LA FÊTE DIEU

A L’Evangile d’aujourd’hui nous replonge dans l’atmosphère du Jeudi Saint et de la Pâque juive au cours de laquelle se sont déroulés les événements de la Pâque de Jésus.

Moi, le Seigneur ton Dieu, je te donne la loi nouvelle

Vous serez mon Corps et je serai votre Dieu.  

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés

Et vous connaîtrez la douceur de mon Salut.

C’est pour nous l’occasion de revenir sur ce repas merveilleux.

A L’Evangile d’aujourd’hui nous replonge dans l’atmosphère du Jeudi Saint et de la Pâque juive au cours de laquelle se sont déroulés les événements de la Pâque de Jésus.

C’est pour nous l’occasion de revenir sur ce repas merveilleux.

D’abord, un premier point capital : aux temps bibliques, prendre un repas, ne se réduisait pas à consommer des aliments ! Tout repas – même le plus simple et le plus ordinaire – est un temps pour célébrer l’Alliance de Dieu avec son Peuple et bénir Dieu pour la création qui nourrit et l’amour de Dieu qui sauve. A chaque repas on se replace dans le dessein de Dieu qui crée et sauve sa création pour l’unir à Lui.

Le repas pascal – le seder comme on dit en hébreu – vit cette Alliance à son sommet et on  comprend pourquoi les apôtres se soucient de préparer ce repas… et découvrent que Jésus y a déjà pensé et en quelque sorte tout prévu ! Puisqu’il faut s’entendre avec un homme qui porte une cruche d’eau – je vous le demande ! c’est les femmes qui vont chercher l’eau !  un homme qui porte une cruche c’est si rare qu’ils ne peuvent pas se tromper – et cet homme est au courant « le Maître te fait dire »…

Nous sommes bien dans l’effervescence de la fête de Pâque et il est certain que bien des pèlerins sont déjà arrivés à Jérusalem et campent pour certains sur le Mont des Olivers, pour d’autres sur les collines avoisinantes.

Tout est préparé donc… pour le repas pascal puis St Marc « oublie » ce contexte et met l’accent dans son récit sur « le Sang de L’alliance » en référence à la 1^ère alliance scellée par Moïse – dans le sang des sacrifices -  dont nous avons eu le récit en 1^ère lecture.

St Marc nous montre Jésus accomplir la première Alliance scellée après la sortie d’Egypte au Sinaï : les gestes et les paroles du Maître – notamment « Ceci est le Sang de l’Alliance versé pour la multitude » - concernent le salut de tous… plus uniquement celui d’Israël.

Voyons de plus près.

D’abord, Marc nous rapporte que Jésus a parlé de sa mort comme d’un sacrifice, le nouveau sacrifice pascal : « ceci est mon Corps » - sans plus et « ceci est mon sang, de l’Alliance, répandu pour beaucoup. » …  la 1^ère lecture nous a raconté le sacrifice lors de la conclusion de l’Alliance au Sinaï : c’est la seule fois dans toute la Bible où on a l’expression : « Voici le sang de l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous »… avec la parole de Jésus au dernier repas ! Ce n’est certainement pas un hasard : Jésus présente sa mort comme le sacrifice de l’Alliance nouvelle entre Dieu et tous les hommes scellée dans son sang.

« Sang du Christ répandu pour beaucoup » : la sœur Jeanne d’Arc explique, je cite : « construction typiquement araméenne, pour « beaucoup » a ici un sens inclusif, un sémitisme où « beaucoup » ne s’oppose pas à « tous » mais le renforce. Le sens est : « Pour tous, qui sont beaucoup, pour la multitude.  » 

Pour les disciples, la parole de Jésus est claire : Jésus identifiait son corps et son sang au pain et au vin. Comme l’affirmait Luther à Zwingli, le Christ a dit « ist » « c’est » et non pas « bedeutet » cela « représente ». Pour Jésus, - qui l’avait annoncé en chassant les vendeurs du Temple - ce n’est plus par le sang des animaux  que se conclut l’Alliance entre Dieu et les hommes, mais par le don de sa vie à Lui. Sa mort prochaine était un nouveau sacrifice de l’Alliance nouvelle et désormais éternelle, son offrande au Père, son passage de la mort à la vie : salut  offert à ceux qui mangent son corps et boivent son sang. 

La Résurrection de Jésus permet de comprendre comment le pain et le vin peuvent être le corps et le sang du Christ, c’est-à-dire tout son être : corps, âme, divinité de l’unique personne de Jésus. Ressuscité, le Christ Fils de Dieu fait homme « contient la terre et le ciel » comme le chante l’hymne de la fête de la Trinité. Il peut se donner à l’homme par la matière de la création qui devient l’incandescence de sa Présence. 

Dieu avait préparé son peuple à ce don étonnant à travers une longue méditation sur la manne qui aboutit dans le livre de la Sagesse où nous lisions au chapitre 16/20 à 26)dans une longue méditation sur la manne: « Seigneur, tu donnais à ton peuple une nourriture d’ange (panis angelicus) ; tu envoyais du ciel un pain tout préparé, obtenu sans effort, un pain aux multiples saveurs qui comblait tous les goûts, substance qui révélait ta douceur envers tes enfants, qui servait le désir de chacun et s’accordait à ses vœux… » 

Puis le texte poursuit : C’est pourquoi en se prêtant à tout changement, la création se mettait au service de ce Don venu de Toi et devenait une nourriture universelle accordée au désir de ceux qui t’imploraient. Ainsi les fils que tu aimais, Seigneur, devaient l’apprendre : l’homme n’est pas nourri par la production de fruits mais c’est bien Ta Parole qui fait subsister ceux qui croient en Toi. » La création se mettait donc au service du Don de Dieu lui-même : la création retrouvait sa vocation première, avant la chute : nous donner Dieu. Amen

VOICI MON CORPS LIVRÉ POUR VOUS

VOICI MON SANG VERSÉ POUR VOUS

FAITES CECI EN MEMOIRE DE MOI

 

Moi, le Seigneur ton Dieu, j’ai donné ma vie pour toi.

Je suis la Résurrection et la Vie

Celui qui vit et croit en moi, 

Je le ressusciterai au Dernier Jour.

 

Moi, le Seigneur ton Dieu, j’ai versé mon Sang pour toi :

Le Sang de l’Alliance nouvelle et éternelle

Le Sang répandu pour la multitude des hommes,

En rémission de leurs péchés.

 

Moi, le Seigneur ton Dieu, je te donne la loi nouvelle

Vous serez mon Corps et je serai votre Dieu.  

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés

Et vous connaîtrez la douceur de mon Salut.

 

Moi le Seigneur ton Dieu, j’ai laissé couler de mon côté ouvert

L’Eau et le Sang qui rendent Vie à l’Univers.

Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi et qu’il boive !

De mon sein jailliront de fleuves d’eau vive.