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21ème dimanche B

Osons nous attaquer à ce texte de St Paul qui soulève tant d’incompréhension aujourd’hui !

Souvent, d’ailleurs, on passe vite sur la 1ere partie du v.21 : « Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ». « Par respect pour le Christ » qui a lavé les pieds de ses disciples, lui qui « de condition divine ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes.

Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix »…Oui par respect pour le Christ notre maître qui oserait jouer au petit-chef, ou au maître tyrannique ? La condition de disciple suppose que nous soyons serviteurs les uns des autres… pas esclaves mais serviteurs, soucieux du bien d’autrui selon Dieu, y compris parfois pour lui faire des remarques !

D’ailleurs dans l’évangile de samedi Jésus disait : «  Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaisse qui s’abaissera sera élevé. »

Les disciples de Jésus, hommes et femmes, sont donc à cause de leur maître, serviteurs les uns des autres dans leur vie quotidienne afin de s’aider à grandir dans le sainteté. 

 

C’est pourquoi St Paul ajoute - je traduis mot à mot – « vous subordonnant les uns aux autres. Que les femmes soient avec leurs propres maris comme elles sont avec le Seigneur. » … « Comme elles sont avec le Seigneur » : avouez que le texte est magnifique !... surtout que quelques lignes plus loin on va entendre la réciproque : que les hommes aiment leur femme comme le Christ a aimé l’Eglise !

Les versets suivants explicitent : dans le couple chrétien, symboliquement, sacramentellement, le mari représente le Christ et l’épouse, l’Eglise. Il y a comme un effet de miroir réciproque si l’on veut: dans le couple humain chrétien se reflète le couple Christ et l’Eglise, le Christ et l’humanité sauvée. Et le couple humain est appelé à s’aimer comme le Christ aime l’Eglise et comme l’Eglise aime le Christ. C’est le cœur du sacrement de mariage que Paul révèle ici. Non seulement le mariage symbolise l’alliance entre Dieu et les hommes comme dans l’Ancien Testament, mais plus précisément, l’union du Christ et de l’Eglise qui son épouse et son Corps. Et les liens entre le Christ et l’Eglise sont montrés avec joie et force dans le Cantique des Cantiques et ce n’est pas à ma connaissance, une relation esclavagiste !

 

Et le v.25 va développer comment les hommes doivent être avec leurs femmes : « comme le Christ a aimé l’Eglise »… car c’est cela la vraie préoccupation de Paul dans ce texte.

 

Paul, en effet,  a été très frappé de la manière dont Jésus s’est comporté avec les femmes qu’il a rencontrées. Jésus n’a rien dit de la condition de la femme dans le monde biblique mais il a sans cesse transgressé toutes les habitudes sociales qui subordonnaient la femme à l’homme, subordination progressivement établie en Israël malgré la pensée de Dieu exprimée dans la Parole sainte qui parlait le langage de l’égalité : Jésus a auprès de lui un groupe de disciples femmes qui le suivent sans cesse comme les hommes ! Impensable ! Il parle en public aux femmes ce qui était interdit … pensez à la samaritaine, à la syro-phénicienne, à Marthe et à Marie, la femme adultère… il est attentif à leur avis, pensons au dialogue entre Marthe et Marie à l’occasion de la mort de Lazare… avec la femme adultère. Et suprême action : alors que le témoignage des femmes n’avait pas de valeur aux yeux de la loi juive, c’est aux femmes seules que Jésus confie le message de la résurrection et c’est par elles que Pierre et les apôtres apprendront la nouvelle ! Et ce témoignage des femmes s’est continué dans l’Eglise jusqu’à nos jours par la place considérable des mystiques et des mystiques femmes dans la vie de l’Eglise. Paul est fasciné par cette attitude du Christ vis à vis des femmes qui pour lui, manifestent comment il traite son Eglise. S’il a été marié, peut-être regrette-t-il des aspects l’attitude  pharisienne qu’il a eue à son égard.

 

Mais dans le monde romain où il vit  - ici à Ephèse – la condition féminine commune est bien plus dramatique : le modèle démocratique athénien si admiré, c’est 200 hommes qui ne font rien que de parler entre eux, 20 000 esclaves privés de tout droit même d’un nom qui font marcher le système et des femmes dans le gynécée consacrées uniquement à la reproduction avec des enfants soumis au père de famille qui décide de vie et de mort sur eux. Et les premiers chrétiens d’Ephèse vivent ainsi ou presque…

Et c’est cela que Paul attaque ! En montrant le Christ donner sa vie pour l’Eglise et en invitant les maris à en faire autant pour leur épouse. Chez de jeunes convertis qui vivent encore selon les mœurs gréco-romaines, Paul veut faire découvrir la manière de s’aimer entre époux selon le Christ, dans une donation mutuelle, un service mutuel selon l’esprit et la charité du Christ, dans une « révérence mutuelle » comme il le dit au v. 33.

Le modèle humain du rapport entre l’homme et la femme dans le mariage chrétien, c’est la vénération mutuelle du Christ et de l’Eglise. Et c’est dans cette manière de vivre qu’il qualifie de « grande »  que resplendit « le mystère du Christ et de l’Eglise ». C’est dans la grâce du mariage que la relation de vénération entre les époux – relation normale de vénération, mais dégénérée dit l’Ecriture à cause du péché, en convoitise et en domination – est redonnée : cette vénération est le résultat progressif de la synergie entre la grâce de Dieu et la volonté de l’homme, homme et femme.

 

Je ne crois pas que le combat de St Paul soit terminé ! La tentation de la domination est présente en tout homme comme en toute femme, avec des résultats catastrophiques chaque fois qu’elle est exercée… comme la convoitise, ce désir malsain qui avilit l’autre et le transforme en objet, convoitise féminine et masculine, différente mais aussi tristement mauvaise l’une que l’autre. Il suffit d’entendre comme des hommes parlent entre eux des femmes … ou des femmes entre elles des hommes ! Les conversations saisies au portable ainsi que la pornographie ambiante, en disent long. 

 

Puissions-nous progresser dans des relations hommes/femmes, dans le mariage mais aussi dans la société et dans l’Eglise, plus équilibrées selon l’équilibre divin que Dieu nous donne dans sa Parole. Amen.

Commentaires

  • Merci au pere de nous montrer comment St Paul hisse le coeur du mariage chrétien dans la relation du Christ et de l'Église:l'amour du Christ pour son Eglise et l'amour del'Eglise pour le Christ.
    Paul ,dit le Père ,veut faire aussi connaître une nouvelle manière de s'aimer entre épouxé: selon le Christ dans une donation et révérence mutuelles au service de la sainteté personnelle de chacun des époux.
    En outre le Christ a espoir son temps une attitude révolutionnaire dans sa relation avec les femmes les .,chargeant les premieres ,de l'annonce de la Résurrection .
    Les "femmes seules" ont retenu son attention...
    Il y a une force de la femme seule ,appuyée sur Dieu seul,reposant son âme en lui :il,estsa Préférence et le Centre de sa vie.
    Il y a aussi une fragilité de la femme vivant seule.Elle peut demander sans cesse (et c'est mon cas) !'intercession de la Vierge Marie et à st Joseph pour une aide fraternelle et amicale sous la forme de personnes concrètes...Et c'est l'émerveillement devant la bienveillance très précise de Dieu.
    Demandons à l'Esprit Saint de progresser dansl'amour du Christ pour Lui-même et dans une vraie et libre amitié humaine, spirituelle et fraternelle .

    BONNE FETE DE ST CÉSAIRE D'ARLES !
    JE SUIS DANS SA REGION EN CE MOMENT.

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