Exode 14ème temps
Prière
Hymne des vêpres de l’anniversaire de la consécration d’une église, qui date du 7ème /8ème siècle:
Jérusalem ô ville sainte dont le nom est
« Bienheureuse vision de Paix »
Toi qui t’élèves dans les cieux,
Construite de pierres vivantes
Et couronnée de milliers d’anges
Comme un cortège d’épousée.
Du ciel, Tu descends, toute nouvelle
Pour la chambre de tes noces,
Toute parée comme une vierge
Epouse promise au Seigneur
Tes murs ô ville et tes places
Sont faits de l’or le plus pur.
Etincelantes comme perles
Tes portes sont larges ouvertes.
Par la vertu de ses mérites
Tout homme peut y entrer,
Quiconque qui pour le nom du Christ,
A souffert en ce bas monde.
Travaillées à coup de marteaux
Les pierres lisses et polies
Sont agencées en leur place
Par la main de l’Artisan,
Disposées pour être à jamais
Le Temple Saint du Seigneur.
A Dieu la Gloire, à Dieu l’Honneur
Au Seul Seigneur, au Très-Haut
A Dieu le Père et à son Fils
Au Saint Esprit Paraclet
Aux Trois, Louange et Puissance
Pour les siècles éternels.
Temps de silence
Lecture du texte.
Etude du commentaire :
Exode 35/30-36/3, 37/1-9 et 40/16-38
Les derniers chapitres du livre de l’Exode sont consacrés à la construction de la Tente de la Rencontre et à la consécration du sanctuaire « ambulant » du désert. Cela montre l’importance de tenir ensemble la sainteté du peuple fidèle à la Loi (ch.20-21-22-23) et le culte rendu à Dieu source de vie et de sainteté (ch.35-36-37-38-39-40).
Jamais, dans la Bible, on n’oppose le culte rendu à Dieu et la justice dans la fidélité à la Loi. C’est l’unique culte rendu au Dieu Trois fois Saint.
- Exode 35/30-36/1 et 37/1-9.
- v. 30-35 : Pour construire la Demeure de Dieu (la Tente de la Rencontre) et l’Arche d l’Alliance, il faut des artistes, des hommes capables. Car construire la Demeure est un acte sacré ! Aussi Dieu lui-même a-t-il choisi les artistes en les comblant d’Esprit, « esprit d’habileté, d’intelligence et de savoir pour toutes sortes d’ouvrages : (le détail qui suit est des plus intéressants) concevoir les projets et les exécuter, en or, en argent, en bronze, pour tailler des pierres à enchâsser, pour tailler le bois et toutes sortes d’œuvres d’art » (v.33-34) Et puis toujours aussi précis : « ouvrages du ciseleur, du brodeur, du brocheur de pourpre violette et écarlate (tisser des dessins sur une étoffe en insérant lors de sa confection des fils d’or et de soie), de cramoisi (rouge profond tirant sur le violet, et de fin lin (image de richesse), du tisserand. » (v.35)
C’est clair, Dieu veut du beau. Et faire du beau, est une œuvre de l’Esprit de Dieu comme dit le texte. La beauté de Dieu doit éclater dans sa Demeure de manière à ce qu’on puisse passer de l’émerveillement de la beauté du lieu sacré au Dieu Saint qu’il reflète. Dieu se montre dans sa création, y compris dans la création artistique.
Le texte nous donne même les noms des artistes.
Mais Dieu ne fait pas que donner l’Esprit à ceux qu’il a choisis comme artistes, c’est Lui qui ordonne les travaux : « Ils feront tout comme YHVH l’a ordonné. » (37/1)
Le v.2 apporte une précision importante : les hommes choisis par Dieu et comblés par Lui de l’Esprit « portaient leur cœur à s’appliquer à l’ouvrage pour le faire. » Dieu donne mais l’homme aussi doit se donner à l’ouvrage.
Mais le peuple aussi doit donner :
v. 3 dit en effet : « les ouvriers choisis reçurent de Moïse ce que les israélites avaient apporté en contribution pour exécuter le travail d’édification du sanctuaire. »… et même un peu plus loin, au v. 6 : ils ont tant donné qu’on annonce qu’il faut cesser la collecte car il y a trop !!
Jésus Présence de Dieu « aura l’Esprit pour concevoir les projets et les exécuter, pour tailler le bois et la pierre » dans son métier à Nazareth.
Dieu est absolument concret dans toute son œuvre.
Toute cette entreprise d’art culmine dans la construction de l’Arche (37/1-9)
Faite bois d’acacia, entièrement plaquée d’or au dedans comme au dehors, surhaussée d’une moulure d’or tout autour, l’arche a quatre pieds et des barres (en bois d’acacia plaquées d’or) pour la transporter.
Sur l’arche se trouve la plaque d’or du propitiatoire : c’est le lieu où Dieu sera propice, bienveillant à son peuple. La plaque du propitiatoire sera protégée par les ailes des Chérubins d’or repoussé, placés aux deux extrémités du propitiatoire.
C’est sur ce propitiatoire que chaque année – à la fête du Grand Pardon - le Grand Prêtre déposera un peu de sang du bouc qui représente le peuple d’Israël, renouvelant ainsi l’Alliance par le rapprochement du sang du peuple et de la bienveillance de Dieu, donnant ainsi au peuple le pardon.
Au tombeau du Christ ressuscité, les évangélistes noteront que les anges étaient placés aux deux extrémités de la plaque de pierre sur laquelle avait été déposé le corps de Jésus mort sur la Croix. C’est une allusion directe au propitiatoire de l’Arche : Jésus est l’être en qui Dieu et l’homme retrouvent leur communion. C’est pourquoi St Paul dit que le Christ est notre propitiatoire : « Car le projet de Dieu était que le Christ soit propitiatoire (la traduction liturgique dit justement : instrument de pardon), en son sang » (Rm 3/25)
Je ne résiste pas à évoquer la table des pains offerts dont la description suit celle de l’arche (v.10-16). C’est une annonce de l’eucharistie : « Selon Lévitique 24, 9, douze pains d’oblation représentant les douze tribus d’Israël étaient présentés au Temple à chaque sabbat. Ils étaient placés en deux rangées de six, sur une table d’acacia plaquée d’or. Ces douze pains remplacés à chaque sabbat ne pouvaient être mangés que par les prêtres. Cet usage reposait sur le principe selon lequel, étant saints, les pains devaient revenir aux hommes consacrés au service de Dieu : les prêtres. » Gérard Blais directeur du Centre biblique Har'le Saint-Augustin, QC
Avant la communion, dans la liturgie orientale, le prêtre présente le pain et le vin consacrés aux fidèles en disant « les choses saintes aux Saints » En effet, dans la Nouvelle Alliance, tous les disciples baptisés sont saints de la Présence de Dieu en eux. Rappelons-nous : « saints », c’est comme cela que St Paul appelle les chrétiens. Ils peuvent donc manger les pains de l’oblation (= offerts).
2) Exode 40/16-38
Nous assistons au montage de la Demeure de Dieu. La Tente abrite l’Arche qui contient le Témoignage de l’Alliance (c’est-à-dire les tables de la Loi) et le propitiatoire, le rideau qui ache l’Arche à la vue du peuple, devant la table des pains de l’oblation… et la Demeure est prise dans la Tente dont le nom est de « Tente du Rendez-vous ou de la Rencontre », là où Dieu rencontre son peuple et le peuple son Dieu.
Le candélabre trouve sa place face à la table ainsi que la table pour l’offrande de l’encens et l’autel des sacrifices avec le bassin des ablutions pour que les prêtres puissent se laver mains et pieds avant d’officier.
Le parvis est la délimitation extérieure où le peuple peut se tenir.
Et alors au v. 34, Dieu prend possession de sa Demeure en y faisant resplendir la Nuée de sa Gloire… tellement envahissante que Moïse ne peut pas entrer dans la Demeure.
Et « le jour, la Nuée de YHVH était sur la Demeure et la nuit, il y avait dedans un feu aux yeux de toute la maison d’Israël. Lorsque la Nuée s’élevait au-dessus de la Demeure, c’était le signal qu’on se mettait en marche. On restait tant que la Nuée de s’élevait pas. « (v. 36-38)
Prions la majesté divine comme elle est célébrée dans le Psaume 17
« Il incline les cieux et descend,
une sombre nuée sous ses pieds :
d'un kéroub, il fait sa monture,
il vole sur les ailes du vent.
Il se cache au sein des ténèbres +
et dans leurs replis se dérobe :
nuées sur nuées, ténèbres diluviennes.
Une lueur le précède, +
ses nuages déferlent :
grêle et gerbes de feu.
Tonnerre du Seigneur dans le ciel, *
le Très-Haut fait entendre sa voix :
grêle et gerbes de feu.
De tous côtés, il tire des flèches,
il décoche des éclairs, il répand la terreur »