MARDI 10 NOVEMBRE

Prière du matin

 

3^ème jour de création (mardi) Création de la terre ferme.

 

Au troisième jour, la Voix du Seigneur a retenti sur les eaux 

« Que les eaux se rassemblent et qu’apparaisse la terre ! 

Il a foulé la mer te le grondement de ses flots 

Par sa Parole, Il fait germer toute verdure et tout arbre portant semence.

 

Par l’obéissance de Noé, Il a sauvé les hommes des eaux du Déluge 

Par la Foi de Moïse, il fit traverser la Mer Rouge à son peuple 

Et quand fut venue la Plénitude des temps

La Voix du Père a retenti sur les eaux du Jourdain 

Celui-ci est mon Fils Bien Aimé ! En Lui j’ai mis tout mon Amour 

L’Agneau de Dieu est baptisé dans l’eau pour nous sauver du péché et de la mort.

 

Il est élevé de terre sur l’arbre de la Vie planté sur le calvaire 

De son sein jaillit un Fleuve d’eau vive 

Fleuve de l’Esprit qui réjouit l’Eglise, Cité de Dieu 

Sur ses rives poussent toutes sortes d’arbres qui portent du fruit 

Et dont les feuilles guérissent le cœur de ceux qui ne connaissant pas le Christ.

 

Que celui qui a soit vienne et boive de l’eau de la Vie 

Qu’il entre dans la louange de ceux qui accompagnent l’Agneau 

Gloire, honneur et Puissance au Dieu Trois fois Saint pour les siècles des siècles. Amen !

 

 

Nous fêtons aujourd’hui Saint Léon le Grand.

Léon était originaire de la région italienne de la Tuscia. Il devint diacre de l'Eglise de Rome autour de l'an 430. Au cours de l'été 440, à la mort du pape Sixte III, Léon fut élu, recevant la nouvelle alors qu'il accomplissait sa mission de paix en Gaule. De retour à Rome, le nouveau pape fut consacré le 29 septembre 440. Son pontificat, dura plus de 21 ans, sans aucun doute l'un des plus importants de l'histoire de l'Eglise. A sa mort, le 10 novembre 461, le pape fut enterré auprès de la tombe de saint Pierre. 

Le pape Léon vécut à une époque très difficile : de nouvelles invasions barbares, le progressif affaiblissement en Occident de l'autorité impériale et une longue crise sociale avaient imposé à l'évêque de Rome d'assumer un rôle important également dans les événements civils et politiques. 

Un épisode de la vie de Léon est resté célèbre : en 452 le pape rencontra à Mantoue, avec une délégation romaine, Attila, chef des Huns, et le dissuada de poursuivre la guerre d'invasion par laquelle il avait déjà dévasté les régions du nord-est de l'Italie. Et ainsi sauva-t-il le reste de la péninsule. ! Mais au printemps 455 Léon ne réussit pas à empêcher les Vandales de Genséric, arrivés aux portes de Rome, d’envahir la ville sans défense, qui fut mise à sac pendant deux semaines… Toutefois, le  Pape obtint que le terrible sac épargnât les Basiliques Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Jean, dans lesquelles une partie de la population terrorisée se réfugia.

 

Nous connaissons bien l'action du pape Léon, grâce à ses très beaux sermons – une centaine - dans un latin splendide et clair - et grâce à ses cent cinquante lettres. Léon le Grand, constamment attentif à ses fidèles et au peuple de Rome, mais également à la communion entre les différentes Eglises et à leurs nécessités, fut le défenseur et le promoteur inlassable du primat romain, se présentant comme l'authentique héritier de l'apôtre Pierre. On le vit au Concile de Chalcédoine en 451 : les nombreux évêques, en grande partie orientaux, réunis étaient dans l’impasse pour parler du mystère du Christ : le Pape Léon envoya à l'évêque de Constantinople un important texte doctrinal qui s'intitule Tome à Flavien : le Pape y exprime dans un langage pur, limpide et simple la Foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme. Lu à Chalcédoine,  ce texte fut accueilli par les évêques présents avec une acclamation éloquente, dont la description est conservée dans les actes du Concile :  « Pierre a parlé par la bouche de Léon », s'exclamèrent d'une seule voix les Pères conciliaires. Léon montrait de cette manière que l'exercice du primat romain était alors nécessaire, comme il l'est aujourd'hui, pour servir efficacement la communion, caractéristique de l'unique Eglise du Christ.

Léon le Grand sut être proche du peuple et des fidèles à travers l'action pastorale et la prédication. Il anima la charité dans une Rome éprouvée par les famines, l'afflux des réfugiés, les injustices et la pauvreté.

Léon le Grand enseigna en particulier à ses fidèles que la liturgie chrétienne n'est pas le souvenir d'événements passés, mais l'actualisation de réalités invisibles qui agissent dans la vie de chacun. Tout cela s'inscrit dans un projet précis, insiste le saint pontife : en effet, de même que le Créateur a animé par le souffle de la vie rationnelle l'homme façonné avec la boue de la terre, après le péché originel, il a envoyé son Fils dans le monde pour restituer à l'homme la dignité perdue et détruire la domination du diable, à travers la vie nouvelle de la grâce. Il fut proclamé docteur de l’Eglise en 1754. (D’après une catéchèse de Benoît XVI le 5 mars 2008)

 

Méditation du matin

 

Epitre de St Paul à Tite 2/1-14

 

D’abord 1/10-16.  

 

v.10-12 : Paul évoque les difficultés que l’annonce de la foi chrétienne rencontre maintenant au sein des communautés. Ils sont « nombreux » ceux qu’il appelle «insoumis, vains discoureurs, trompeurs… surtout parmi les circoncis, donc les juifs devenus chrétiens et voulant imposer la pratique de la Loi juive aux chrétiens issus du paganisme. Cela bouleverse les familles… et il y a de l’argent là-dessous ! Au verset 12, Paul cite un auteur crétois… bien peu amène avec ses compatriotes !

 

v. 13-14 : Paul demande à Tite de ne pas flatter ce penchant culturel local qui va empoisonner la communauté.

 

v. 15-16 : Si « tout est pur pour les purs » (allusion à l’enseignement de Jésus en Lc 11/41 déjà cité par Paul en Rm 14/20) à l’inverse tout est souillé pour ceux qui le sont !

 

 

2/1-14 : 

 

Paul détaille un enseignement particulier et des attitudes spécifiques de Tite pour chaque âge de la communauté. On peut remarquer l’importance que Paul accorde à la vie familiale et aux devoirs accomplis à la maison. Cette pratique juive de la vie familiale morale et religieuse est transposée ici. S’enracine là l’idée des Pères de l’Eglise : la famille comme Eglise domestique. Nous avons un peu perdu cela mais je me réjouis de voir cet idéal vécu dans bien des familles de notre paroisse.

 

A partir du verset 11, comme toujours chez st Paul, on s’élève : il parle des familles de toute l’Eglise, de la grâce qui leur a été faite dans le Christ : un idéal apparaît : « vivre dans le temps présent avec réserve, justice et piété en attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ. » :

 

Réserve vis à vis du temps présent

Justice (dans les rapports humains) et piété avec Dieu

Bienheureuse espérance : cette formule est reprise à chaque messe après le Notre Père ! La vie chrétienne est tendue vers la venue du Christ à la fin des temps.

 

v.14 : regard sur l’œuvre de salut du Christ … et réaffirmation de l’idéal « pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. »

 

 

Méditation du soir

 

Evangile de Jésus Christ selon St Luc 17/7-10

 

Il n’y a pas à se glorifier du service qu’on accomplit pour le Seigneur ni à attendre de récompense. Nous ne sommes que des serviteurs inutiles … au sens où nous ne faisons que ce que nous devons faire… et nul d’entre nous n’est indispensable au service du maître.

 

St Jean Cassien fait même remarquer que nous ne pouvons même pas conserver notre acte de foi sans la grâce : Cassien évoque là la prière du Christ pour que la foi de Pierre ne défaille pas… (Luc 22/31) et le cri des apôtres que nous avons lu hier : « Seigneur augmente en nous la foi ! » (Luc 17/5-6)

 

A méditer pour notre humilité.    

A vérifier si notre service rendu à l’Eglise d’une manière comme d’une autre ne m’a pas monté à la tête. On parle beaucoup de l’abominable cléricalisme des prêtres… mais celui des laïcs en responsabilité le vaut bien ! Il y a de ces féodalités… je ne vise personne dans notre paroisse… ou tout le monde, comme une vigilance.