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Pour le Jour de Noël 2021

« Et le Verbe s’est fait chair, il a dressé sa tente parmi nous ».

 

Je voudrais revenir sur cette phrase si centrale dans la fête d’aujourd’hui, cette phrase si simple qui dit le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. 

« La Parole divine s’est faite chair »

 

 

La Parole divine :

En l’homme la parole est d’abord intérieure, elle est pensée, prononcée dans le secret intérieur avant d’être proférée à l’extérieur. Il en est de même en Dieu : sa Parole et sa Pensée ne sont qu’un, un seul Dieu. Tout est pensé dès avant la siècles en Dieu en dialogue avec l’autre lui-même qui est son Fils. 

Puis cette Parole crée : Dieu dit et cela est.

A partir de ce moment le seul lien entre la créature et son Créateur invisible est cette parole. Elle sauvegarde la distance et permet la proximité. Elle retentit dans le cœur de l’homme, elle repose sur les prophètes, elle habite les sages et les écrivains bibliques, elle accompagne les hommes dans leur histoire complexe. Chez les prophètes, elle habite leur intelligence, leur sensibilité, leur chair pour qu’ils expriment le message divin : Oracle du Seigneur ! C’est comme « une première incarnation ». Ainsi comme dit Irénée, « Le Verbe de Dieu a habité dans l’homme… pour accoutumer l’homme à saisir Dieu et accoutumer Dieu à habiter dans l’homme, selon le bon plaisir du Père » 

Un jour du temps, cette Parole s’incarne dans une chair humaine.

 

La chair :  

La Bible, par ce mot désigne, la condition charnelle de l’homme. Aux yeux de bien des philosophes et de bien des théories, la chair semble une infériorité, même un mal. La Bible, elle, ne considère jamais la chair comme complètement et profondément mauvaise. La chair a été créée par Dieu, la chair a été assumée par le Fils de Dieu lui-même, la chair est appelée à être transfigurée par l’Esprit Saint comme ce fut le cas pour celle de Jésus sur le mont Thabor et dans la Résurrection et c’est pourquoi nous confessons dans la foi, la résurrection de la chair. 

La chair, façonnée par Dieu comme un potier, habitée par le souffle de l’haleine divine comme l’enseigne le 2ème récit de la création, la chair est digne de notre admiration et doit être traitée avec soin.

Dans la Bible l’homme est saisi dans sa totalité et son unité de personne corporelle. « Nulle part dans la Bible, la chair n’est regardée comme un des éléments du composé que serait l’homme. » La chair désigne l’homme en sa totalité concrète.

Le Fils de Dieu est donc devenu une personne corporelle en étant créé dans le sein de Marie, par l’Esprit Saint comme l’ange l’a dit. 

Désigner l’homme concret et total par sa chair, c’est manifester son origine terrestre – il est en harmonie avec la terre dont il est tiré – sa fragilité – « toute chair est comme l’herbe ou la fleur qui se fane vite – son impuissance à être en communion avec Dieu par lui-même et ses limites : il ne peut pas tout faire ni tout penser. 

Telle est la condition terrestre que le Fils de Dieu a prise en naissant à Noël. C’est celle de nos premiers parents, avant qu’ils n’en détruisent l’harmonie en ayant fait entrer le mal en eux. Les passions ont perdu leu harmonie et leur mesure, l’unité intérieure de l’homme en est perturbée ; il faut désormais la grâce et le combat spirituel pour retrouver peu à peu une unité fragile. Mais telle n’est pas la chair du Christ qui est sans péché.

La tente.

Le mot évoque bien entendu la Tente de la Rencontre élevée par Moïse durant le séjour au désert, sur l’ordre de Dieu. Là résidait la Présence divine qui accompagnait son peuple de déplacement en déplacement. Là Moïse rencontrait Dieu face à face, là le peuple louait son Seigneur et lui offrait des sacrifices. 

Un temps cette tente fut élevée à Jérusalem avant d’être remplacée par le temple.

Si Jésus dresse sa Tente » parmi nous, c’est donc lui maintenant le Présence de Dieu au milieu des hommes et non plus le temple de Jérusalem.

Mais le mot est aussi utilisé dans la bible pour parler de la nouvelle Jérusalem, la Jérusalem de paix et de joie que Dieu veut créer, en un mot l’Eglise. Ecoutez Isaïe : « Jérusalem,  jubile, éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs ! dit le Seigneur. Élargis l’espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure, allonge tes cordages, renforce tes piquets ! Car tu vas te répandre au nord et au midi. »

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