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La résurrection de Lazare

Carême 2021.

Nous poursuivons donc l’enseignement de Jésus sur le baptême. Le baptême en nous donnant l’Eau Vive de l’Esprit qui jaillit en nous comme une source de Vie éternelle, nous fait entrer dans la Lumière venant de Dieu qui nous illumine. Aujourd’hui nous découvrons que « le baptême dans l’Esprit et le feu » comme disait St Jean baptiste du baptême de Jésus, nous ressuscite.

 

En effet, la « réanimation » de l’ami Lazare par Jésus – acte qui va précipiter sa mort à lui – est l’annonce pour notre maître de son pouvoir sur la mort : il est comme il l’annonce à Marthe, il est lui-même la Résurrection.

Cette Résurrection de Pâques nous parvient par le baptême qui  - St Paul ne cesse de l’annoncer – est pour nous « vivre la mort et la Résurrection » du Seigneur. Nous entendions st Paul nous dire dans l’épitre : « Si l’Esprit du Père qui a ressuscité Jésus d’entre les morts, habite en nous, Le Père qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à nos corps mortels par son esprit qui habite en vous. » « Puisque l’Esprit est notre vie, comme écrit encore St Paul, nous sommes devenus des justes. » Comment cela se passe-t-il ? Comment ce réalise cet « homme nouveau » « juste » que nous devenons en étant baptisé et uni au Christ à la mort et à la vie. « Si quelqu’un est en Christ, création nouvelle » dit St Paul. Comment ?

Par étapes. Car nous sommes des êtres dans le temps qui est une grâce et les dons de Dieu sont toujours totaux, entiers dans lacté divin du don, mais pour nous, il faut du temps pour les assimiler.

Avec notre collaboration. « Dieu qui t’a créé sans toi, dit St Augustin, ne te sauve pas sans toi. » Cela prend du temps car Dieu nous associe à notre salut ! Il donne tout mais souhaite que ce don, nous l’assimilions, nous le vivons librement et volontairement.

1ère étape : baptême et confirmation. Dans le baptême nous devenons « un être nouveau » pour mener une vie nouvelle.

D’abord, nous étions morts avant ce baptême. Lazare nous le rappelle. Nous étions de part notre péché hérité comme dans un tombeau, coupé des sources divines de la vie. Jérémie dit cela merveilleusement : « Oui, mon peuple a commis un double méfait : ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive, et ils se sont creusé des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau ! » (Jérémie 2/13). Nous étions comme Lazare : au fond de notre caverne sans lumière, les pieds et les mains liés, un voile sur le visage… sans vie. 

Le philosophe Platon avait bien pressenti cet état de pécheur : son allégorie de la caverne met en scène les hommes enchaînés et immobilisés dans une « demeure souterraine », par opposition au « monde d'en haut ». Ils tournent le dos à l'entrée et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière eux. Platon expose en termes imagés les conditions d'accession de l'homme à la connaissance de Dieu le Bien par excellence mais aussi la quasi impossibilité d’accéder tout seul à cette connaissance. 

Justement bien vu ! Cette accession à la Vie Eternelle jaillissante n’est pas au pouvoir de nos forces : Elle nous est donnée au baptême. Dieu au baptême nous recrée capable de le connaître et de le croire, de l’aimer et d’entrer en communion ave sa plénitude. Ce sont les vertus théologales – c’est-à-dire venant de Dieu pour conduire à Dieu – de foi, d’espérance et de charité. Foi pour connaître et croire en confiance en Dieu, espérer entrer un jour dans une communion plénière avec Dieu et déjà sur cette terre, maintenant, charité pour « aimer Dieu de tout son cœur de toute sa force de tout son esprit et le frère comme moi-même » dès maintenant, de plus en plus au cours de ma vie et en perfection dans l’éternité. C’est cet amour divin qui greffé sur le nôtre le purifie, l’embellit, le dilate… rend capable de pardonner… jusqu’à aimer ses ennemis. C’est un amour tout neuf et tout puissant : « si vous aimez ceux qui vous aiment, que faits-vous d’extraordinaire ? dit Jésus Les païens en font autant . »

Ces vertus théologales sont une nouvelle structuration de notre être intérieur, une recréation de notre être qui avait été créé capable de Dieu, « prédestiné à être, pour le Père, des fils adoptifs par Jésus, le Christ.. En effet dit St Paul, Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. »

A ces dons fondamentaux, s’ajoutent pour chacun de nous des charismes personnels qui nous associent à la fondation du Royaume de Dieu, Royaume de l’humanité nouvelle : ces charismes sont donnés par l’Esprit Saint à chaque croyant non pour sa sanctification personnelle mais pour l’édification de l’Eglise, anticipation du Royaume. Il n’y pas trop de toute notre vie pour que toute notre personne – âme, corps, intelligence, affectivité, relation, …- soit transformée et recréé à neuf par ces vertus. C’est la première partie de notre Résurrection.

2ème étape : A l’heure de notre mort, notre âme déjà ressuscitée est reçue dans les demeures éternelles. Tout notre être personnel transformé par l’Esprit Saint  est comme réfugié en notre âme et c’est déjà elle qui jouit de la vie éternelle, de la vision de Dieu, de la communion avec lui. Et en elle, l’espérance de notre résurrection  corporelle.

3ème et dernière étape : car la dernière étape de la Résurrection, est communautaire ! … et finale quand l’œuvre de Dieu sera achevée, quand tous les élus seront rassemblés. Dans la foi chrétienne, tout est personnel et communautaire à la fois !... nous sommes enfants de Dieu chacun mais tous nous sommes Eglise, peuple de Dieu. Chacun chemine personnellement construisant en même temps le tout. 

Le point final est commun : Résurrection et Royaume éternel.  Mais toute notre résurrection et le monde nouveau commencent personnellement  au baptême. Amen.

 

Jésus, Maître de la Vie
De la tombe tu t’approches ;
Pour Lazare ton ami,
Tu supplies et tu rends grâces :
« Tu m’as toujours exaucé :
Père saint, écoute-moi ! »

 

Au tombeau tu as pleuré,
Près de ton ami Lazare ;
En ton coeur tu as frémi,
Et fait voir combien tu l’aimes ;
« Viens dehors, sors du tombeau !
Lève-toi d’entre les morts ! »

 

Tu es la résurrection,
O Jésus tu es la Vie !
Et celui qui croit en Toi,
S’il meurt, tu le ressuscites ;
Tu l’arraches des enfers,
Le relève des gisants.

 

Avec Toi si nous mourons,
Nous entrerons dans la Vie ;
Par Toi le deuil es t changé
Et de vient un chant de danse :
Au soir nous verrons les pleurs,
Au matin les cris de joie

 

La mort nous vient par Adam,
Par Jésus nous vient la Vie,
Si tous meurent en Adam,
En Christ, tous ils ressuscitent;
C’est pourquoi nous te chantons,
Toi le vainqueur de la mort.

Commentaires

  • En vous lisant,comment ne pas être emporté dans une action de grâce vers le Père de tous dons et vers l'Église pour ce sacrement appelé "de caractere" ,fondement de notre vie avec et en Dieu.
    Comment ne pas avoir le désir de le sanctifier par une vie digne et ajustée aux grâces de re-création de ré-génération si puissantes,si neuves, qui nous rendent capables de pardonner et d'aimer jusqu'aux ennemis...
    Pardon pour ces doutes ,ces freins méfiants ,ces regards en arrière ou trop centrés sur nous au lieu d'y aller FRANCO !!!

    Donne nous d'embellir notre âme dès ici-bas où la vie éternelle est déjà commencée,mais aussi pour l'au delà béatifique, dans l' attente de la résurrection de notre Chair.

    J'ai bien-aimé le fait que dans notre vie de foi les 2 aspects personnels et communautaires sont étroitement imbriqués, si j'ai bien compris; sauf pour le sacrement du baptême qui concernerait davantage la personne...

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