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SAMEDI 7 NOVEMBRE

Méditation du matin.

 

Epitre aux Philippiens 4/2-19. On lit tout !

 

 

 

v.2-3 : Il y a des difficultés dans la communauté de Philippes entre deux chrétiennes… tiens donc ! Et la tob souligne que Paul s’amuse un peu en jouant sur leurs deux noms : Ev-odie = chemin facile et syn-tiche= rencontre ! « Paul semble souligner d’un sourire le contraste entre leurs noms et leur conduite ! » (note o) Et pourtant ce sont des dames de qualité que le verset 3 nous présente comme ayant lutté avec Paul pour l’Evangile. La brouille doit être quand même un peu profonde pour que Paul demande à un homme Syzygos (= compagnon) - en jouant encore sur son nom - de les aider à retrouver la concorde. Evodie et Syntiché faisaient partie de l’équipe missionnaire avec Clément et d’autres collaborateurs. Leur fidélité dans le travail évangélique les fait « être inscrits tous dans le livre de vie » (voir Apocalypse 21/27).

 

v.4-7: un nouvel appel à la joie si fréquent dans cette épitre… et deux fois de suite avec insistance ! Il s’agit donc d’une joie spirituelle c’est-à-dire donnée par l’Esprit et « rayonnée » par nous. Cela n’a rien à voir avec une joie née des événements humains, ou bien l’expression d’un caractère optimiste. C’est une joie que même les événements douloureux ne nous élèvent pas. Une joie fondée sur la foi, sur la certitude d’être dans la main de Dieu qui prend soin de nous, qui nous est toujours présent et prompt à nous faire du bien.(cf le Seigneur est proche un peu plus loin)

Une exhortation à la bonté pour tous les hommes comme signe de la vie chrétienne.

Une affirmation : le Seigneur est proche ! « Ne soyez inquiets de rien »
Voilà bien une parole pour aujourd’hui… où l’inquiétude est partout comme son contraire, l’insouciance et l’indifférence. St Paul vise donc aujourd’hui l’inquiétude qui habite naturellement le cœur de l’homme, plus ou moins selon les tempéraments. Mais la suite du texte qualifie cette inquiétude… « mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. » Il s’agit de rejoindre le désir de Dieu. « Père, entre tes mains je remets mon esprit » prie le Christ au moment de mourir. Ma prière est nourrie de ma fragilité que je connais, de ma faiblesse morale mais aussi physique, de mes impasses personnelles… Le dépassement de l’inquiétude, la maîtrise de l’inquiétude pour qu’elle ne nous submerge pas, se fait par la prière, par l’abandon à Dieu, par la remise de soi, des siens à Dieu. « priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes » mais attention ! Le juif Paul, fort de l’expérience biblique de la prière, ajoute « tout en rendant grâce » : là est toute la différence. Je rends grâce car je sais dans la foi que Dieu prend soin de moi et de ceux pour qui je prie, d’une manière que je ne peux imaginer. Ma prière n’est pas dubitative, lancée « au pire des cas », « on ne sait jamais après tout » … mais exprimée avec foi et conviction, elle baigne dans la confiance…et alors comme poursuit St Paul « Et la paix de Dieu qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » La Paix de Dieu, la Paix qui vient de Dieu et non pas du monde, des logiques du monde, des spéculations du monde, des informations agitées et contradictoires du monde, mais du cœur de Dieu même.

 

v.8-10 : la prière et la remise à Dieu qu’elle comprend, est première, fondamentale,  mais elle doit être suivie d’une action cohérente avec cette prière. C’est pourquoi st Paul poursuit : « Enfin, mes frères, tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le en compte. » Cette prière confiance, cette remise de soi à Dieu s’accompagne d’un comportement « vrai, noble,  juste, pur, vertueux, méritant des éloges ». Ce comportement, cette manière d’être est en harmonie avec la prière et la confiance, il fait passer dans les actes la responsabilité que j’ai prise en demandant à Dieu telle ou telle chose et en lui confiant la personne pour qui j’ai prié ; je ne vis pas d’une manière contraire à l’intention de ma prière. 

Le caractère rationnel de cette attitude est bien souligné par Paul dans cette énumération de qualités qui lui vient directement de la philosophie stoïcienne qu’il a étudiée à Tarse. Qualités, assumées dans le Christ comme le dit Paul : « Ce que vous avez appris et reçu, - ça c’est dans la philosophie grecque - ce que vous avez vu et entendu de moi, - ça s’est dans la prédication christique de Paul - mettez-le en pratique ». Donc, ma relation à autrui, à ceux pour qui j’ai prié, doit donc être marquée par la vérité, la noblesse d’âme, la pureté d’intention, la vertu, la raison, tout cela dans l’Esprit du Christ, … vertu et raison, réalités si peu aimées aujourd’hui !

C’est alors que  « le Dieu de la paix sera avec vous. » Par deux fois, cette paix est mentionnée dans le texte … comme l’opposé de l’inquiétude ! Mais on voit ce que cette paix suppose pour être réelle et reçue d’en haut : une prière confiante – dans l’action de grâce – et responsable devant Dieu et une action responsable elle aussi, cherchant toujours le meilleur, comme disait le même St Paul dans la 1ère  épître aux Corinthiens : « Recherchez donc avec ardeur les dons les plus grands. Et maintenant, je vais vous indiquer le chemin par excellence. » 

La lutte contre l’inquiétude qui habite nos cœurs et qui doit être assumée, passe donc par la double action de la prière confiante et de l’attitude quotidienne, cohérente, réfléchie, maîtrisée et raisonnable. Nous en avons beaucoup besoin aujourd’hui.

 

v.10-16 : Paul remercie les Philippiens pour les dons en argent qu’ils lui ont fait quand Paul était complètement dans la gêne (v. 15-16). Paul y exprime avec beaucoup de tact et d’équilibre à la fois la frugalité de sa vie et son habitude à manquer et en même temps sa gratitude émue pour la gentillesse des Philippiens. Dans ce passage si bellement humain, tout à coup le ton s’élève : « je peux tout en Celui qui me donne la force » v.13). Sa constance n’est pas stoïcienne) humaine – elle est spirituelle, don de Dieu.

v.17 : Paul a sa joie dans le cadeau reçu mais aussi, surtout ?, dans le fait que le cadeau fait par les Philippiens les fait progresser dans leur vie chrétienne par la pratique du don gratuit dans une société romaine où la pratique du don était faite pour sa gloire personnelle. C’est pour quoi au v. 18, le don des philiipiens est présenté « comme un sacrifice, parfum de bonne odeur » (langage sacrificiel de l’Ancien Testament). Dieu répondra à cette offrande par l’action de « combler magnifiquement » les donateurs.

 

v.21 : salutations réciproques. La maison de César c’est-à-dire « tout le personnel au service de l’empereur, militaires, fonctionnaires, esclaves et affranchis) (tob note f)

 

 

Méditation du soir

 

Evangile de Jésus christ selon St Luc 16/9-15

 

Nous avons dans ce passage une série de sentences reliées par une chaîne de mots-crochets : injuste, fidèle, mamon… dans la suite de la parabole d’hier et de la thématique de ce chapitre : l’argent.

 

Texte particulièrement rude.

 

L’Argent (ou en général la possession des biens) – avec un grand A comme une idole car tel est le danger de l’argent qu’il peut devenir facilement une idole pour l’homme  – l’Argent est donc – selon les traductions - « une moindre chose » « une petite affaire » (v.10). Il est « trompeur », « malhonnête » (v.11), il est « étranger à l’homme », « extérieur » (v.12)

 

v. 11 : « si donc, vous n’avez pas été dignes de confiance dans la gestion de l’argent malhonnête, qui vous confiera le Bien véritable ? » Vous noterez bien que le verbe « servir » vaut pour l’ l’argent comme pour Dieu : le verbe appartient au vocabulaire cultuel ; on peut en effet, « rendre un culte » à son argent ou à la possession.

 

v. 13 : l’argent est donc un « maître » comme le singe de Dieu : donc, de la même manière qu’on ne peut pas servir deux maîtres à la fois, on ne peut pas servir Dieu et l’argent.

 

v.14 : les pharisiens ricanent, tournent Jésus en dérision… Car ils aiment l’argent ! … Selon le principe biblique, que le juste est béni de Dieu, le riche est donc un juste, béni de Dieu. C’est sûr que ce que dit Jésus n’a rien à voir avec cette vision de l’ancien testament… qui par ailleurs, demande au riche de donner au pauvre.

 

v.15 : Alors Jésus interpelle vivement les pharisiens, du moins certains qui font les justes mais aiment l’argent, et il leur assène : être riche est « prestigieux » aux yeux des gens mais « abominable » ou une « ignominie » selon les traductions aux yeux de Dieu !

 

 

Jésus frappe un peu fort…cela veut dire qu’à ses yeux c’est une question grave. L’est-elle autant à mes yeux ? Mon rapport à l’argent, aux biens… ? Et face à la frugalité paulinienne ? face au don généreux des philippiens …  et face au ricanement de certains pharisiens ?

 

Commentaires

  • *Je fréquente assez régulièrement un centre diététique pour une perte de poids .Ca ne marche pas à tous les coups , mais je ressens une fierté légitime quand mon prénom est inscrit au" Tableau"...
    De même , j'aime beaucoup l'image du Livre de vie. Que le Seigneur m'accorde la grâce de m'accorder en chemin avec celui ou celle avec le(la)quel(le) je suis "en froid" pour y entrevoir mon nom inscrit....comme un couronnement de mes efforts et de Ses dons.
    **On doit viser la cohérence , l'harmonie ,entre le dire , les mots de la prière , et le faire , mais ne pas à mon avis se désoler si on n'y arrive pas tout de suite, ou même jamais.
    De la tolérance , de la patience envers notre pauvre moi, comme le préconisé st François de Sales.
    Tout en voulant nous emmener plus loin, Dieu nous aime d'abord tels que nous sommes.
    Ne pas attendre d'être parfait pour s'engager à aimer ,sinon on n'aimera jamais.

  • Bonsoir Jacques
    Dans Luc 16/9 nous butons un peu sur la première phrase : "Faites-vous des amis avec l'argent malhonnête afin qu'au jour où il viendra à manquer, ceux-ci vous accueillent dans les demeures éternelles".
    Faut-il interpréter que l'argent reçoit la terminologie de malhonnête lorsqu'il nous éloigne de l'Amour et du partage... et qu'en revanche, "ceux" qui nous accueilleront dans les demeures éternelles seraient ceux qui auraient bénéficié de notre argent, par souci de justice et de partage. Pouvez-vous nous éclairer. Merci.

  • Chers amis, je crois qu'il faut comprendre ainsi: l'argent est malhonnête -trompeur- en ce sens qu'il peut devenir 'une idole tyrannique.
    Le moyen le plus sûr est de s'en servir avec astuce comme le gérant pour faire le bien autour de nous. Alors, ceux à qui nous aurons fait du bien nous accueilleront dans les demeures éternelles du paradis comme les clients du gérant malhonnête l'accueillirent chez eux en remerciement dd ce qu'il avait fait.
    Avec mon amitié.

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