Evangile de La Croix Glorieuse
St Jean 3
Nous sommes donc dans le chapitre 3 de l’Evangile de St Jean. C’est l’entretien de Jésus avec Nicodème et une catéchèse sur le baptême.
Dans un premier temps, Jésus a enseigné à Nicodème que pour entrer dans le Royaume de Dieu il faut « renaître d’en haut, de l’eau et de l’Esprit Saint. » Le baptême est donc présenté par Jésus comme une nouvelle naissance : la première naissance est terrestre, la seconde d’eau et d’Esprit est « d’En Haut », céleste.
Dans un second temps, aujourd’hui, Jésus relie ce baptême – cette nouvelle naissance - à la Croix, à son mystère pascal. Il le fait en évoquant l’épisode du livre des Nombres que nous avons lu en 1ère lecture : le serpent de bronze élevé dans le désert. « Le fils de l’homme sera élevé » comme le serpent de bronze dans le désert.
Reprenons un instant la 1ère lecture : Israël a péché contre le Seigneur en Nombre 21 : enfermé dans le terrestre, il se plaint de la nourriture mauvaise du désert et regrette celle de l’Egypte. Le serpent représente ici le désir humain qui depuis le refus d’Adam d’entrer dans l’Alliance de Dieu, est rampant, terrestre. Le serpent rampe, mange de la poussière, a son habitation dans la terre… image du désir matérialiste des hommes. Ce qui guérit, c’est de dresser vers le Ciel ce désir : un serpent brûlant, de bronze, dresse/élevé sur un mât exprime cette élévation et la guérison. Ainsi ont lu le texte nos frères aînés d’Israël et les Pères de l’Eglise.
Jésus parle donc de sa croix – d’une manière encore voilée –en évoquant cette scène du désert. Il faut surtout remarquer qu’il emploie le mot « élevé ». C’est le mot de la fête d’aujourd’hui. !
« Elevé » : Jésus ne sera donc pas lapidé – c’est-à-dire jeté à terre et enfoui sous les pierres, châtiment de blasphémateur – mais « élevé sur la croix, dressé vers le ciel sur le bois. » Il dira plus tard : « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi »… mais plus encore : « Quand j’aurai été élevé de terre, vous saurez que JE SUIS » Jésus nous dit donc que son « élévation » sur la Croix sera le lieu de la révélation de sa divinité. Il s’applique le Nom de Dieu imprononçable. Voilà la Gloire de Dieu : la gloire de Dieu c’est le rayonnement de son Etre, c’est le dévoilement de son Etre : sur la Croix comme un nouveau buisson ardent, la Gloire de Dieu rayonne : l’Amour infini de Dieu éclate, son amour fou pour les hommes se manifeste. Il a aimé les siens jusqu’au bout !
Ainsi la Croix est le lieu delà Révélation ultime de Dieu : En Jésus Dieu se montre totalement comme Amour. Au buisson, il a dit « JE SUIS » et sur la Croix – nouveau buisson ardent - par cette offrande de lui-même, il complète, achève la révélation : « JE SUIS AMOUR ».
C’est pour quoi Jésus, après avoir annoncé son élévation glorieuse sur la Croix, ajoute – et chaque mot porte - : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »