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Epître aux Philippiens 1/20-24.27

25ème ordinaire C

            Je vous propose ce matin de méditer sur l’extrait de l’épître aux Philippiens que nous venons d’entendre.

 

            Philippes : une cité de Grèce évangélisée par St Paul et son équipe en 49-50. L’Esprit Saint les avait empêchés de suivre leur intuition missionnaire et les avait peu à peu orientés vers la Grèce jusqu’au songe que reçut Paul : Un Macédonien lui apparaît et lui demande de venir leur annoncer l’Evangile. Aussitôt Paul passe à l’action et le voilà à Philippes, une cité romaine composée de colons sédentarisés, cultivateurs de petits domaines et d’une petite communauté juive qui n’a même pas de synagogue et se réunit hors les murs au bord de la rivière.

            C’est là au bord de l’eau qu’il rencontre Lydie, une négociante en pourpre de Thyatire qui devient chrétienne, reçoit le baptême et accueille Paul et ses compagnons dans sa demeure. Des remous dans la cité conduisent Paul en prison, puis, libéré, à quitter la ville.

            Mais Paul restera toujours en relation affectueuse et joyeuse avec cette petite communauté qu’il a confiée à Epaphrodite un de ses compagnons.

            Paul  écrit la lettre que nous lisons depuis une prison. Où est-il emprisonné ? Pas à Philippes, ni à Césarée où il sera prisonnier 2 ans mais plus tard ni à Rome, encore après. Il reste Ephèse où il fut détenu dans des conditions que nous ne connaissons pas. La proximité entre Philippes et Ephèse explique qu’Epaphrodite ait pu venir apporter à Paul, totalement démuni, de l’argent que lui donnent les chrétiens de Philippes – c’est les seuls dont il acceptera d’être aidé -. Epaphrodite va repartir et Paul lui donne la lettre qu’il a écrite pour ses amis de Philippes. C’est donc en 55-56 que Paul l’a dictée.

            Paul commence sa lettre par une prière d’action de grâce pour la communauté à laquelle il écrit : « Je rends grâce à mon Dieu chaque fois que je pense à vous. » Paul parle souvent ainsi et cela montre la relation normale entre une communauté et son pasteur : le pasteur rend grâce pour la communauté qu’il sert, qui est l’Eglise, il connaît chacun, rend grâce pour les dons divers de chacun… même s’il sait aussi les défauts mais ce n’est pas cela qu’il regarde mais la beauté de sa communauté. Il rend grâce « à cause de la part qu’ils prennent dans l’annonce de l’Evangile » par la prière et les dons. Comme toujours chez Paul tout est orienté vers l’annonce de Jésus.

            Puis la prière se fait demande : « que les Philippiens débordent d’amour encore davantage pour qu’ils reçoivent clairvoyance, pleine intelligence et discernement sur ce qu’il convient de faire. C’est dans l’amour divin reçu que l’on voit clair dans sa vie et qu’on peut discerner ce qui convient.

            Puis cette lettre de confidence, d’intimité familière permet à Paul de se confier : au fond de sa prison, il réfléchit,  cherche justement ce qui lui convient ! Et éclate cette phrase magnifique : « Pour moi vivre, c’est Christ et mourir m’est un avantage ». Voilà le désir profond de Paul, voilà son cœur, voilà son trésor. Son cœur est tout entier possédé par le Christ. Cet homme de 45 ans a été possédé par le Christ depuis Damas et le Christ fait tout son bonheur, toute sa vie, toute sa passion.

            Je rapproche ce cri de st Paul : « Pour moi, vivre c’est Christ » de ce que dit Jésus : « Là où est ton trésor, là sera ton cœur »… et de ce que dit le psaume : « Dieu hait les cœurs partagés ». Voilà la question pour chacun de nous aujourd’hui : Jésus est-il mon centre, mon trésor ? Un peu, beaucoup, pas du tout, avec autre chose … Il n’y a pas mieux comme question pour commencer une année pastorale qui est intitulée : « Aimer le Christ » Occasion de faire le point en vérité ! Sans faire semblant et en me racontant des histoires !

            Paul désire partir avec le Seigneur mais il hésite car il sait qu’il peut encore faire du bien aux communautés qu’il a fondées. Alors il balance …mais en le disant aux Philippiens, il découvre que Dieu attend qu’il reste avec eux pour « leur faire du bien ». C’est toujours le Christ au centre mais la modalité est différente.

            Frères et sœurs, les moments que nous vivons sont des moments de vérité. Si tout s’est effondré comme nous le voyons, c’est qu’il ne restait plus que l’apparence de la foi chrétienne…un peu comme lorsque nous avons ouvert le cercueil du 1erévêque fondateur du diocèse de Madagascar où j’étais : l’évêque était entier …  comme si on venait de l’y mettre… puis en quelques minutes, à l’air, tout s’est effondré ... un petit tas de poussière au fond du cercueil.

            C’est le moment de vivre notre foi en vérité et toute notre foi. … quelle que soit l’heure où nous nous y mettons ! L’Evangile de ce jour nous a répondu.

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