SAMEDI 21 NOVEMBRE

La Vierge monte au Temple, cathédrale de Milan

Chers amis, 

nous fêtons aujourd’hui la présentation de la Vierge au Temple. Belle fête intime. La Présentation de la Vierge Marie au Temple est une fête célébrée dans l’Eglise depuis le 8^ème siècle au moins (des homélies de St André de Crête, 740 ap JC, y font référence). Comme l’enfance de la Vierge n’est pas racontée dans les Evangiles, l’Eglise s’appuie sur la Tradition et notamment sur des textes du 2^ème  siècle attribués à Jacques le Mineur :

 

« Les mois se succédèrent pour la petite fille. Lorsqu'elle eut deux ans, Joachim dit : Menons-la au Temple du Seigneur, afin que s'accomplisse la promesse que nous avons faite, sinon le Tout-Puissant nous avertirait et l'offrande que nous lui ferions serait rejetée. Mais Anne répondit : Attendons la troisième année pour que l'enfant soit en âge de reconnaître son père et sa mère. Et Joachim répondit : Attendons ! Lorsque la petite fille eut trois ans, Joachim dit : Appelez les filles d'Hébreux de race pure, et qu'elles prennent chacune un flambeau, un flambeau qui ne s'éteindra pas. L'enfant ne devra pas retourner en arrière et son cœur ne se fixera pas hors du Temple du Seigneur. Elles obéirent à cet ordre et elles montèrent ensemble au Temple du Seigneur. Et le prêtre accueillit l'enfant et la prit dans ses bras. Il la bénit, en disant : Il a glorifié ton nom, le Seigneur, dans toutes les générations. C'est en toi qu'aux derniers jours il révélera la Rédemption qu'il accorde aux fils d'Israël ! Et il fit asseoir l'enfant sur le troisième degré de l'autel. Et le Seigneur Dieu fit descendre sa grâce sur elle. Et, debout sur ses pieds, elle se mit à danser. Et elle fut chère à toute la maison d'Israël. Les parents redescendirent du Temple, et ils étaient remplis d'admiration, et ils louaient Dieu l'enfant ne s'était pas retournée en arrière. Et Marie demeurait dans le Temple du Seigneur, semblable à une colombe, et la main d'un Ange la nourrissait. »

 

Historiquement, on sait que chaque année, on tissait deux voiles du Temple (un pour changer le voile comme chaque année et un autre, en cas de catastrophe pour pouvoir changer tout de suite) et que c’était des toutes jeunes filles avant leur puberté qui tissaient. Elles logeaient dans le temple pour ce travail et étaient instruites pour le faire spirituellement. Il est vraisemblable que la présentation de Marie au Temple concerne cette mission et que le texte de Jacques le Mineur y fasse allusion au milieu du merveilleux que les textes apocryphes aiment tant ! 

Spirituellement , Marie a donc été formée spirituellement aux Saintes Ecritures et s’est familiarisée à sa mission d’enfanter le Messie – de devenir l’Arche de l’Alliance – en tissant le voile du Saint des Saints, voile du Dieu caché et Trois fois Saint, inaccessible… qu’elle portera 9 mois dans son sein après l’avoir conçu de l’Esprit. Chacun de nous, en état de grâce comme on dit, porte en lui la Présence du Dieu Saint. Quelle délicatesse devons-nous avoir envers Lui et combien nous devons accueillir la Sainteté que Dieu veut nous donner.

 

MARIE, PLEINE DE GRÂCE, RESPLENDISSANTE DE LA BEAUTÉ DE DIEU

AVANCE À SA RENCONTRE COMME UNE ÉPOUSE PARÉE DE SON AMOUR

.

Tu montes du désert appuyé sur celui que tu aimes,
Enivrée de son parfum tu t'avances,
car il t'a réveillée à l'heure de la joie de son coeur.

Le nom de ton Seigneur est comme une huile qui s'épanche,
Et qui fait resplendir de beauté ton visage,
lorsque tu montes en sa présence, comme une colonne d'encens.

 

Méditation du matin`

 

Apocalypse de St Jean  11/4-12

 

Nous sommes à Jérusalem, dans le Temple.

 

v. 3 et 4 : les deux témoins.  Qui sont-ils ?

La description s’inspire de Zacharie 4/2-14. Je judaïsme appliquait déjà cette description du prophète à des grandes figures de l’ère messianique.

- « Deux oliviers » chez Zacharie encadrent le chandelier à 7 branches : c’est pour Zacharie, Josué le grand prêtre et Zorobabel le gouverneur, les 2 pouvoirs réunis autour de la Ménorah. Cela veut dire que la restauration religieuse prêchée par les 2 témoins concerne autant la connaissance de Dieu que la réforme des mœurs (privées et sociales) :

 

- Hypothèses pour Apocalypse :  

Pierre (institutionnel) et Jean (charisme primat de l’amour), c’est lhypothèse du père Plet, à cause de l’enseignement johannique à ce sujet en Jean 21 : les deux dimensions du magistère dans l’Eglise.

Mais aussi Pierre et Paul  fondateurs de l’Eglise

ou bien Moïse ( la Loi) Elie ( les prophètes)

 

L’invincibilité des 2 témoins comme de l’Eglise est annoncée, même à travers la mort et la résurrection.

 

Ces 2 Témoins sont à mettre en relation avec le petit livre que Jean a mangé. C’est la même révélation. 

 

« Jean a pour mission de prêcher aux nations et il accomplira sa mission en rédigeant l’Apocalypse. Les deux témoins quant à eux auront pour mission d’annoncer aux nations à la fin des temps le contenu du texte de Jean. Ils sont vêtus de sac car leur mission sera dure, un vrai combat, car les nations ne les écouteront pas spontanément !... d’où la comparaison avec Sodome (image de la cité de la luxure Dt 29/23 ; 32/32 ; Is 1/9-10 ; Jr 23/14 ; Ez 16/46 ) et l’Egypte (symbole des puissances idolâtriques et hostiles au peuple de Dieu Ex 13/14 ; Is 19/1-3 ; Sg 11/15-16 ; 12/23-27 ; 15/14-19). Même Jérusalem est citée, « elle qui a tué le Christ ».

  

v. 7 : Et ils subiront le martyre. (v.8-10) : ils ne parviennent pas à convaincre les hommes. La Bête les vainc ; on les montre pour insister sur leur défaite et montrer la joie de la défaite des 2 témoins.

 

Au v.8 : la « grande cité », c’est le nom de Babylone mais elle n’est pas citée ici. C’est Jérusalem qui y est assimilée ici ! comme à Sodome et l’Egypte… 

 

v. 11-12 : Mais leur prédication et leur martyr ne seront pas sans fruit. Leur résurrection et leur ascension provoquent l’effroi. Tous les calculs des hommes sont dépassés.

 

v. 13 : un tremblement de terre qui fait s’écrouler une partie de Jérusalem et mourir une partie des habitants. Et miracle : les survivants se tournent vers Dieu. C’est une des rares fois !

 

v. 14 : ce verset annonce la suite… 

 

 

Méditation du soir

 

Evangile de Jésus Christ selon St Luc 20/27-40

 

v.1-2: Jésus maintenant (le lendemain de l’événement sans doute ?) à Jérusalem se trouve chaque jour dans le Temple pour enseigner le peuple.

Et les autorités – grands prêtres, scribes et anciens, les 3 groupes qui formaient le sanhédrin – demandent à Jésus par quelle autorité il se permet de chasser les vendeurs du temple.

 

v.3-4 : Jésus, devant leur arrogance et leur fermeture à Dieu, leur retourne une question piège au sujet du baptême de Jean Baptiste. Etait-il de Dieu ou seulement des hommes, invention de Jean ?

 

v.5-6 : nous partageons la réflexion des chefs : s’ils disent « du ciel » Jésus leur demandera pourquoi ils ne sont venus écouter Jean et se préparer au Messie. S’ils disent « de la terre », ils vont se mettre à dos le peuple qui tient Jean pour venu d’en haut, de Dieu, comme un prophète. Ils sont donc coincés !

 

v. 7 : ils répondent « nous ne savons pas !

 

v. 8 : Et Jésus les renvoie : moi non plus, je vous dirai pas si ce que je fais vient d’en-haut ou de moi-même seulement. Et paf !

 

C’est intéressant : Jésus parfois répond, parfois ne répond pas. Quand il y a espoir que la personne qui questionne puisse progresser, il répond toujours. Quand visiblement, l’interlocuteur est fermé ou de mauvaise foi, ou bien il se tait (comme pour Pilate ou le Grand Prêtre) ou bien il renvoie ses interlocuteurs à leurs contradictions par une question ou une réponse piège (question comme aujourd’hui, réponse piège comme au paiement de l’impôt).

 

Nous devons imiter le Christ : quand l’interlocuteur est de bonne foi, toujours tenter une réponse. Quand il est de mauvaise foi, se taire ou le renvoyer dans ses contradictions sans ménagement, mais poliment comme Jésus.