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Dimanche 7 février 2021

iu.jpegNous voici aujourd’hui en présence d’un Christ thaumaturge qui guérit beaucoup de monde et en premier lieu la belle-mère de Pierre :

  • Christ en lutte aussi contre le mal, expulsant les démons ; 
  • Christ qui remet l’homme sur pied pour le rendre disponible à son service ; 
  • Christ qui vient aussi nous interpeler sur notre rapport à la maladie et aux malades…

 

Revenons sur le texte… La maladie de la belle-mère de Pierre semble préoccupante puisque dès l’arrivée de Jésus dans la maison, on lui parle de l’état de cette femme souffrant de fièvre.  La démarche de foi des amis de Jésus qui le sollicitent touche immédiatement son cœur. Jésus intervient sans délai. Il n’a pas de parole. Seulement un geste simple : il aide la femme à se lever en la prenant par la main… La guérison est instantanée. La malade recouvre immédiatement toutes ses forces puisqu’elle se met à servir Jésus et ses compagnons dès qu’elle est remise. 

Nous voici ici face à un acte où Jésus laisse apparaitre la dimension messianique de son œuvre. Rappelons-nous le prophète Isaïe : « « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu (…) Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie » (Is 35,4-6) Aujourd’hui, le geste de Jésus envers la belle-mère de Pierre illustre sa maîtrise sur les forces du mal et de la mort. 

  • Le Messie est là qui donne les signes de l’avènement du Règne de Dieu. 
  • Le Messie est aussi là, attentif à sa création souffrante posant les gestes d’amour nécessaires pour la guérir dans ses épreuves et la remettre sur pieds, pour la rendre disponible à aimer Dieu plus encore au travers du service. 

Au cours de son existence, Jésus a apporté le salut en guérissant, et en faisant du bien à tous. Mais les miracles, les guérisons et les résurrections étaient des signes d'un autre salut, qui consiste à pardonner les péchés, c'est-à-dire à libérer l'homme de sa maladie la plus profonde : le mal et à l'élever à la vie même de Dieu. 

Jésus a toujours éprouvé de la compassion envers les personnes malades et handicapées, il refuse de voir sa création corrompue par la maladie, et cette compassion commande son action. La maladie est un symbole de l’état dans lequel se trouve l’homme pécheur : spirituellement, il est aveuglé, sourd, paralysé… La guérison du malade est donc aussi un symbole : elle représente la guérison spirituelle que Jésus vient opérer dans les hommes. Jésus est venu ici-bas comme médecin des pécheurs, un médecin qui enlève les infirmités et les maladies et les prend sur Lui.

A travers la belle-mère de Pierre, c’est humanité paralysée par le péché que le Christ pascal remet debout pour lui permettre de rendre à nouveau un culte à Dieu et de servir tous les hommes. Il nous relève pour que nous puissions servir jusqu’au don total de nous-mêmes comme le Fils de l’Homme l’a fait.

En relisant quelques témoignages de guérisons à Lourdes, les personnes guéries ont toutes la même réaction qui est de se dire « pourquoi moi ? ». Et toutes se sentent poussées à témoigner de l’amour que Dieu leur a donné en les remettant concrètement debout. Lorsque le Christ vient nous guérir de nos faiblesses physiques ou morales, il vient purifier nos vies des plaies qui nous empêchent de nous mettre à son service. C’est pourquoi, chaque fois que nous prenons conscience, que Jésus a agi dans nos vies en nous remettant sur pieds, nous devrions avoir comme réaction de témoigner de son action en nous faisant nous aussi serviteurs de nos frères, de l’Eglise, de Dieu par le témoignage ou par l’action et par l’action de grâce. 

Or les guérisons miraculeuses ne sont pas restées confinées dans la vie terrestre de Jésus. Dès leur première mission, Il a associé ses apôtres à pouvoir guérir les maladies. Et Il nous associe, nous aussi, ses disciples d’aujourd’hui, à cette œuvre de bienveillance et compassion envers nos frères malades. Pas toujours facile pourront me répondre certains. Pas facile car la maladie nous fait peur et nous met face à nos pauvres limites et à la peur de la mort.  Oui, en attendant qu’arrive le jour où tous les hommes seront guéris à tout jamais par le fruit de l’arbre de vie, la maladie reste un mystère et une dure épreuve que nous avons parfois bien du mal à comprendre. C’est pourquoi c’est pour chacun de nous charité que d’aider nos frères malades et handicapés à porter leur rude croix en leur apportant une attention particulière. « Porter les maladies de tous » conseille Ignace d’Antioche. 

Visiter nos frères malades, prendre le temps d’une présence aimante à leurs côtés, ne pas négliger les petits signes d’amitié, dont l’appel téléphonique qui brise la solitude et l’angoisse, les soigner avec tendresse et efficacité, comme le font tant de personnel soignant (En cette période de pandémie, leurs témoignages et leurs exemples doivent nous pousser nous aussi à l’action) et je pourrais continuer la liste de ces petites ou grandes choses que nous pouvons faire envers nos amis malades. Parmi cette liste, il y a des gestes que chacun de nous peut poser simplement et qui ne nécessitent aucune formation : prendre la main d’une personne souffrante, comme le Christ le fait aujourd’hui peut apporter tant de joie, de paix et de soulagement… 

A ce sujet, JP II disait : « Quand je rencontrais des malades, à Rome ou dans mes voyages, j'aimais m'arrêter devant chacun d'eux, les écouter, les bénir, pour leur signifier que chacun d'eux était l'objet de la tendresse de Dieu. C'est ainsi que faisait Jésus. » ? C’est ainsi qu’il nous faut faire chers frères et sœurs. 

Quant à Benoit XVI, lors d’une messe célébrée le 11 février 2009 avec des malades il disait que « La vie de l'homme n'est pas un bien disponible, mais un écrin précieux à conserver et à soigner avec toutes les attentions possibles, de ses débuts jusqu'à sa fin ultime et naturelle. La vie est un mystère qui en soi exige responsabilité, amour, patience, charité, de la part de tous et de chacun. Il est encore plus nécessaire d'entourer d'attentions et de respect ceux qui sont malades et qui souffrent. » 

Saint Jean-Paul II a voulu que la Journée mondiale du malade coïncide avec la fête de la Vierge Immaculée de Lourdes (Le 11 février). Demandons à la Vierge de tourner son regard maternel sur chaque malade, pour les aider à porter avec le Christ le poids de la Croix. A Elle, Mère de l'humanité, confions les personnes qui souffrent, les malades du monde entier, les malades de la pandémie que nous subissons et les soignants qui en prennent soin avec abnégation. A Elle, demandons de savoir poser auprès de nos frères malades les gestes qui apaisent et qui relèvent.  Amen. 

 

Diacre J. Marie Blondel

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