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Exode 4ème temps

Exode 5/1 à 6/13

 

Prière :

 

 

« Roi du Ciel Consolateur,

Esprit de Vérité,

Toi qui es partout présent,

Toi qui emplis tout, 

Trésor des grâces et Donateur de vie,

Viens et demeure en nous.

Purifie-nous de toute souillure

Et sauve nos âmes Toi qui es bonté. »

 

 

Lien avec ce qui précède

 

Nous avons laissé Moïse devant le Buisson ardent.

Dieu lui a donné une mission précise, détaillée en 3/16-20. Et Dieu a même annoncé à son prophète que l’Egypte donnera des biens à Israël quand il partira (Ex 3/21-22). Pour accomplir cette mission devant laquelle Moïse hésite encore, Dieu lui confère un pouvoir miraculeux (4/1-9) ; mais le prophète hésite toujours, prétextant sa mauvaise élocution : alors Dieu adjoint à Moïse son frère Aaron qui parlera au nom du prophète ! (4/10- 17 et 4/27-31, les retrouvailles des deux frères). Nous pouvons admirer en tout cela l’infinie patience de Dieu avec celui qu’il a choisi et qui hésite devant une mission incroyable, difficile – il en déjà fait l’expérience avant sa fuite - et humainement impossible.

 

Moïse quitte alors Madian pour l’Egypte avec la bénédiction de son beau-père Jéthro. Il part avec sa femme et son fils … et le bâton – signe du pouvoir divin – qu’il a reçu de Dieu (4/18-23). On peut noter que le 1er message que Moïse doit transmettre à Pharaon, évoque déjà la mort des 1ers nés (4/21-23) et le titre d’élection donné à Israël : « Mon fils premier-né » mais qui est aussi adressé aux nations qui sont les fils adoptifs : « Le Seigneur dit à Moïse : « Sur le chemin du retour vers l’Égypte, songe aux prodiges que j’ai mis en ta main. Tu les accompliras devant Pharaon. Mais moi, je ferai en sorte qu’il s’obstine, et il ne laissera pas le peuple s’en aller. Tu diras à Pharaon : “Ainsi parle le Seigneur : Mon fils premier-né, c’est Israël. Je te dis : Laisse partir mon fils pour qu’il me serve ; et tu refuses de le laisser partir ! Eh bien, moi, je vais faire périr ton fils premier-né !” »

 

Il faut sans doute expliquer ce verset : « je ferai en sorte qu’il s’obstine ». Il faut savoir que dans la pensée biblique primitive, il n’y a pas de cause seconde tout est rapporté directement à Dieu : par exemple, si la pomme tombe de l’arbre, c’est que Dieu la fait tomber. Ce qui est vrai au sens où tout ce qui advient dans la création, advient selon les lois de la création instaurées par Dieu – en l’occurrence dans l’exemple la loi de la gravité universelle – mais nous sommes très sensibles maintenant aux causes secondes (la loi de la gravité). Pour « j’endurcirai le cœur de Pharaon » on peut comprendre ainsi : l’amour que Dieu porte à son peuple aura pour conséquence le refus de Pharaon, de même que la même chaleur du soleil fait fondre la cire et durcir la terre.

 

Temps de silence.

Lecture attentive du texte.

 

Lecture du commentaire.

 

Texte pour aujourd’hui

 

Chapitre 5

 

- v. 1-5 : première entrevue de Moïse et Aaron avec Pharaon. Pharaon voit dans la demande des deux hommes une occasion de débaucher les hébreux. Sa vision est économique et productiviste comme toujours. Il en est le symbole.

 

- v. 6-14 : en riposte, on augmente la dureté des corvées d’Israël pour leur apprendre à « ne plus écouter les paroles trompeuses » de Moïse et d’Aaron (v.9).

 

- v. 15-18 : les scribes hébreux – les délégués du peuple face aux autorités égyptiennes – se plaignent. Mais le ton monte et les hébreux sont traités de « paresseux » : ils sont « paresseux quand ils veulent aller sacrifier au Seigneur » (v.17) : la recherche religieuse est une paresse, elle ne sert à rien, elle est inutile et surtout elle démobilise par rapport au travail qui seul compte. Avouez que cela nous rappelle bien des choses actuelles, même récentes… que nos philosophes des lumières utilitaristes n’ont rien inventé : la « modernité » est bien vieille de 3500 ans ! Elle est simplement l’expression du péché de l’homme qui refuse à Dieu sa place.

 

- v.19-23: du coup, les chers hébreux viennent récriminer contre Moïse et Aaron ! Tout commence mal. Alors Moïse se tourne vers Dieu : « pourquoi maltraites-tu ce peuple ? Pourquoi m’as-tu envoyé ? ». Les deux questions de fond bien légitimes.

 

Chapitre 6/1- 13 

 

- v. 1: Dieu répond d’abord en rappelant qu’il a en main cette délivrance et que sa main « est une main forte » (expression répétée 2 fois dans ce verset et qu’on va retrouver souvent dans la Bible)

 

- v. 2 : Le verset 2 est étonnant : Dieu se nomme directement à Moïse avec le tétragramme imprononçable  « je suis Yahvé ». Les différents noms divins sont considérés par les rabbins « comme des expressions des modalités de l’action divine dans le monde, chacun des 10 Noms de Dieu qui apparaissent dans la Torah » (David Saada p. 192). Ce verset dit donc : « Dieu (Élohim en hébreu) dit à Moïse : je suis Yahvé » que commente ainsi D.Saada (p.192-193) : « les deux Noms expriment chacun un mode de dévoilement différent de la divinité. Elohim connote la rigueur, le jugement, YHVH, la mansuétude. C’est sous le nom d’Elohim que Dieu se révèle d’abord, pour réprimander Moïse de s’être laissé aller au découragement après l’intensification de l’oppression de l’Egypte sur les enfants d’Israël… Pour la deuxième partie du verset, celle où apparaît le tétragramme, Rachi (le grand rabbin de Troyes aux 11ème / 12ème siècles) évoque logiquement  que Moïse avait sans doute oublié l’absolue fiabilité des promesses divines » faites par un Dieu miséricordieux.

Mais il y a plus : selon l’enseignement des sages juifs, « la rigueur divine est toujours, en dépit des apparences, l’instrument de sa bonté. La gouvernance divine a une finalité absolument bonne. C’est le leit-motiv qui accompagne chacune des phases de la création (Gn 1) et qui rappelle le but du Créateur : donner de Son Bien à autrui » (Saada p. 193)

Toujours selon les sages, « le chemin pour parvenir au dévoilement du Bien prévu par le Projet divin, peut inclure la souffrance de la créature : le potentiel s’actualise dans la souffrance… » (p. 194) Pour devenir un bon musicien, il faut un potentiel. « Mais cela ne suffit pas. Pour que ce potentiel, si élevé soit-il, puisse s’actualiser, mûrir, s’exprimer, il faut une discipline rigoureuse, un long apprentissage pénible et répétitif. Il faut éliminer méthodiquement tout ce qui entrave la réalisation du potentiel et empêche sa libération. La rigueur des maîtres du virtuose en herbe n’a qu’un but : parvenir à faire sortir de sa gangue opaque le sublime qui y est enfermé… Les enfants d’Israël sont descendus en Egypte dotés d’un potentiel spirituel unique, légué par les patriarches. Le but de leur exil et de leur esclavage était de révéler ce potentiel, de le libérer de l’emprise de la civilisation égyptienne dont la caractéristique était de tenir prisonnière la sainteté afin de l’asservir… Depuis la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, le bien et le mal sont mélangés (ndlr : comme le dit Jésus), intriqués à tel point que ce mélange est devenu la substance même de l’être. Dès lors, séparer le bien du mal nécessite un effort douloureux parce que l’être a pour ainsi dire, la sensation de se voir amputer d’une partie de sa substance. » (p. 194) 

 

- v. 3 : Dieu lui-même parle des différents noms sous lesquels Il se révèle : on a ainsi Elohim, YHVH et El Schaddaï qui signifie : Dieu Tout Puissant (qui donne la fécondité), El (tout seul) désignant Dieu. Ainsi Moïse a sa réponse : « pourquoi la souffrance du peuple ? » avait-il dit. La juxtaposition des deux noms divins lui donne la réponse : « Cette souffrance libère de l’emprise du Mal et prépare le dévoilement du Bien. Quand bien même j’apparaîtrais sous mon Nom de rigueur, ce n’est que l’extériorité de mon action. J’opère toujours sous mon nom de YHVH qui porte le Bien Absolu de Ma volonté » (p.195)

 

 

- v. 4-9 : Dieu renouvelle à Moïse, dans le détail et le continuité, sa promesse de libération en la rattachant à l’appel d’Abraham… toujours la Promesse fondamentale.

Cette libération sera faite « à bras étendu », autre formule fréquente et souvent liée à « à main forte et à bras étendu »… Dieu rappelle aussi la promesse de donner une terre faite à Abraham.

 

-v.9 : Moïse qui a répété ces paroles au peuple, n’est pas entendu car dit le texte, « les hébreux étaient à bout de souffle à cause de leur dure servitude. »

 

- v. 10-13 : Moïse est renouvelé dans sa mission, malgré ses objections – « le peuple ne m’écoute pas, alors Pharaon ! » et celle de ne pas avoir la parole facile. Aaron est confirmé dans sa charge de « porte parole » de Moïse.

 

- v. 14-26 : on nous donne la généalogie de Moïse et d’Aaron.

Je vous propose de terminer cette méditation par ce merveilleux texte de St Paul qui chante l’assurance absolue de Paul en Dieu qui ne manque jamais à ses promesses : 

 

Romains 8/31-39

 

«  Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ?

Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Dieu est celui qui rend juste : alors, qui pourra condamner ? Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous : alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? En effet, il est écrit : C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt, qu’on nous traite en brebis d’abattoir.

Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.

 

DIEU N’A PAS ÉPARGNÉ SON PROPRE FILS, MAIS IL L’A LIVRÉ POUR NOUS.

 

Qui nous séparera de l’amour du Seigneur ?

Lui qui n’a pas épargné son Fils en le livrant pour nous,

voici qu’il nous donne aujourd’hui son Corps et son Sang,

Car son Amour est plus fort que la mort !

 

Qui nous séparera de l’amour du Seigneur ?

C’est Dieu qui justifie, qui pourrait nous condamner ?

Mangeons le même pain, buvons la même coupe,

Qui nous rassemble en seul corps pour la vie éternelle.

 

Qui nous séparera de l’amour du Seigneur ?

Le Christ est mort pour nous, il est ressuscité !

Le pain que nous rompons, c’est la Pâque de Dieu,

Et celui qui nous a aimé, nous prend dans son triomphe !

 

Qui nous séparera de l’amour du Seigneur ?

Comme un agneau innocent, il a été conduit à la mort.

Son corps est notre force, dans l’angoisse et la détresse,

Son Sang est notre Vie s’il faut mourir pour Lui.

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