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Saint Thomas

Pauvre Thomas ! Les chrétiens ‘ont bien arrangé jusqu’à se servir de lui pour excuser leur paresse spirituelle ou leur peu d’ardeur à croire et à combattre les doutes, pour justifier leur médiocrité.

Reprenons ce beau et long texte.

 

Nous sommes le soir de Pâques, l’atmosphère est lourde : les événements douloureux et très violents…, la mauvaise conscience des apôtres de ne pas avoir suivi et soutenu Jésus,…  le tombeau vide et rien ne s’est passé depuis ! Les disciples alternent entre espérance – si les femmes avaient raison ? - et incertitude – ce n’est pas possible - ... et puis la peur que la violence contre Jésus se retourne contre eux ! Un climat que nous connaissons : peur d’oser se dire chrétien, foi bien mal assurée, vaguement mauvaise conscience d’en faire si peu … alternance d’enthousiasme vite passé et de découragement. On comprend la salutation de Jésus : « la Paix soit avec vous » ! Lui qui vient de pacifier le  séjour des morts, veut apaiser les siens.

 

Mais Thomas n’est pas là le soir de Pâques : Pourquoi donc était-il absent ? D’après son tempérament, on peut penser qu’il n’a pas peur, lui, et qu’il ne veut pas rester enfermé avec les autres qui sont comme paralysés… Cela concorderait bien avec un autre passage de l’Evangile de St Jean : lorsque le Seigneur annonce que Lazare vient de mourir et qu’il veut aller auprès de lui, les disciples, hésitants et craintifs, essaient de l’en dissuader : « Rabbi, tout récemment, les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ? ». Mais Thomas leur réplique : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » (Jn 11, 8-16). Ce n’est pas un poltron, il est même un peu téméraire… 

 

Et le voilà qui arrive au cénacle où il retrouve les autres apôtres et des disciples… qui lui annoncent avoir vu le Seigneur !... Thomas ne comprend plus :  lui, le réaliste, le concret, demande des explications : il le faisait déjà à Jésus  quand il ne comprenait pas : ainsi, à Jésus qui parle de  sa mort et du chemin vers la maison du Père qu’ils connaissent, Thomas dit : « on ne sait pas où tu vas comment saurions-nous le chemin ? »… Thomas le réaliste trouve peut-être que les autres apôtres maintenant en font trop ! Alors, il veut les ramener à la réalité et pose ses conditions : il leur déclara : Si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je n’enfonce pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » (Jn 20, 25). C’est intéressant : Thomas ne demande pas de lumière, de gloire, de choses merveilleuses et extraordinaires… Non, seulement vérifier par les plaies que c’est bien le même !... comme les autres apôtres l’ont fait quelque moment avant ! Il n’est pas plus incrédule que les autres contrairement à ce qu’on dit !

 

Mais voilà :  ils vont devoir attendre 8 jours pour que Jésus se montre à nouveau. Il a dû y avoir bien des débats  dans la première communauté entre les femmes, les apôtres et Thomas durant ces jours ! Et Jésus ne se hâte pas.

 

  Huit jours plus tard, « Jésus vient (…) et il était là au milieu d’eux. » Tout soudain, sans crier gare… il se fait voir. Et tout naturellement, sans en avoir l’air, Jésus reprend mot pour mot la demande de Thomas !... ajoutant « cesse d’être incrédule, sois croyant ».

Thomas est au comble de l’émotion : il n’a même pas touché les plaies, il n’a pas osé mais il a dit le plus bel acte de foi de tout le Nouveau testament : « Mon Seigneur et Mon Dieu »… bien plus fort et bien plus immédiat dans l’acte de foi que les autres apôtres… ce pauvre Thomas qu’on prend comme modèle de médiocre croyant ! Thomas se trouve devant Jésus, le même que celui qu’il a connu avant la Passion… sans éclat, sans halo de lumière comme affuble toujours le ressuscité… comme avant, avec seulement les cicatrices des plaies comme témoignage de la passion et de la mort. Et là Thomas est vaincu, il voit le Ressuscité… comme Jean a vu les linges intacts et a cru… comme Pierre avait vu dans l’humble maître « le Fils du Dieu vivant »

 

Cette rencontre se termine par une très belle béatitude que donne Jésus à Thomas : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20, 29). Qui est donc la personne ou les personnes qui n’ont pas vu le Ressuscité…Une seule : La Vierge Marie dont le NT ne parle d’aucune apparition du Christ Ressuscité !

 

Car je crois que nous croyons tous parce que nous avons vu : nous n’avons pas vu le Corps du Seigneur devant nous mais nous avons vu qu’on croyait dans notre famille, nous avons vu des croyants chanter et louer Dieu mais aussi faire le bien, certains ont même été extrêmement déterminants dans notre chemin de foi par leur extrême qualité de disiciple. Le Bienheureux Frédéric Ozanam qui vacillait dans sa foi dit avoir été affermi dans son acte personnel de foi en voyant le savant Ampère chez qui il logeait à Paris, prier et aller se confesser humblement à St Etienne du Mont. Si ce n’est plus le corps du Seigneur que nous voyons, c’est le témoignage ininterrompu des disciples et des saints qui croient que nous voyons et qui nous affermit dans la foi.

Et c’est même la vision de cette foi qui nous fera tenir quand le moment sera difficile dans notre vie et le passage à faire ardu et douloureux.

 

Et ce n’est pas fini.

Et ce Thomas fut un grand croyant et un grand apôtre. Vincent Aucante vient de publier un beau livre très documenté sur l’œuvre de Thomas : l’apôtre évangélisa la Mésopotamie (l’Irak d’aujourd’hui Ninive, Mossoul, Quaraquosh, Erbil, Edesse…) et l’empire Parthe en Perse et en Arabie ; puis partit en Inde. Accompagné de son disciple Shofarlan, il alla jusqu’en Chine : il y fit des chrétiens même dans la famille royale. Il dut quitter le Chine en 68 à cause du discrédit dans lequel était tombé le frère du roi devenu chrétien et il regagna l’Inde où il mourut martyr le 3 juillet 72 : il avait alors environ 75 ans.

 

Ce parcours missionnaire est bien dans le style de celui que l’Evangile nous montre, athlétique, aussi bien dans son tempérament que dans sa foi.

Amen.

 

Béni sois-Tu Seigneur, pour ton Eglise, vivante et sainte, alleluia !
Fondée sur les Apôtres de l'Agneau, alleluia, alleluia,
Béni sois-Tu Seigneur, pour ton Eglise, vivante et sainte, alleluia !

 

1. Tu as choisi tes Apôtres, Seigneur

Comme témoins de ta Vie, de ta Résurrection;

Tu as soufflé sur eux ton Esprit-Saint,

Pour qu'ils portent du fruit en abondance.

 

2. O Christ, tu as fait de tes disciples

Les fondements de l'Eglise, ton Epouse;

Tu as inscrit leurs noms sur le Livre de Vie

Et sur les remparts de la nouvelle Jérusalem.

Commentaires

  • Cher Didyme,
    Christ est ressuscité !
    À cette annonce tu ne veux pas être "en reste",
    Ton désir est grand de t'approcher toi aussi du maître,
    De ce qui a été sa souffrance intime,
    De t'abriter dans son Côté :
    Source jaillissante pour ton cœur d'apôtre !

    "Seigneur tu as plaisir à être cherché,
    C'est pourquoi ,ô ami des hommes,
    Tu encourages Thomas,
    Tu offres ton côté à celui qui ne croit pas,
    Et tu amènes le monde à confesser ta sainte résurrection. "
    (Chant d'entrée du 2e dimanche à st Pierre.)

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