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Exode 8ème temps

Exode 16/1-18 et 35

La marche dans le désert vers le Sinaï

 

Prière :

« Roi du Ciel Consolateur,

Esprit de Vérité,

Toi qui es partout présent,

Toi qui emplis tout, 

Trésor des grâces et Donateur de vie,

Viens et demeure en nous.

Purifie-nous de toute souillure

Et sauve nos âmes Toi qui es bonté. »

 

Introduction

 

Nous allons suivre maintenant les hébreux dans leur marche dans le désert. Ils vont séjourner un an pour se préparer à entrer en Terre Promise. Délivrés par Dieu, les hébreux restent fragiles, esclaves abattus et démolis par leur séjour en Egypte. Dieu entreprend de les « reconstruire » dans le désert : pas de distraction, une aridité qui aide à entrer en soi et à approfondir son humanité dans sa relation nouvelle à Dieu, besoin d’une loi pour construire un peuple, épreuves formatrices.

 

Mais ce chemin est un chemin pour tout croyant, ce sont les étapes fondamentales de notre reconstruction chrétienne… reprise chaque année durant le carême !

 

Saint Paul d’ailleurs le dit clairement (en 1 Co. 10/16) : « Frères, je ne voudrais pas vous laisser ignorer que, lors de la sortie d’Égypte, nos pères étaient tous sous la protection de la nuée, et que tous ont passé à travers la mer. Tous, ils ont été unis à Moïse par un baptême dans la nuée et dans la mer ; tous, ils ont mangé la même nourriture spirituelle ; tous, ils ont bu la même boisson spirituelle ; car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher, c’était le Christ. Cependant, la plupart n’ont pas su plaire à Dieu : leurs ossements, en effet, jonchèrent le désert. Ces événements devaient nous servir d’exemple, pour nous empêcher de désirer ce qui est mal comme l’ont fait ces gens-là. »

 

Les Pères de l’Eglise, en particulier les Pères du désert – et beaucoup ont vécu dans les déserts traversés par Israël tant en Egypte qu’en terre Sainte – ont montré combien ces textes éclairaient toute vie chrétienne véritable et pouvaient servir de guide sûr pour une véritable vie spirituelle à la suite du Christ et ses combats normaux.

 

Temps de silence

Lecture du texte.

 

Lecture du commentaire.

 

Suivons le texte biblique.

 

L’eau de Mara Exode 15/22-26

 

C’est la première mauvaise surprise du désert. « Mara » signifie « amer » : c’est le lieu de l’amertume spirituelle. C’est la déception : Dieu est jugé trompeur. Il délivre de la Mer et de l’esclavage… et au désert, l’eau est mauvaise !

Cette amertume est un vrai poison. Le bois du bâton de Moïse purifie les eaux de l’amertume. 

 

Souvent quand on commence à cheminer avec Dieu, après des commencements faciles et enthousiastes on connaît la sécheresse. C’est là que tout devient bon… si l’on poursuit !

 

L’oasis d’Elim Ex. 15/27

 

Après la 1ère épreuve, Douze sources !!! Le grand chiffre « Douze » : Douze ancêtres d’Israël, Douze apôtres … Israël découvre tout à coup un Dieu qui prend soin… Origène dit que de Mara à Elim, « on passe de l’Ancien Testament au Nouveau et qu’on arrive aux Douze sources apostoliques. »

 

Tout a l’air de bien aller… Erreur ! Détrompons nous… il nous manque toujours quelque chose…

 

Les cailles et la manne Ex 16/3 -18 et 35

 

- v. 2-3 : L’épreuve de la « faim » ! Le désert est un désert… peu de choses poussent ! Le mode de vie est frugal ! Les réserves s’épuisent vite. Les paysages sont toujours les mêmes… cailloux et sable… et rocher… surtout cailloux !

C’est la monotonie : nous le savons bien. Pourquoi sommes-nous si agités ? La monotonie nous effraie ! Comme nos contemporains qui fuient la douce monotonie des jours avec des séjours aux 4 coins du monde, une vie super agitée, une fête permanente. Pourquoi tant de jeunes se saoulent ou se droguent à votre avis ? Si ce n’est pas pour fuir une vie qui leur paraît monotone jusqu’à l’ennui, sans aucun sens et sans profondeur, fade comme un désert sans fin. Les récents confinements – si proches d’un désert de cailloux - ont bien montré les choses, … tellement, d’ailleurs qu’on ne veut pas en parler !

 

Les hébreux, eux, ils parlent … 

 

En une montée de nostalgie (= l’autre drogue avec la fuite), nostalgie de l’Egypte et de ses marmites pleines de viandes et de légumes !! Plutôt l’esclavage nourri que la liberté dans la faim ! 

 

- v. 4-8 : Dieu annonce à Moïse qu’il va  envoyer du pain qui sera à la fois, la nourriture quotidienne mais aussi la Parole de Dieu, « le Pain du haut du ciel » (v.4)

Chaque jour, il faudra recueillir la ration nécessaire… double, le 6ème jouir pour ne rien faire le jour du sabbat. Une épreuve de fidélité pour le peuple selon Dieu !

 

Moïse et Aaron transmettent le message au peuple : selon Moïse, ce don de la nourriture au petit matin est « voir la Gloire de Dieu » : vous voyez comment Dieu prépare son peuple à la vision du Sinaï et à l’eucharistie pour nous !

 

- v. 8 : Et tout à coup apparaît aussi l’annonce de la viande.

Avec l’insistance : Dieu  a entendu vos cris (v. 7 et v.8) : 2 fois ! écho du buisson)… et surtout une interprétation : vos murmures n’étaient pas contre nous mais contre Dieu !

 

- v. 9–10 : nouvelle convocation du peuple … on sent bien ici des sources diverses pour le rédacteur final et son souci méticuleux de tout garder ! Invitation à s’approcher de Dieu… et tout à coup, « la gloire de Dieu paraît dans la nuée ». 

Nous avons donc un peuple, convoqué par Dieu, à qui Dieu - qui entend son peuple -, promet du pain et dans cette promesse, manifeste sa Gloire ! Cela doit vous faire penser à quelque chose cette conjonction d’éléments… Décidément, ce don de la manne revêt aux yeux de Dieu une grande importance. Toute la méditation d’Israël au long des siècles ne s’y trompera pas … jusqu’à l’eucharistie de Jésus !

 

- v. 11-16 : on a l’impression de recommencer le récit tous les 3 versets ! Il y a un petit plus à chaque fois. Là on annonce la viande au crépuscule et le pain au matin… La viande, c’est-à-dire des cailles « qui couvrent le camp ». La note (a) de la Bible de Jérusalem précise : « Les cailles épuisées par leur traversée de la Méditerranée au retour de leur migration en Europe, s’abattent en grande quantité sur la côte, au Nord de la péninsule arabique poussées par le vent d’Ouest. » 

 

v.13-14 : c’est la manne : une couche de rosée qui, évaporée, laisse voir à la surface de la terre « quelque chose de menu, de granuleux, de fin comme du givre sur le sol. La note (a) précise : « la manne est due à la sécrétion d’insectes vivant sur certains tamaris dans la région centrale du Sinaï, récoltée en mai-juin »… mais ici, le don de Dieu est quotidien.

 

v. 15 : C’est tellement étonnant que cela donne le nom de la chose inconnue : étymologie populaire : « Man’hû ? » « qu’est-ce que c’est ? »

 

Normalement on recueille la quantité suffisante pour chaque jour (v.18 : la quantité va même se réguler toute seule !) et le double le vendredi avant le sabbat. Dieu avait dit que ce serait une épreuve pour le peuple : à la fois une sobriété (on prend le nécessaire pas plus) et une confiance (il y en aura sûrement le lendemain).

- v. 17-21 : évidemment, certains en prirent plus que nécessaire et pour le lendemain au cas où … les vers se mirent dedans et la récolte fut impropre à la consommation ! En revanche, pour le sabbat, la manne se conserva parfaitement. (v. 22-26)… Mais certains sortirent le sabbat pour récolter …

 

- v 31 : le texte biblique nous explique ce qu’est la manne : on eut dit une graine de coriandre blanc et au goût de galette au miel.

 

- v. 32-34 : on récolte un gomor de manne qu’on met devant Dieu (sans autre précision pour le moment) pour le montrer aux descendants !

 

- v. 35 : la manne fut donnée pendant 40 ans jusqu’à l’entrée en Terre Promise.

 

 

Sur la richesse de la méditation juive et biblique sur la manne, je vous remets le texte que je vous ai donné l’an passé à propos du chapitre 6 de St Jean sur le Pain de Vie.

 

« Il faut dire que le peuple d’Israël a beaucoup réfléchi sur la manne depuis l’Exode !  Dans Ex 16/4, Dieu promet à Moïse de donner le Pain du haut du ciel et le prophète en 15b dit : « voici le pain que Dieu vous donne à manger ». Jean nous dit au 6/31 que le peuple fait allusion à ce texte en contractant les deux versets de l’Exode. On les lisait  d’ailleurs tous les ans à la fête des Tentes !

Les juifs demandent donc à Jésus de renouveler le miracle de la manne, de se présenter ainsi comme le Nouveau Moïse, ce qui lui donnerait le droit de se poser en réformateur religieux.

 

Cette méditation sur la manne est abondante et très importante pour comprendre ce que le peuple attend : dans les textes rabbiniques, la manne « descend » du ciel alors que dans les livres de l’Exode ou des Nombres, la manne est comme une couche fine de rosée sur la terre sans mention de son origine.  « Apparut sur la surface du désert quelque chose de menu, de granuleux, de fin comme du givre sur le sol » (v14). Mais la manne, pour le psaume 77/24, vient du ciel : « il leur a donné à manger le pain venu du Ciel ».

 

Pour résumer la méditation juive, on peut dire :

 

-  La manne, c’est le Pain de la Parole de Dieu : Dt 8/3 « Dieu t’a fait sentir la faim, il t’a donné  manger la manne que ni toi ni tes pères n’avaient connue, pour te montrer que l’homme ne vit pas seulement de pain mais que l’home vit de tout ce qui sort de la bouche de Dieu. » En écho, Amos écrit en 8/11 : « Voici venir des jours où j’enverrai la faim dans le pays, non pas une faim de pain, non pas une soif d’eau mais d’entendre la Parole du Seigneur. On ira titubant d’une mer à l’autre, du nord au levant, on errera pour chercher la Parole du Seigneur et on ne la trouvera pas ! » 

 

-  C’est la Torah et au temps des sages, la manne, c’est la sagesse qui vient de Dieu : Sirac 24/19-22 : « Venez à moi – c’est la Sagesse en personne qui parle – vous qui me désirez et rassasiez-vous de mes produits… Mon héritage est plus doux que le miel. Ceux qui me mangent auront encore faim, ceux qui me boivent auront encore soif. » En Proverbes 9/2, 5, la même sagesse en personne dit : « La Sagesse a dressé sa table… Venez manger de mon pain, buvez du vin que j’ai préparé ! » 

- La Parole de Dieu, sa Sagesse, donne la vie : Dt 30/15 : « Je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur : Si tu écoutes les commandements du Seigneur ton Dieu que je prescris aujourd’hui, que tu aimes le Seigneur ton Dieu, que tu marches dans ses voies, que tu gardes ses commandements, ses lois et ses coutumes, tu vivras. » En proverbes 8/34-35 : « Heureux l’homme qui m’écoute, qui veille jour après jour à mes portes, pour en garder les montants ! Car qui me trouve, trouve la vie, il obtient la faveur de Dieu. » 

 

Le passage de la Sagesse 6/17-19 résume tout : « Le commencement est le désir très vrai de l’instruction, le souci de l’instruction c’est l’amour, l’amour c’est observation de ses lois, l’attention aux lois c’est la garantie de l’incorruptibilité et l’incorruptibilité fait qu’on est près de Dieu ; ainsi le désir de la sagesse conduit à la royauté. »

 

- Enfin, dans le dernier livre de l’Ancien Testament, la Sagesse, la manne est parée de tous les dons ! Elle s’adapte à chacun pour le contenter. « C’est une nourriture d’anges que tu as donnée à ton peuple. Et c’est un pain tout préparé que, du ciel, tu leur as fourni inlassablement, un pain capable de procurer tous les délices et de satisfaire tous les goûts. Et la substance que tu leur donnais manifestait ta douceur envers tes enfants et, s’accommodant au goût de celui qui la prenait, elle se  changeait en ce que chacun voulait. » Sagesse 16/20-21. Et un peu plus loin v. 25-26 : « Et c'est ainsi qu'en se prêtant à tout changement, elle était au service de ce don venu de toi et qui devenait toute nourriture au gré de ceux qui le demandaient.
 Par là, tes fils que tu as aimés, Seigneur, devaient apprendre que ce n'est pas la production de fruits qui nourrit l'homme, mais bien Ta Parole qui fait subsister ceux qui croient en Toi... »

 

 

« Mais c’est bien compliqué pour un homme de ne pas vivre seulement de pain, de devoir dépasser l’immédiateté de la matière grâce à la Révélation et de trouver dans cette quête le sens véritable de la vie. » (Plet p. 39)

 

DONNE NOUS AUJOURD’HUI SEIGNEUR LE PAIN DE VIE !

 

Notre père qui est aux cieux, que ton Nom soit sanctifié !

Dans la chair de ton Christ, Tu as glorif ton Nom :
Qu’en recevant son Corps, nous soyons saints comme tu es Saint.

 

Notre Père qui es aux cieux, que ton Règne vienne !

Car ton Royaume n’est pas de ce monde,
Mais la chair de Jésus nous donne les prémices du monde nouveau.

 

Notre Père qui es aux cieux, que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel !

Que notre nourriture soit de faire ta Volonté,
Et que nous vivions du Christ, la Parole éternelle qui est sortie de Dieu!

 

Notre Père qui es aux cieux, donne nous aujourd'hui notre pain de ce jour !

Tu as tellement aimé le monde, Père très bon, 
Que Tu lui as donné ton Fils, pour qu'il soit notre salut.

 

Notre Père qui es aux cieux, pardonne-nous nos offenses !

Ton Fils, l'agneau de Dieu, a porté nos péchés ;
Heureux les invités au festin de l’agneau !

 

Notre Père qui es aux cieux, donne-nous de pardonner à ceux qui nous ont offensés !

Tu nous a pardonné dans la mort de ton Fils;
Dis seulement une parole et nous serons guéris.

 

Notre Père qui es aux cieux, ne permets pas que nous soyons soumis à l'épreuve !

Jésus a combattu pour nous l'épreuve au désert,
Et son Corps livré nous libère de toute tentation.

 

Notre Père qui es aux cieux, toi seul nous délivres du Mal !

Par le sang de ton Fils, tu as éloigné de nous la colère,
Et par sa chair ressuscitée, tu as vaincu pour nous la mort.

 

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