ème siècle auprès de l’empereur : Aristide pour Hadrien et Athénagoras pour Marc-Aurèle. »

 

Voilà Paul seul à Athènes avec cet échec. Il est heureusement bientôt rejoint par Silas et Timothée. Luc ne nous le dit pas dans les Actes mais nous le savons par Paul dans sa 1ère épître aux Thessaloniciens.

Les commentaires sont fermés.