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Exode 10ème temps 

Exode 18/1-27

 

Prière

 

 

 

« Roi du Ciel Consolateur,

Esprit de Vérité,

Toi qui es partout présent,

Toi qui emplis tout, 

Trésor des grâces et Donateur de vie,

Viens et demeure en nous.

Purifie-nous de toute souillure

Et sauve nos âmes Toi qui es bonté. »

 

 

Temps de silence

Lecture du texte.

Commentaire

 

 

C’est un aspect particulier qu’aborde le livre de l’Exode aujourd’hui. Il ne s’agit pas seulement de reconstruire/réparer l’intériorité de l’homme, il faut aussi mettre en place la vie en société : le peuple, esclave à peine libéré, n’a plus idée de ce qu’est vivre dans des conditions normales et dans la sagesse du droit.

 

Tout commence par une rencontre entre Moïse et son beau-père Jéthro, prêtre de Madian (= La Jordanie et l’Arabie aujourd’hui, à l’est de la Mer Rouge) : c’est un peu comme au chapitre 14 de la Genèse quand Abraham rencontre Melchisédech roi de Salem… avec la bénédiction qu’il donna à Abraham. Il n’y a pas de merveilleux dans ce texte : tout est très simple mais aussi très grand !

 

Moïse avait quitté Jéthro et sa famille (sa femme Cippora et ses deux fils Gershom et Eliézer) pour retourner en Egypte assurer la libération de son peuple.

 

- v. 1-5 : Maintenant que le peuple délivré est au désert, Jéthro qui l’a appris, vient au-devant de Moïse avec la femme de ce dernier et ses fils, à son campement. 

 

- v. 6-12 : Quelle magnifique salutation entre les deux hommes ! Glorieux dans son rôle actuel, Moïse, pourtant, rend un hommage prononcé à la dignité de Jéthro, prêtre et chef de la tribu qui l'a reçu dans son sein. Il se prosterne devant lui. Le baiser est la forme ordinaire de salutation en Orient.

 

Moïse fait alors un récit détaillé des événements à son beau-père et à sa femme. Au v. 9, Jethro se réjouit du bien fait pas Dieu à Israël et se met à prier (v.10) en bénissant Dieu et en affirmant : « Maintenant je sais que le Seigneur est plus grand que tous les dieux » (la phrase n’est pas finie, le texte est corrompu) Ainsi Jéthro reconnaît l’élection d’Israël… là où Melchisédech avait reconnu l’élection d’un homme, Abraham.

 

Alors, Jéthro, ce prêtre païen, offre un sacrifice à Dieu… comme Melchisédech. Aaron et les anciens d’Israël viennent manger avec lui. Conversion ? Le mystère reste entier sur ce geste.

 

- v.13 : Le lendemain de l’arrivée de Jéthro, Moïse rend la justice : chacun attend son tour, debout, au soleil, du matin au soir, pour avoir l’arbitrage du prophète, c’est-à-dire savoir l’avis divin dans les circonstances particulières de sa vie.  Harassant.

 

- v.14- 23 : Jéthro intervient et dit à son gendre : « Tu t’y prends mal ! » Et il propose à Moïse une organisation de la justice plus judicieuse : (v.19-23) que Moïse soit assisté de chefs de milliers,  centaines et de cinquantaines et dizaines – intègres - qui jugent et arrangent les petites affaires. Les grands cas, ils les présenteront à Moïse. 

Cette idée est parfaitement conforme à ce que nous savons de  l'organisation patriarcale des tribus nomades, qui sont réunies par clans ou groupes de familles, par groupes de clans. 

 

- v. 24-26 : Moïse consulte Dieu « Si Dieu te l’ordonne » avait dit Jethro  au verset 23. Puis il suit les conseils de son beau-père.

 

Mais Israël demeure « à part » : il n’est pas né de volonté humaine mais de volonté divine, dans un caté divin : la sortie de l’Egypte de la servitude sous la conduite de Dieu seul. C’est ce que chante le cantique de Moïse 32/7-12 : 

«  Rappelle-toi les jours de jadis, pénètre le cours des âges. Interroge ton père, il t’instruira ; les anciens te le diront. Quand le Très-Haut dota les nations, quand il sépara les fils d’Adam, il fixa les frontières des peuples d’après le nombre des fils d’Israël. Mais le lot du Seigneur, ce fut son peuple, Jacob, sa part d’héritage. Il le trouve au pays du désert, chaos de hurlements sauvages. Il l’entoure, il l’élève, il le garde comme la prunelle de son œil. Tel un aigle qui éveille sa nichée et plane au-dessus de ses petits, il déploie son envergure, il le prend, il le porte sur ses ailes. Le Seigneur seul l’a conduit : pas de dieu étranger auprès de lui.

 

Commentant ce fait, Samson Raphaël Hirsch au 19ème siècle écrit : « Le judaïsme a-t-il jamais été de son siècle ? Le judaïsme peut-il être de son siècle ?... Et l’auteur évoque tour à tour une « adaptation » à Babylone, à l’Assyrie, aux mœurs grecques du temps des Martyrs d’Israël, de la philosophie grecque à Alexandrie, puis Rome, la Perse, puis la science des Druides en gaule, les idées chrétiennes… et il conclut : « Qu’en serait-il advenu du judaïsme si nos pères avaient tenu pour leur devoir de le modeler à l’image de leurs siècles ?

  

Que le judaïsme isole ceux qui le professent, qu’il les fasse paraître d’un autre siècle aux hommes superficiels de chaque siècle, c’est là un fait clairement  établi dès les origines dans la Bible et il n’était pas besoin des temps modernes pour qu’on en fût la surprenante découverte.

Et pourtant cet isolement n’est qu’une apparence et aucune foi plus que la foi juive n’est destinée à remplir ses adeptes d’un amour qui embrasse tout, à leur donner un esprit, un cœur auxquels rien d’humain sur la vaste terre ne soit étranger, de leur inspirer de plus ardente, de plus active sympathie pour toute souffrance humaine, pour tout progrès humain… à leur faire planter sur la tombe même de la moralité livrée à toutes les corruptions la bannière aux couleurs d’espérance de l’inévitable retour vers Dieu… car toute la force de cette foi consiste précisément à mettre dans les consciences cette conviction que tous les hommes marchent avec Israël vers le Royaume de Dieu … vers un royaume qu’habiteront la vérité et l’amour, le droit et la sainteté… Alors seulement quand le siècle sera avec Dieu, Israël sera avec son siècle. » (cité dans André Neher  Moïse et la vocation juive coll. Maîtres spirituels n°8 p. 177-178)

 

Ne pensez-vous pas que ce texte décrit aussi l’isolement nécessaire des chrétiens avec leurs siècles ? A méditer en ce temps où on nous harcèle hors de l’Eglise et dans l’Eglise sur le thème de l’adaptation à son temps… Quand on voit la girouette et l’éclatement de la culture française sous ce régime … et les fruits produits…

 

v.27 : le beau-père repartit sur ses terres. Et Madian va disparaître de l’histoire biblique sauf quelles allusions.

 

 

Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

A sa naissance, Moïse fut par Toi sauvé des eaux.
Porté sur les flots du fleuve, tu fis échapper le juste à la mort.
Souviens-toi de ta mort et de ta résurrection où Tu nous as plongés.

Seigneur, conduis-moi au désert avec Moïse
Donne moi son courage et l’amour de son peuple.
Que je contemple avec Lui le Buisson ardent et révèle ton Nom à mes frères.

Moïse divisa les flots de son bâton et en fit un rempart au milieu de l’abime.
Et Toi, Seigneur, façonne en mon cœur l’image de ta divine croix :
Elle sera le bâton qui me soutient et par lequel j’accomplirai tes merveilles.

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