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Pour l'anniversaire de la Dédicace de l’église St Pierre

         Ainsi, nous fêtons aujourd’hui la dédicace de notre église célébrée en 1885 par Mgr Turinaz (Si mes informations sont exactes). C’est pourquoi, ce jour a rang de Solennité pour notre église. D’où la couleur de nos vêtements liturgiques.

 

« Dans nos célébrations liturgiques, la célébration de la dédicace d’une église est peut-être la plus complète et la plus significative des cérémonies religieuses. En vouant un édifice, construit par l’habilité et l’intelligence de l’homme, aux rencontres sacrées de l’Alliance, elle chante, dans l’exultation, tout le mystère des noces qui, nous unissant au Christ, dans l’Esprit, nous permettent de dire « Père ! » avec le Fils. » Voilà la définition donnée d’une dédicace sur le site des évêques de France.

         C’est pourquoi une telle célébration demande que la quasi-totalité de la communauté ecclésiale intéressée soit rassemblée autour de l’évêque, de ses prêtres et de ses diacres. La dédicace commence par une procession jusqu’à l’édifice que l’on doit consacrer ; à l’arrivée des célébrants, les portes en sont ouvertes solennellement. L’évêque bénit l’eau destinée à l’aspersion du peuple présent, des murs intérieurs et de l’autel de l’église : c’est comme un baptême. Après le Gloria et la Collecte, l’évêque prend un lectionnaire, le montre au peuple en disant : « Que toujours résonne en cette demeure la Parole de Dieu ; qu’elle vous révèle le Mystère du Christ et opère votre salut dans l’Eglise ».

 

         Il est bon de noter cette manière de souligner que le salut est l’Œuvre de Dieu et de sa Parole. Après le Credo, les litanies des Saints tiennent lieu de Prière universelle : l’Église de la terre se joint à l’Église du ciel. Des reliques de martyrs et d’autres saints sont alors scellées dans l’autel, en signe de l’unité du Corps mystique dans le Christ. Suit la grande prière de dédicace, admirable condensé de tout le mystère de l’Église et de la liturgie. Comme pour une confirmation, vient le rite de l’onction avec le saint chrême des cinq croix de l’autel ainsi que de toute la table d’autel, puis des douze croix de consécration de l’église (12 apôtres…) sur les piliers ou sur les murs.

         On fait alors flamber de l’encens sur l’autel, en signe de la prière qui devra continuer à monter vers Dieu dans cette église, la remplissant de la bonne odeur du Christ (2 Co, 2, 14-16) ; on encense l’assemblée, temple vivant. Des nappes sont mises sur l’autel, manifestant qu’il est la table du sacrifice eucharistique ; on allume des cierges, auprès de l’autel ou sur l’autel, et devant chacune des croix de consécration, puis toutes les lampes possibles, en symbole du Christ qui est la Lumière du monde (Jn 8, 12 ; 9, 5). Le sacrifice eucharistique est finalement le rite essentiel de la dédicace. Après la communion, l’évêque inaugure solennellement la réserve eucharistique : rendu présent par le sacrifice de la messe, le Christ va désormais demeurer parmi les siens.

 

         Je me suis permis de détailler peu ces rites de la dédicace, car ils constituent un groupement unique de tous les symboles et actes principaux de la liturgie. Comme vous l’aurez certainement remarqué, ce que les sacrements de l’initiation chrétienne (Baptême, confirmation et eucharistie) réalisent pour une personne, la dédicace l’opère pour ce signe visible du rassemblement des fils de Dieu dans la maison du Père, qu’est une église consacrée.

 

         Ainsi l’église bâtiment devient un signe visible du Dieu invisible. Notre église est ce signe au milieu de notre ville. Quelle importance ont donc toutes ces églises qui dans nos villes comme dans nos campagnes les plus reculées, affirment la présence de notre Dieu parmi les hommes, en permanence à nos côtés. Quelle importance que de préserver ce patrimoine spirituel, cette présence de l’Amour au milieu de nos lieux de vie ! Car c’est un espace sacré dédié à Dieu, qui s'est révélé et donné à nous dans le Christ pour être définitivement Dieu parmi les hommes. La Parole révélée, l'humanité du Christ et son Église sont les trois expressions les plus grandes de sa manifestation et de son don aux hommes.

 

Et cette parole, cette humanité du Christ vient nous rejoindre aujourd’hui avec l’épisode de la conversion de Zachée, le chef des publicains… Qu’il agrège à ses disciples et à son Eglise naissante. A cause d’un regard, l’évangile de Luc nous présente Zachée, qui cherchait à voir Jésus, et Jésus qui leva les yeux et lui déclara : « aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. » Zachée est le pécheur à qui le Christ vient offrir sa miséricorde. C’est le quêteur de Dieu que la lumière vient éclairée. C’est l’homme mû par un élan de son âme avide de vérité, malgré tout ce qu’il a pu faire.

 

         Au travers de Zachée, nous découvrons un homme insatisfait de son existence et qui est en quête d’autre chose pour la remplir, d’un absolu qu’il ne peut trouver. Or justement, le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus et Il passe devant lui.. Il voit en cet homme quelqu’un en quête d’une autre vie. Il va, malgré l’opinion de la foule (Ah ! le qu’en dira-t-on) , habiter chez cet homme de mauvaise réputation (Si nous étions 80 ans en arrière, nous dirions chez un collabo…). Il va installer sa présence salvatrice chez ce pêcheur pour en faire un juste : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. ». Et la maison de Zachée accueille Dieu en personne. Elle devient maison de Dieu.

         « Il faut que nous gardions toujours à l’esprit combien tous les hommes sont entourés de tant de témoignages du même amour de Dieu. » disait St Jean Chrysostome (7ème Homélie sur la conversion.), et de poursuivre, « Si sa justice avait précédé la pénitence, l’univers aurait été anéanti. Si Dieu avait été prompt au châtiment, l’Eglise n’aurait pas connu l’apôtre Paul ; elle n’aurait pas reçu un tel homme dans son sein. C’est la miséricorde de Dieu qui transforme le persécuteur en apôtre ; c’est elle qui change le loup en berger, et qui a fait d’un publicain un disciple (Mt 9, 9). C’est la miséricorde de Dieu qui, touchée de notre sort, nous a tous transformés ; c’est elle qui nous convertitOui, frères, si Dieu est bon envers tous les hommes, il l’est particulièrement envers les pécheurs. (…). Dieu est infiniment bon ! Sa crainte est la sauvegarde du juste, et sa clémence retourne le pécheur. » Ne soyons donc jaloux de ce pêcheur chez qui Jésus vient habiter, Il s’invite aussi chez chacun de nous en permanence, mais soyons plutôt exigeant envers nous-mêmes pour ne pas perdre son amour.

 

         Ici, dans cette église, des chrétiens, mais aussi des personnes en recherche d’absolu, comme Zachée, ont cherché à voir Jésus et Jésus les a regardés et il est venu demeurer et demeure encore parmi eux. C’est l’histoire de chacun de nous ! Ce regard est notre trésor. Il doit nous pousser à faire de l’Eglise (l’assemblée des fils de Dieu, le corps mystique du Christ) et de cette église (l’édifice qui accueille notre Dieu) un lieu ouvert à tous : une « Maison de prière pour tous les peuples » (…) ; à tout ceux qui « observent le droit et pratique la justice », aux « étrangers qui se sont attachés au Seigneur pour l’honorer, pour aimer son nom, pour devenir ses serviteurs, à tous ceux qui observent le sabbat » (Is 56)

         Les églises, lieux de rassemblement de l’Eglise, tirent leur noblesse de la rencontre d’alliance entre Dieu et son Peuple, rencontre dont elles sont le théâtre. Les solennelles cérémonies de la dédicace les rendent aptes à devenir les « Tentes du Rendez-vous » de la nouvelle Alliance.

         Notre église, et notre petite communauté, doivent être pour chacun de nous le lieu où nous pouvons nous ressourcer, retrouver la paix pour renouveler nos cœurs fatigués et nous aider à vaincre les épreuves dans le cœur à cœur de la prière. Elles doivent être le lieu où nous apaisons notre soif de connaître Dieu en nous nourrissant de sa parole ; le lieu où nous aimons Dieu en nous aimant, en aimant les habitant de cette ville, en accueillant l’étranger ; elles doivent aussi être le lieu de paix où nous aimons être et où nous célébrons la joie d’être enfants de Dieu et de se nourrir à son corps et à son sang. « Quelle joie quand on m'a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! »

Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! » (Psaume 121)

  

diacre Jean-Marie Blondel

Commentaires

  • Ce n'est pas rien de consacrer un lieu saint! Quel mal se donnent évêques prêtres diacres sacristains et laïcs...
    Quelle beauté de la cérémonie. Nous les pierres vivantes nous sommes appelés à vibrer intensément dans l'amour qui déborde du lieu sacré....pour le faire déborde autour de nous.
    Débordements petits et grands , venant de tous ,toutes et de toutes parts pour "revolutionner' notre monde comme a dit le pape François.dernièrement en parlant des saints ...
    A ce propos nous avons chaque jour ds l'Eglise la figure d'1 ou plusieurs saints qui nous apprennent petit à petit à laisser Dieu faire son œuvre en nnus.

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