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Pour la nuit de Noël 2021

         Il semblerait que ce texte d’Evangile si merveilleux de la nuit de Noël n’exige guère de commentaire ! Laissons-nous aller à cette joie si simple et si naturelle… devant la promesse de nouveauté et renouvellement que contient toute naissance !

 

         C’est le privilège de Noël que cette spontanéité d’accès à Dieu … Le Très Haut, l’Eternel, l’Invisible s’approche des hommes comme un petit enfant. Profitons au maximum « d’un semblable attrait, laissons-nous enchanter par cette lumière, cette jeunesse, cette pure allégresse… »[1] qui envahissaient les bergers accourus auprès de la mangeoire de Jésus.

         Mais si Dieu vient ainsi à nous, c’est pour nous faire accéder à Lui. Maintenant que nous avons franchi la porte de la maison et que nous sommes entrés auprès de la mangeoire, il nous faut franchir l’étape suivante : entrer davantage dans le mystère de Noël. Ce petit enfant si charmant qui est-il en vérité ?

         C’est la question qui se pose devant chaque nouveau-né : comme on le disait de Jean Baptiste bébé « que sera donc cet enfant ? » C’est la question majeure devant le nouveau-né appelé Jésus, Jésus dont le nom signifie en hébreu « Dieu sauve ».

         Alors qui est-il ? Il est la rencontre en lui-même de Dieu et de l’homme, et la promesse de la rencontre possible de Dieu et de chacun d’entre nous.

         Depuis toujours, avec patience est ans se lasser, Dieu cherche l’homme qui s’est détourné de lui. « Adam – c’est-à-dire moi, chacun d’entre nous - Adam où es-tu ? » crie Dieu dans le paradis.

         Depuis toujours aussi, l’homme cherche qui est l’absolu qui habite son désir et le ronge… Rien ne comble le cœur de l’homme… on croit toujours que les objets, l’art, la culture, les biens matériels comblent l’homme… et chaque fois, l’homme qui ne se ment pas à lui-même, sait qu’il est frustré du bonheur qu’il attendait et qui n’est pas venu avec les objets … à l’image de l’enfant qui attend son cadeau avec impatience mais ne joue pas avec lui quand il l’a, déçu du peu de joie qu’il lui donne !

         Eh bien ! Aujourd’hui, dans ce bébé qui repose dans la mangeoire, Dieu et l’homme se sont rencontrés en vérité et définitivement. Un très vieux texte chrétien dit de Noël « Le Christ Seigneur naît comme un homme pétri de divinité ».

         Ce point d’arrivée de Noël, cette union indissoluble entre Dieu et l’homme, Dieu la veut de puis toujours, dès avant le fondation des siècles. Depuis toujours, Dieu nous a créés pour que nous puissions vivre éternellement avec Lui.

         Il nous a fait chacun de nous à son image et à sa ressemblance. Depuis toujours, il y a  en chaque homme une similitude avec Dieu qui rend l’homme capable de recevoir Dieu et d ‘être uni à Lui.

         Puis la Parole de Dieu – le Fils unique – a commencé à habiter parmi les hommes : la Parole a reposé sur les prophètes et dans leur cœur : ainsi Dieu a commencé à converser avec les hommes. La Parole de Dieu a habité le cœur, la chair, la culture, la pensée des prophètes, des sages, des écrivains bibliques pour redonner aux hommes un sens à leur vie et annoncer le projet divin d’unir les hommes à Lui pour leur bonheur, le projet divin d’une humanité unie et renouvelée.

Ainsi Dieu se familiarisait avec les hommes et les hommes apprenaient à porter la Parole, à vivre avec elle dans leur être, à se laisser guider par Elle.

         Voilà comment Dieu préparait cette naissance d’un enfant divin. Ainsi comme dit St Irénée : « Oui, c'est la Parole/le Verbe de Dieu, qui a habité en l'homme, et qui s'est fait fils de l'homme, pour habituer l'homme à recevoir Dieu, et habituer Dieu à habiter en l'homme comme cela paraissait bon au Père. »

 

         Mais il y a encore un pas à franchir.

         Ce qui est réalisé en Christ, dans le bébé de Noël, c’est-à-dire L’homme en Dieu et Dieu en l’homme, doit se réaliser en chacun de nous !

 Sinon cette naissance ne sert à rien…  « Jésus pourrait bien naître mille fois à Bethléem s’il ne naît pas en toi, cela ne te sert à rien » dit un spirituel alsacien du 14ème siècle, Jean Tauler. Un père de l’Eglise, St Maxime le confesseur, l’avait dit au 6ème siècle : « il s‘agit pour nous de devenir par grâce/ par don de Dieu ce que le Christ est par nature. »

         Ce Don de Dieu, don de la seule réalité qui puisse nous combler dès maintenant et dans l’éternité au-delà de notre mort, nous est fait au baptême dans l’Esprit Saint et approfondi dans chaque communion eucharistique. Cela bien sûr à condition, que nous le voulions vraiment et que nous participions vraiment à l’œuvre de transformation que Dieu fera en nous au long de notre vie pour nous adapter à Lui et Lui à nous.

            Voilà ! Nous sommes entrés dans toute la vérité du mystère de Noël.

            Voilà le sens de cette fête !  Voilà pourquoi les rues sont illuminées et les familles rassemblées,… même si les gens ne savent plus pourquoi ils sont là. Car des réunions de famille, il y en a toute l’année ! La saveur spéciale de Noël est ce qui reste de la joie spirituelle autrefois davantage partagée. On verra bien la différence la semaine prochaine avec le nouvel an et ses débordements païens !

         Frères et sœurs, vous qui êtes ici joyeusement ce soir, n ‘hésitez pas à entrer vraiment dans la fête : Dieu vous attend… dans le fond de votre cœur,

         dîtes-lui que vous l’accueillez, que vous vous réjouissez de sa venue en vous,         demandez-lui la vraie joie que rien en peut ravir,

         demandez lui la vraie vie, celle qui ne déçoit,

         n’ayez pas peur de la compagnie divine, elle a fait la joie de tant d’hommes et de    femmes et elle fait la joie de leur ciel en ce moment. Ne repartez pas sans rencontrer Dieu en vous.  Amen.

 

[1] Dom Claude Jean-Nesny Spiritualité de Noël p. 145

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