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Des mages, une étoile et une prophétie.

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Nous connaissons tous cette histoire des Mages. Je vous propose une autre lecture de cet événement en cherchant, dans la Bible considéré comme UN livre,  comment le Seigneur a préparé son peuple à le comprendre.[1]

 

Pour cela il faut nous reporter au livre des Nombres, un des 5 de la Torah le cœur de la Bible juive, ch. 21 à 23.

 

Campons le contexte historique : Les hébreux viennent de passer la Mer des Roseaux : ils sont libres ! Ils s’éloignent au plus vite de l’Egypte. Ils passent par les territoires de Moab et d’Edom et ne leur font pas la guerre ne font pas la guerre parce qu’ils ont des liens de parenté.

 

 

Mais à l’époque, une partie du  territoire de Moab venait d’être annexé par les Amorites sous la conduite de leur roi Sihon, « des barbares avec qui on n’a rien de commun ». Les Hébreux s’établissent au torrent de Zéred qui fait la frontière entre Amorite et Moab. Et d’un seul coup, avec habileté, les hébreux récupèrent la partie annexée et s’emparent de tout le territoire amorite de la Transjordanie jusqu’au torrent du Yabbok, au Nord de Jéricho.

 

Maintenant je vous raconte l’histoire tirée du livre des Nombres :

Balaq, le Roi de Moab, voit avec joie les Amorites battus… mais les hébreux si malins et si puissants à leur place ! Mais en même temps, il est pris de panique devant la présence des Hébreux ! Alors le roi de Moab « envoya des messagers chercher Balaam. » Ce Balaam « est fils de Béor, à Pétor, sur le Fleuve ». C’est donc un mésopotamien, Le Fleuve étant l’Euphrate (comme dans le psaume 71 chanté tout à l’heure) ; c’est l’Orient. D’ailleurs l’Eglise chrétienne de cette région s’appelle encore aujourd’hui, l’Eglise de L’Orient.

Balaam est donc un mage païen : il a la réputation de maudire avec succès l’ennemi. Balaq lui demande : « Maudis-moi ce peuple (= les Hébreux) car il est plus puissant que moi. Ainsi nous pourrons le battre et le chasser. Car je le sais : celui qui tu bénis, est béni, celui que tu maudis, est maudit. »

Balaam vient donc du pays d’où est originaire Abraham, du pays de la Promesse.

Balaam est partagé douloureusement : d’un côté, il y a de l’argent à gagner, de l’autre Dieu l’oblige à bénir Israël !! : « Dieu lui dit : tu n’iras pas avec eux. Tu ne maudiras pas ce peuple car il est béni ». Alors Balaam renvoie les messagers.

Balaq envoie des princes, cette fois-ci avec promesses de cadeaux somptueux. Balaam refuse… mais tout à coup, Dieu qui a éprouvé le cœur du mage, lui dit : « Lève-toi, pars avec eux. Mais tu ne feras que ce que je te dirai ! » 

Alors Balam part. « Au matin, dit le texte biblique,  Balaam scella son ânesse et partit avec les princes de Moab. » Et pourtant Dieu en fait voir à ce « mage »: « L’Ange de Dieu se posta sur la route pour lui barrer le passage. L’ânesse vit l’Ange de Dieu posté sur la route, l’épée à la main ; elle s’écarta de la route à travers champs. Mais Balaam battit l’ânesse pour la ramener sur la route. Alors l’Ange de Dieu, se tint dans un chemin creux, au milieu des vignes[2], avec un mur à droite et un mur à gauche. L’ânesse le vit et rasa le mur y frottant la jambe de Balaam. Il la battit. Alors l’Ange se mit en face sur le chemin : alors l’ânesse se coucha sous Balaam…  Alors Dieu ouvrit les yeux de Balaam, il vit l’Ange posté sur la route, l’épée à la main, il s’inclina et se prosterna face contre terre…Dieu dit : Va avec ces hommes, seulement, ne dis rien de plus que ce que je vais ta faire dire. »

A l’arrivée de Balaam, Balaq construit sept autels en haut d’une colline, sur les ordres de Balaam qui promet : « Ce que Dieu me fera voir, je te le dirai. ». Balaq lui dit : « Maudis-moi Jacob, viens fulmine contre Israël. »

 

Mais Balaam répondit : « Comment maudirais-je quand Dieu ne maudit pas ? De le crête du rocher où je suis, je vois le peuple d’Israël, du haut des collines je le regarde. Voici un peuple qui habite à part, il n’est pas rangé avec les nations. » Voilà un premier message : Balaam exprime l’élection d’Israël dont St Paul nous a parlé dans l’épître, évoquant notre rattachement à cette élection par le Christ. Et Balaam voit ce peuple nombreux : « Qui pourrait dénombrer la nuée d’Israël ? ». Evidement Balaq est en colère ! : « Je t’avais pris pour maudire et voilà que tu prononces sur eux des bénédictions ».

 

Balaq le païen croit que c’est parce que les divinations ont été mal faites. Il les fait recommencer à Balaam. Et Balaam refait les divinations et dit : « Je n’ai pas aperçu de malédiction en Jacob ni de souffrance en Israël. Le Seigneur son Dieu est avec lui. Il n’y a pas de présage contre Jacob ni d’augure contre Israël ». Balaq furieux répond : « Ne le maudis pas, soit ! Mais au moins, ne le bénis pas ! »

Et on recommence les divinations, jusqu’à 7 fois !

Alors, depuis la montagne,  Balaam se tourna vers le désert, il vit les tribus et l’esprit de Dieu vint sur lui et Balaam parla[3] : « Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l’homme au regard pénétrant (rappelons-nous l’histoire de l’ânesse et remarquons l’ironie et l’humour biblique), oracle de celui qui entend les paroles de Dieu. Il voit ce que le Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et ses yeux s’ouvrent.

Ecoutez ce qui suit et que tout israélite pieux a dans les oreilles et le cœur : Balaam le mage dit : « Que tes tentes sont belles, Jacob, et tes demeures, Israël ! Elles s’étendent comme des vallées, comme des jardins au bord d’un fleuve ; le Seigneur les a plantées comme des aloès, comme des cèdres au bord des eaux ! Un héros sortira de la descendance de Jacob, il dominera sur des peuples nombreux. Sa royauté sera exaltée. Dieu a fait sortir Israël d’Égypte ! Israël… se couche, comme un lion, comme une lionne. Qui le fera se relever ? Béni soit celui qui te bénira, maudit soit celui qui te maudira ! »

Balaq en fureur crie à Balaam : « Et maintenant déguerpis, va-t-en ! Je t’avais dis que je te comblerais d’honneurs. Dieu t’en a privé ! »

 

Mais Balaam persiste [4]: «  Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l’homme au regard pénétrant, oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, qui possède la science du Très-Haut. Il voit ce que le Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et ses yeux s’ouvrent. Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un ASTRE SE LÈVE, issu de Jacob, un SCEPTRE se dresse, issu d’Israël… Israël déploiera sa puissance, et de Jacob surgira un Chef qui dominera. » Vous avez tout de suite compris que cet oracle de Balaam, Michée le prophète de la naissance à Bethléem le connaît il le cite et le complète : « Et toi, Bethléem, terre de Juda,
 tu n’es certes pas le dernier
 parmi les chefs-lieux de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois…
car de toi sortira un CHEF,
qui sera le BERGER de mon peuple Israël. Et lui-même il sera la Paix » (Michée 5/1-4)

Balaam se leva et s’en alla. Il s’en retourna chez lui, tandis que Balaq, lui aussi, s’en allait par son propre chemin. »

 

Ainsi donc, dans le livre des Nombres, à la sortie de Egypte

- « Balaam apparaît comme celui qui le 1er qui annonce la venue en Israël d’un Messie Royal puissant… dont il voit l’astre se lever, mais par pour tout de suite.

- Il affirme l’élection d’Israël dont St Paul[5] nous dit que ce don de Dieu est sans repentance : Israël reste le peuple béni et les païens héritent avec lui par le Christ [6]

- Balaam apparaît comme le lointain devancier des Mages dont parle St Matthieu, ces païens venus de Mésopotamie, qui ne connaissent pas la Bible mais arrivent à Jérusalem sous la direction d’une étoile : « Où est le nouveau-né, roi des juifs car nous avons vu son ASTRE SE LEVER À L’ORIENT et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

 

- Si le Roi Hérode n’a pas l’air d’avoir une culture biblique très poussée, - et encore restons prudent - les scribes eux connaissent les Ecritures : ils répondent : c’est évident ! à Bethléem comme c’est écrit dans le prophète Michée… mais sans doute pensent –ils aussi à ce texte du livre des Nombres.

 

- Mais eux, Les scribes, qui connaissent la Bible par cœur, ne se dérangent pas… tandis que les païens guidés par une étoile arrivent et se prosternent. »

 

 Le mage Balaam, par les mages, nous conduit à l’Emmanuel. [7]

 

UN ASTRE S'EST LEVÉ EN JACOB, UN HOMME EST NÉ EN ISRAËL, ALLELUIA !

JE SUIS LE REJETON DE LA LIGNÉE DE DAVID, L'ÉTOILE RADIEUSE DU MATIN !

[1] Comme j’ai expliqué dans le sermon du 4ème dimanche de l’Avent

[2] Nous sommes en plein désert mais Moab avait des collines et des vallées très fertiles. Rappelez-vous quand il y a une famine à Bethléem. Noémi se réfugie en Moab. (Livre de Ruth.)

[3] Livre des Nombres ch. 24/2-9

[4] Nombres 24/16-19

[5] Romains 11/29

[6] Ephésiens 2/2-3 et 5-6 épître du jour de l’Epiphanie

[7] D’après le commentaire du Père Jacques Fontaine fondateur de la Bible sur le terrain.

 

Photo Heidi Schwinden

Commentaires

  • Merci Heidi pour la photo de la crèche,
    Toute accessible, sans beaucoup de marches
    À gravir...
    Mais j'aime aussi celle de st Pierre !
    Qui déploie son tissu d'or pour le petit Roi,
    Le Messie d'Israël.
    Etoile de David qui brille dans la nuit.

    Merci Père pour l'histoire du mage païen
    Employé par son roi pour maudire,
    Qui va se laisser travailler au cœur ,
    Humblement .
    Après un long combat,il craque !
    Face à l'Ange de Dieu,
    Prosterné , son ânesse couchée sous lui,
    Dieu lui ouvre enfin les yeux:
    Et Balaam proclame l'élection d'Israël,
    Mise à part , non rangée avec les nations,
    Nuée nombreuse,
    Donnant naissance à un Héros,
    Astre issu de Jacob, sceptre issu d'Israël, dont Michée dira
    Qu''il en est le Chef et le Berger.
    Et les mages ont vu son Astre et
    Sont allés adorer celui qui vient nous visiter,
    Celui qui a pris notre image
    pour tout racheter en nous...
    Comme Anne la prophétesse ,
    Parlons de l'Enfant à ceux qui sont sur notre route ,
    Car si nous nous taisons ,
    Les Mages crieront !!!

  • moi, j'ai aimé aussi la décoration des sapins au crochet, j'aurais aimé les faire ! (là, ce sont les dames polonaises...)

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