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L’enseignements de Jésus sur la Loi

1 – il s’agit de l’ensemble des règles alimentaires mises en place depuis Moïse afin de préserver Israël dans son intégrité de « peuple porteur du Dieu unique et de sa promesse ». Comme les cultes païens incluaient souvent un repas, les règles alimentaires sont faites pour qu’un enfant d’Israël ne puisse pas manger avec un païen. Ce rapport à la nourriture porté par ces lois alimentaires est capital : elles lient le repas au Créateur, elles impriment une forte originalité, une singularité au peuple saint… on saisit le résultat chez St Pierre : quand à Césarée, il voit dans le ciel un drap avec toutes sortes d’animaux impurs – c’est-à-dire inconsommable par un juif, et qu’on lui  demande de les manger, - avec vivacité et force, il s’y oppose. Et l’abandon de ces règles sera un pas très difficile pour lui comme pour tous les juifs pieux devenus chrétiens.

 

Ces règles avec l’interdiction des mariages mixtes juifs/païens ont permis à ce petit peuple perdu au sein des grandes civilisations égyptienne, assyrienne, babylonienne, perse, grecque et romaine de garder intact son originalité et son message.

 

Evidemment, avec Jésus tout change : St Paul écrit : « Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous païens qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ. C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine ; il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le Juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine.  » Ainsi en Jésus, il n’y a plus lieu de séparer Israël des païens par les règles alimentaires. C’est pourquoi Jésus déclarait tous les aliments purs – mangeables – puisque maintenant le but est de faire l’unité de l’humanité autour d’Israël selon la promesse faite à Abraham.

 

2 – Mais par son enseignement aujourd’hui, Jésus explique aussi un élément capital du rapport à Dieu. Dieu donne : comme créateur, il donne la vie, l’être, le mouvement ; comme père est sauveur, il donne accès à lui-même par le Christ : St Paul dit : « Par lui Jésus, en effet, les uns et les autres, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père. »… La communion avec Dieu, l’union avec Lui nous est donnée dans le Christ, Fils de Dieu fait homme.

 

Face à ce don de Dieu, - déjà extraordinaire dans la création - l’homme répond par un don. C’est comme un réflexe du cœur humain.

 

Dans l’Ancien testament

 

- Ce sont les sacrifices d’animaux offerts dans le Temple : les prophètes diront sans cesse au peuple saint que Dieu n’en a pas besoin ! « Ecoute ô mon peuple ! Vais-je manger la chair des taureaux et boire le sang des boucs ? Offre à Dieu le sacrifice d’action de grâce, invoque –moi, là tu me rendras gloire » (Ps 49/12-15)

 

- Les prophètes feront passer le peuple à un sacrifice plus intérieur, ce sera l’application des commandements de Dieu comme don fait à Dieu. Mais ce progrès sera lui-même détourné par l’homme : dans le légalisme, le cœur n’y est pas…  ou bien dans la multiplication sans fin des règles, selon un désir de perfection reposant sur l’effort humain - c’est ce Jésus reproche, non pas à tous les pharisiens, mais aux pharisiens extrêmes –.  

Amos 5/21-24  se fait sévère devant les sacrifices sans cœur  et sans justice : « Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, je ne les accueille pas ; vos sacrifices de bêtes grasses, je ne les regarde même pas. Éloignez de moi le tapage de vos cantiques ; que je n’entende pas la musique de vos harpes. Mais que le droit jaillisse comme une source ; la justice, comme un torrent qui ne tarit jamais ! » 

Isaïe 1/15 dit de même : « Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux. Vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang. »

 

Jésus rejette ces deux sortes de dons faits à Dieu… parce qu’ils reposent sur une fausse vision de Dieu !

 

Dieu ne peut rien recevoir d’autre que l’amour, de la même manière qu’il ne peut rien donner d’autre que lui-même qui est amour. La « morale « en christianisme » est devenue mystique ! Quoi qu’on fasse, on n’a rien fait tant qu’on n’aime pas ! 

« J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour divin, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour divin, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour divin, cela ne me sert à rien. » Vous avez reconnu St Paul ! 

 

Le rapport avec Dieu ne peut être que nuptial, que « cœur à cœur »  - voilà pourquoi Jésus dit que ce n’est pas ce que mange l’homme qui le souille, mais c’est ce qui sort de son cœur. Tout se joue dans le cœur où Dieu habite.

 

Dieu n’est pas  ce pharaon que nous imaginons, maître qui compte les points et les bons points. « Cela signifie, écrit le Père Zundel, qu’au lieu de nous soumettre à une loi, à un décret qui paraît arbitraire et où nous aurions simplement à nous plier à une volonté dont nous dépendons rigoureusement, Jésus veut nous introduire dans cette relation nuptiale avec Lui en nous apprenant que le bien n’est pas d’abord quelque chose à faire mais Quelqu’un à aimer » parce qu’il nous a aimés le premier. Ainsi l’important est d’être dans l’état intérieur de se donner à Dieu sachant que le péché, c’est se refuser à Dieu. 

Si vous ne me croyez pas, écoutez Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, docteur de l’Eglise : à sa novice, elle dit « Celui que vous avez pris pour époux – le Christ donc - a certainement toutes les perfections désirables ; mais si j’ose dire, il a en même temps une grande infirmité : c’est d’être aveugle. Et il est une science qu’il ne connaît pas, c’est le calcul. Ces deux défauts qui seraient des lacunes fort regrettables chez un époux mortel, rendent le nôtre infiniment aimable… S’il fallait qu’il vît clair et qu’il sût calculer, croyez vous qu’en présence de tous nos péchés, il ne nous ferait pas rentrer dans le néant ? Mais non ! Son amour pour nous le rend positivement aveugle ! Voyez plutôt : si le plus grand pécheur de la terre,  se repentant de ses offenses au moment de la mort (on reconnaît ici le bon larron) expire dans un acte d’amour, aussitôt sans calculer… il ne compte plus que sa dernière prière et le reçoit sans tarder dans les bras de sa miséricorde. »

Ou encore : « Nous autres, nous en sommes pas des saintes qui pleurons nos péchés ; nous nous réjouissons de ce qu’ils servent à glorifier la miséricorde du Bon Dieu. » Ou encore pour terminer : « Dites bien ma mère : si j’avais commis tous les crimes possibles, j’aurais toujours la même confiance, je sens que toute cette multitude d’offenses seraient comme une goutte d’eau jetée dans un brasier ardent… Je ne puis craindre un Dieu qui s’est fait pour moi si petit… je l’aime car il n’est qu’amour et miséricorde. »   La dernière phrase dit tout le christianisme… comme la merveilleuse oraison de ce dimanche : « Dieu Puissant enracine en nos l’amour de ton Nom – il s’agit bien d’aimer Dieu, aimer « le Nom «  en langage biblique veut dire aimer Dieu lui-même. – resserre nos liens avec Toi pour développer ce qui est bon en nous  - c’est dans l’amour du Nom qu’est le source de notre sainteté. - Amen.

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