Nuit de Noël 2020

« Le peuple qui marchait a vu une grande lumière » : ainsi disait Isaïe en parlant du peuple d’Israël d’il y a 2000 ans, mais surtout en parlant de nous ce soir. Noël est donc, une lumière ou plutôt une illumination

Une illumination sur quoi ?  Sur Dieu et sur nous les hommes.

Comme dit le vieux Noël lorrain « Dieu nous livre un profond mystère de la crèche au crucifiement » Mystère ?  Noël nous parle d’abord de Dieu lui-même ! Essayons de noter ce que nous découvrons de  Lui dans cet événement lumineux de Noël.

 

 

D’abord, Dieu est discret : il ne s’impose pas chez les hommes. Il se glisse dans la vie d’un jeune couple après avoir demandé et reçu le « oui » de la jeune épouse Marie … et du jeune époux Joseph… il se glisse dans la vie d’un jeune couple mais aussi dans une famille simple de Bethléem même si elle a des ancêtres prestigieux les rois David et Salomon… mais elle est, à l’époque de la nativité, d’une très grande simplicité, elle est très effacée.

 

Dieu le Créateur vient sur la pointe des pieds, si j’ose dire, dans sa création : comme un bébé, à la campagne, parmi les animaux de l’étable, l’âne compagnon facétieux des voyages et grande aide de l’homme, et le bœuf des labours et des durs travaux… et sa venue rend la création encore plus belle encore : « que la terre est belle, dit un autre Noël, quand le ciel est donné. »

 

Dieu vient sans apparat, nu comme un bébé avant d’être nu comme un condamné sur la croix…Il ne naît pas dans un palais mais dans une honnête maison paysanne… sans trompette ni armée ni entourage qui fait l’important… et Il en parle à des bergers, les gens les moins considérés du peuple ! Et personne ne le sait ! A part le couple des parents Marie et Joseph et les anges, personne ne  sait quelque chose de ce qui se passe! Il n’y a que Dieu pour agir ainsi.

 

Dieu vient pour la joie des hommes : pas simplement pour la joie d’un moment – celui de la naissance - mais pour les sauver de la tristesse, en leur donnant la seule joie qui dure : Dieu, en effet, vient sur terre pour donner le ciel aux hommes. Les anges qui sont là – le ciel est donc déjà sur la terre : Dieu est sur terre dans le bébé et les  anges sont avec les bergers. ! Et ils chantent au présent : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes qu’il aime et qui l’aiment. » C’est le commencement du Don du ciel aux hommes.

 

Tel est le visage du Dieu chrétien, Dieu de Jésus Christ. Toutes les autres représentations  sont des inventions des hommes qui se fabriquent une idole, c’est-à-dire un Dieu à leur image. Nous devons ce soir contempler, nous imprégner du mystère qui nous est montré pour savoir le dire aux autres – sinon qui le fera, si ce n’est pas nous ? - et en même temps purifier notre cœur  de toutes les fausses images de Dieu que nous y avons mis.

 

Mais le Mystère annoncé concerne aussi chacun d’entre nous comme tout homme. Ce soir, Dieu se donne à chacun d’entre nous ici dans cette église comme dans toutes les églises du monde … s’il y a une place pour lui dans notre cœur.

Frère, sœur,  si tu as en toi le désir d’aimer en grand, en plénitude, en vérité, si tu cherches une vie en harmonie, si tu ressens en toi que tout ce que tu possèdes n’étanche pas ta soif, que tout ce qu’on te dit capable de te combler, en fait, se révèle décevant, inachevé, même la gloire humaine qui passe… et paraît si ridicule, si tu es ainsi, alors accueille Dieu qui est là, à la porte de ton cœur, tourne-toi vers Lui, dis-lui d‘entrer, n’aie pas peur.

Et comme à Bethléem, il viendra chez toi dans le silence et la discrétion : car selon le Dieu de la Bible, tout commence toujours dans le silence, dans le secret, avec une certaine passivité de l’homme qui se laisse faire, qui se laisse habiter par Dieu… qui laisse la grâce de Dieu féconder doucement son cœur, sa pensée, sa vie. Et cela prend toujours du temps !

 

En effet, après les beaux événements de Bethléem racontés ce soir, il se passera 30 ans sans rien !, pour Marie, Joseph, Jésus… Dans l’œuvre de Dieu, la fécondité se prépare longuement, elle est souvent très cachée, longtemps cachée, avant d’être tout à coup bouleversante. C’est plus tard que tu saisiras l’extraordinaire joie et fécondité de cette venue ce soir de Dieu en toi !  Car c’est une véritable question, la fécondité : quelle empreinte, ma vie laissera-t-elle ?... ce qui reste quand on est passé ? Qu’aurais-je fait de ma vie qui m’a été donnée ?

 

Frères et sœurs, que chacun d’entre nous ce soir, laisse son cœur être la crèche dans laquelle Marie dépose l’enfant Jésus. Pour que le Seigneur illumine nos cœurs et nos pensées, nos vies attristées ; pour que la joie divine vienne s’enraciner en nous, y fleurisse et s‘y épanouisse ; pour que l’espérance divine qui ne trompe pas, s’y enracine et nous fasse humblement relever la tête et de nouveau, sourire à la vie, humblement émerveillé. Amen.

 

Sur un choral de Bach :

 

1 – Une Lumière s’est levée alleluia alleluia

Illuminant ceux qui marchaient dans les ténèbres de la mort.

Le Verbe s’est manifesté

Nous avons vu sa Gloire, alleluia alleluia !

 

2 – Jésus Lumière des nations alleluia alleluia

A resplendi dans notre nuit, sur nous rayonne son Amour.

Il fait connaître son Salut

jusqu’aux lointains du monde, alleluia alleluia !

 

3 – Ceux qui attendent sa venue alleluia alleluia

Ont vu son astre à son lever, ont vu l’aurore du Salut.

Voici que marchent les nations

à sa clarté naissante, alleluia alleluia !

 

4 – Lève les yeux autour de toi alleluia alleluia

Vers Toi la gloire des nations, comme un torrent déborde.

Venez, entrez, prosternons-nous

devant le Dieu qui nous a faits, alleluia alleluia !

 

5 – Voici qu’un Fils nous est donné alleluia alleluia

Emmanuel, Prince de paix, Enfant de la Promesse.

Messie Sauveur, Jésus est là

avec Marie sa Mère, alleluia alleluia !